STATUE DE KOMAINU SANCTUAIRE SHINTO
Les komainu (狛犬・胡麻犬) sont des paires de statues de créatures semblables à des lions qui gardent l'entrée ou le honden (sanctuaire intérieur) de nombreux sanctuaires shinto à moins qu'ils ne soient eux-mêmes gardés dans le sanctuaire intérieur d'où ils ne sont pa visibles par le public. Le premier type, apparu durant l'époque d'Edo, est appelé sandō komainu (参道狛犬, chiens coréens de la route en visite), le deuxième type beaucoup plus ancien jinnai komainu (陣内狛犬, komainu à l'intérieur du sanctuaire). Ils se trouvent parfois aussi dans les temples bouddhistes, dans les résidences de la noblesse et même dans des domiciles privés. Le komainu (ja) est également une des pièces du shōgi, l'échiquier du jeu d'échec au Japon.
Signification symbolique
Conçus pour conjurer les mauvais esprits, les statues modernes de komainu sont presque identiques, mais l'un a la gueule ouverte, l'autre fermée. C'est une caractéristique très commune des paires de statues religieuses dans les temples et les sanctuaires. Cette tendance d'origine bouddhiste possède une signification symbolique. La gueule ouverte prononce la première de lettre de l'alphabet sanskrit, qui sonne «a» tandis que la gueule fermée prononce la dernière lettre qui sonne «um» pour signifier le début et la fin de toute chose. Ils forment ensemble le son aum, syllabe sacrée dans plusieurs religions comme l'Hindouisme, le Bouddhisme et le Jaïnisme. Il existe cependant des exceptions à la règle, exceptions dans lesquelles les deux komainu ont leurs gueules soit ouvertes soit closes. Les deux formes sont appelées collectivement a-un et individuellement a-gyō (阿形, lit. «forme a») et un-gyō (吽形, lit. «forme um») respectivement.
Conçus pour conjurer les mauvais esprits, les statues modernes de komainu sont presque identiques, mais l'un a la gueule ouverte, l'autre fermée. C'est une caractéristique très commune des paires de statues religieuses dans les temples et les sanctuaires. Cette tendance d'origine bouddhiste possède une signification symbolique. La gueule ouverte prononce la première de lettre de l'alphabet sanskrit, qui sonne «a» tandis que la gueule fermée prononce la dernière lettre qui sonne «um» pour signifier le début et la fin de toute chose. Ils forment ensemble le son aum, syllabe sacrée dans plusieurs religions comme l'Hindouisme, le Bouddhisme et le Jaïnisme. Il existe cependant des exceptions à la règle, exceptions dans lesquelles les deux komainu ont leurs gueules soit ouvertes soit closes. Les deux formes sont appelées collectivement a-un et individuellement a-gyō (阿形, lit. «forme a») et un-gyō (吽形, lit. «forme um») respectivement.
Histoire
Les komainu ressemblent fortement au lion gardien des temples dont l'origine remonte en fait à la Chine de la dynastie Tang. La création des lions gardiens chinois auraient été influencée par les peaux de lion et les représentations de lions introduites par les commerçants en provenance du Moyen-Orient ou de l'Inde, pays où vivent les lions et où ils sont un symbole de force. Au cours de son transport le long de la route de la soie cependant, le symbole a changé et acquis un aspect distinctif. La première statue de lion apparaît d'abord en Inde vers le IIIe siècle au sommet d'une colonne érigée par le roi Ashoka. La tradition arrive plus tard en Chine où elle se développe en lions gardiens qui sont ensuite exportés vers la Corée, le Japon et Okinawa. Pendant l'époque de Nara (710–794) la paire est toujours constituée, comme dans le reste de l'Asie, de deux lions. Utilisés uniquement à l'intérieur jusqu'au XIVe siècle, les lions sont faits principalement de bois. Au cours de l'époque de Heian (794–1185), par exemple, les paires de bois ou de métal sont employées comme poids et arrêts de porte, tandis qu'au palais impérial elles sont utilisées pour supporter les écrans et les paravents. Au début de l'époque de Heian (IXe siècle), la tradition change et les deux statues commencent à se différencier et à être nommées différemment. L'une, à la gueule ouverte, est appelée shishi (獅子, «lion de pierre») parce que, comme auparavant, elle ressemble à cet animal. L'autre a la gueule fermée et ressemble plutôt à un chien, elle est appelée komainu (狛犬, «chien de Koguryŏ»), et possède parfois une seule corne sur sa tête. Peu à peu, les animaux redeviennent identiques, sauf au niveau de leurs gueules, et finissent par être tous deux appelés komainu. Bien qu'ils soient omniprésents dans les sanctuaires, les komainu ne sont employés à l'extérieur que depuis le XIVe siècle. Selon la croyance populaire asiatique, les lions sont supposés disposés du pouvoir de repousser le mal et pour cette raison, est habituellement utilisé pour garder portes et portails. Au Japon également, il a fini par être installé à l'entrée des sanctuaires et des temples à côté du chien-lion. Parce qu'elles sont exposées au climat pluvieux du Japon, les paires de komainu ont commencées à être sculptées en pierre. Les shīsā (シーサー), animaux en pierre qui gardent les portes et les toits des maison à Okinawa, sont proches des shishi et des Komainu, objets dont ils partagent l'origine, la fonction et le sens symbolique. Leur nom lui-même est simplement une déformation de shishi-san (獅子さん, M. Lion). À partir de l'époque d'Edo (1603-1868), d'autres animaux sont utilisés à la place des lions ou des chiens, entre autres les sangliers, les tigres, les dragons et les renards.
Les komainu ressemblent fortement au lion gardien des temples dont l'origine remonte en fait à la Chine de la dynastie Tang. La création des lions gardiens chinois auraient été influencée par les peaux de lion et les représentations de lions introduites par les commerçants en provenance du Moyen-Orient ou de l'Inde, pays où vivent les lions et où ils sont un symbole de force. Au cours de son transport le long de la route de la soie cependant, le symbole a changé et acquis un aspect distinctif. La première statue de lion apparaît d'abord en Inde vers le IIIe siècle au sommet d'une colonne érigée par le roi Ashoka. La tradition arrive plus tard en Chine où elle se développe en lions gardiens qui sont ensuite exportés vers la Corée, le Japon et Okinawa. Pendant l'époque de Nara (710–794) la paire est toujours constituée, comme dans le reste de l'Asie, de deux lions. Utilisés uniquement à l'intérieur jusqu'au XIVe siècle, les lions sont faits principalement de bois. Au cours de l'époque de Heian (794–1185), par exemple, les paires de bois ou de métal sont employées comme poids et arrêts de porte, tandis qu'au palais impérial elles sont utilisées pour supporter les écrans et les paravents. Au début de l'époque de Heian (IXe siècle), la tradition change et les deux statues commencent à se différencier et à être nommées différemment. L'une, à la gueule ouverte, est appelée shishi (獅子, «lion de pierre») parce que, comme auparavant, elle ressemble à cet animal. L'autre a la gueule fermée et ressemble plutôt à un chien, elle est appelée komainu (狛犬, «chien de Koguryŏ»), et possède parfois une seule corne sur sa tête. Peu à peu, les animaux redeviennent identiques, sauf au niveau de leurs gueules, et finissent par être tous deux appelés komainu. Bien qu'ils soient omniprésents dans les sanctuaires, les komainu ne sont employés à l'extérieur que depuis le XIVe siècle. Selon la croyance populaire asiatique, les lions sont supposés disposés du pouvoir de repousser le mal et pour cette raison, est habituellement utilisé pour garder portes et portails. Au Japon également, il a fini par être installé à l'entrée des sanctuaires et des temples à côté du chien-lion. Parce qu'elles sont exposées au climat pluvieux du Japon, les paires de komainu ont commencées à être sculptées en pierre. Les shīsā (シーサー), animaux en pierre qui gardent les portes et les toits des maison à Okinawa, sont proches des shishi et des Komainu, objets dont ils partagent l'origine, la fonction et le sens symbolique. Leur nom lui-même est simplement une déformation de shishi-san (獅子さん, M. Lion). À partir de l'époque d'Edo (1603-1868), d'autres animaux sont utilisés à la place des lions ou des chiens, entre autres les sangliers, les tigres, les dragons et les renards.
Renards aux sanctuaires Inari
La variante la plus fréquente du thème des komainu est le kitsune (renard), gardien des sanctuaires dédiés au kami Inari. Il y a environ 30 000 sanctuaires Inari au Japon, et l'entrée de chacun est gardée par une paire de statues de renards Souvent l'un, et parfois les deux, possèdent un rouleau de sūtra, une clef ou un bijou dans la gueule. (Les sūtras sont des textes bouddhistes, ce qui atteste des origines bouddhistes du culte d'Inari. Les statues ne symbolisent par la ruse proverbiale de ces animaux mais les pouvoirs magiques qu'ils sont censés posséder dans ce cas. Parfois, les gardiens sont peints, et dans ce cas, ils sont toujours blancs. Les renards blancs sont des messagers du kami, que parfois il peut être lui-même, et il est alors représenté en renard. Bien que les organes génitaux visibles sont rares, le renard gauche est censé être un mâle et le droit une femelle. Les renards portent souvent des bavoirs votifs rouges semblables à ceux portés par les statues d'autres divinités, par exemple le dieu bouddhiste Jizō, dont on attend une sorte de faveur en retour. Dans ce cas toutefois, les bavoirs semblent n'être qu'un rite dont les origines ne sont pas claires.
La variante la plus fréquente du thème des komainu est le kitsune (renard), gardien des sanctuaires dédiés au kami Inari. Il y a environ 30 000 sanctuaires Inari au Japon, et l'entrée de chacun est gardée par une paire de statues de renards Souvent l'un, et parfois les deux, possèdent un rouleau de sūtra, une clef ou un bijou dans la gueule. (Les sūtras sont des textes bouddhistes, ce qui atteste des origines bouddhistes du culte d'Inari. Les statues ne symbolisent par la ruse proverbiale de ces animaux mais les pouvoirs magiques qu'ils sont censés posséder dans ce cas. Parfois, les gardiens sont peints, et dans ce cas, ils sont toujours blancs. Les renards blancs sont des messagers du kami, que parfois il peut être lui-même, et il est alors représenté en renard. Bien que les organes génitaux visibles sont rares, le renard gauche est censé être un mâle et le droit une femelle. Les renards portent souvent des bavoirs votifs rouges semblables à ceux portés par les statues d'autres divinités, par exemple le dieu bouddhiste Jizō, dont on attend une sorte de faveur en retour. Dans ce cas toutefois, les bavoirs semblent n'être qu'un rite dont les origines ne sont pas claires.
-----------------------------------------------
Komainu (狛犬・胡麻犬), often called lion-dogs in English, are statue pairs of lion-like creatures either guarding the entrance or the inner shrine of many Japanese Shinto shrines or kept inside the inner shrine itself, where they are not visible to the public. The first type, born during the Edo period, is called sandō komainu (参道狛犬 visiting road Korean dogs), the second and much older type jinnai komainu (陣内狛犬 shrine inside komainu). They can sometimes be found also at Buddhist temples, nobility residences or even private homes.
Komainu (狛犬・胡麻犬), often called lion-dogs in English, are statue pairs of lion-like creatures either guarding the entrance or the inner shrine of many Japanese Shinto shrines or kept inside the inner shrine itself, where they are not visible to the public. The first type, born during the Edo period, is called sandō komainu (参道狛犬 visiting road Korean dogs), the second and much older type jinnai komainu (陣内狛犬 shrine inside komainu). They can sometimes be found also at Buddhist temples, nobility residences or even private homes.
Symbolic meaning
Meant to ward off evil spirits, modern komainu statues are almost identical, but one has the mouth open, the other closed. This is a very common characteristic in religious statue pairs at both temples and shrines. This pattern is however Buddhist in origin (see the article about the Niō, human-form guardians of Buddhist temples) and has a symbolic meaning. The open mouth is pronouncing the first letter of the Sanskrit alphabet, which is pronounced "a", while the closed one is uttering the last letter, which is pronounced "um", to represent the beginning and the end of all things. Together they form the sound Aum, a syllable sacred in several religions like Hinduism, Buddhism, and Jainism. There are however exceptions to the rule in which both komainu have their mouth either open or closed. The two forms are called collectively a-un and individually as a-gyō (阿形 lit. "a" shape) and ''un-gyō (吽形 lit. "un" shape).
Meant to ward off evil spirits, modern komainu statues are almost identical, but one has the mouth open, the other closed. This is a very common characteristic in religious statue pairs at both temples and shrines. This pattern is however Buddhist in origin (see the article about the Niō, human-form guardians of Buddhist temples) and has a symbolic meaning. The open mouth is pronouncing the first letter of the Sanskrit alphabet, which is pronounced "a", while the closed one is uttering the last letter, which is pronounced "um", to represent the beginning and the end of all things. Together they form the sound Aum, a syllable sacred in several religions like Hinduism, Buddhism, and Jainism. There are however exceptions to the rule in which both komainu have their mouth either open or closed. The two forms are called collectively a-un and individually as a-gyō (阿形 lit. "a" shape) and ''un-gyō (吽形 lit. "un" shape).
History
Komainu strongly resemble Chinese guardian lions and in fact originate from Tang dynasty China. The Chinese guardian lions are believed to have been influenced by lion pelts and lion depictions introduced through trade from either the Middle East or India, countries where the lion existed and was a symbol of strength. During its transportation along the Silkroad, however, the symbol changed, acquiring a distinctive look. The first lion statue in India appears around the 3rd century BC on top of a column erected by King Ashoka. The tradition later arrived to China where it developed into the guardian lion that was later exported to Korea, Japan and Okinawa. During the Nara period (710–794) the pair always consisted, as in the rest of Asia, of two lions. Used only indoors until the 14th century, they were made mainly of wood. During the Heian period (794–1185), for example, wooden or metal pairs were employed as weights and door-stops, while at the Imperial Palace they were used to support screens or folding screens. During the early Heian period (ninth century), the tradition changed and the two statues started to be different and be called differently. One had its mouth open and was called shishi (獅子 lion) because, as before, it resembled that animal. The other had its mouth closed, looked rather like a dog, was called komainu, or "Koguryo dog", and sometimes had a single horn on its head. Gradually the animals returned to be identical, but for their mouths, and ended up being called both komainu. Ubiquitous as they are now at shrines, Komainu have been used outdoors only since the 14th century. In Asia, the lion was popularly believed to have the power to repel evil, and for this reason it was habitually used to guard gates and doors. In Japan, too it ended up being installed at the entrance of shrines and temples next to the lion-dog. As a protection against exposure to Japan's rainy weather, the komainu started being carved in stone. The shīsā (シーサー), the stone animals that in Okinawa guard the gates or the roofs of houses, are close relatives of the shishi and the komainu, objects whose origin, function and symbolic meaning they share. Their name itself is centuries old regional variant of shishi-san (獅子さん Mr. Lion). Starting from the Edo period (1603–1868) other animals have been used instead of lions or dogs, among others wild boars, tigers, dragons and foxes.
Komainu strongly resemble Chinese guardian lions and in fact originate from Tang dynasty China. The Chinese guardian lions are believed to have been influenced by lion pelts and lion depictions introduced through trade from either the Middle East or India, countries where the lion existed and was a symbol of strength. During its transportation along the Silkroad, however, the symbol changed, acquiring a distinctive look. The first lion statue in India appears around the 3rd century BC on top of a column erected by King Ashoka. The tradition later arrived to China where it developed into the guardian lion that was later exported to Korea, Japan and Okinawa. During the Nara period (710–794) the pair always consisted, as in the rest of Asia, of two lions. Used only indoors until the 14th century, they were made mainly of wood. During the Heian period (794–1185), for example, wooden or metal pairs were employed as weights and door-stops, while at the Imperial Palace they were used to support screens or folding screens. During the early Heian period (ninth century), the tradition changed and the two statues started to be different and be called differently. One had its mouth open and was called shishi (獅子 lion) because, as before, it resembled that animal. The other had its mouth closed, looked rather like a dog, was called komainu, or "Koguryo dog", and sometimes had a single horn on its head. Gradually the animals returned to be identical, but for their mouths, and ended up being called both komainu. Ubiquitous as they are now at shrines, Komainu have been used outdoors only since the 14th century. In Asia, the lion was popularly believed to have the power to repel evil, and for this reason it was habitually used to guard gates and doors. In Japan, too it ended up being installed at the entrance of shrines and temples next to the lion-dog. As a protection against exposure to Japan's rainy weather, the komainu started being carved in stone. The shīsā (シーサー), the stone animals that in Okinawa guard the gates or the roofs of houses, are close relatives of the shishi and the komainu, objects whose origin, function and symbolic meaning they share. Their name itself is centuries old regional variant of shishi-san (獅子さん Mr. Lion). Starting from the Edo period (1603–1868) other animals have been used instead of lions or dogs, among others wild boars, tigers, dragons and foxes.
Foxes at Inari shrines
The most frequent variant of the komainu theme is the fox, guardian of shrines dedicated to kami Inari. There are about 30 thousand Inari shrines in Japan, and the entrance of each is guarded by a pair of fox statues. Often one, and sometimes both, has a sūtra roll, a key or a jewel in its mouth. (Sūtras are Buddhist texts, a fact which attests to the Buddhist origins of the Inari cult. The statues do not stand for the malice the animals are proverbial for, but for the magic powers they are believed in this case to possess. Sometimes the guardians are painted, and in that case they are always white. White foxes are messengers of the kami, who is sometimes himself believed to be, and portrayed as, a fox. Although visible genitals are rare, the left fox is believed to be male, the right one female. Often the foxes wear red votive bibs similar to those worn by statues of other deities, for example Buddhist god Jizō, from which one expects some kind of favor in return. In this case however the bibs seem to be purely a rite, whose origins are unclear.
The most frequent variant of the komainu theme is the fox, guardian of shrines dedicated to kami Inari. There are about 30 thousand Inari shrines in Japan, and the entrance of each is guarded by a pair of fox statues. Often one, and sometimes both, has a sūtra roll, a key or a jewel in its mouth. (Sūtras are Buddhist texts, a fact which attests to the Buddhist origins of the Inari cult. The statues do not stand for the malice the animals are proverbial for, but for the magic powers they are believed in this case to possess. Sometimes the guardians are painted, and in that case they are always white. White foxes are messengers of the kami, who is sometimes himself believed to be, and portrayed as, a fox. Although visible genitals are rare, the left fox is believed to be male, the right one female. Often the foxes wear red votive bibs similar to those worn by statues of other deities, for example Buddhist god Jizō, from which one expects some kind of favor in return. In this case however the bibs seem to be purely a rite, whose origins are unclear.