TOXOPNEUSTES PILEOLUS - (Lamarck, 1816)
oursin fleur, oursin toxique, flowery urchin, trumpet sea urchin
Test rosé de 14 cm de diamètre. Test à radioles courts souvent cachés par de nombreux pédicellaires glandulaires en forme d'entonnoir. Chaque pédicellaire porte comme une ventouse à 3 mors munis de glandes à venin. Celui-ci est potentiellement léthal pour l'homme. Les pdéicellaires sont des organes de préhension, sans cesse en mouvement, qui nettoient l'oursin et empêchent toute larve de s'installer...et une arme passive de défense. L'oursin s'en sert aussi pour se camoufler en fixant des cailloux, débris de polypiers.
Le corps est formé d'une coquille calcaire appelée test composée de plaques soudées présentant des protubérances en lignes reliant la bouche à l'anus. Dix d'entre elles, plus élevées, dessinent cinq "tranches" d'une couleur beige rosé plus soutenue. Le test est couvert de podia et de piquants courts rose ocre à pointe blanche, destinés à la défense et à la locomotion. Il porte aussi des pédicillaires (appendices préhensiles) en forme de fleur à trois pétales soudés dont la corolle est blanche à rose pâle, et le coeur violet. Ces pédicillaires sont équipés de trois dents liées à une glande à venin. La bouche, armée de cinq fortes dents, se situe sur la partie posée au sol, l'anus est au sommet du test. Comme tous les échinodermes, l'oursin fleur n'a ni cerveau, ni yeux, ni oreilles, ces fonctions étant assurées par un réseau nerveux.
LA PATHOLOGIE HUMAINE INDUITE PAR L'OURSIN VENIMEUX
Nous avons vu que les espèces venimeuses ne sont pas les plus fréquemment rencontrées, mais elles sont responsables de manifestations pathologiques qui peuvent être mortelles. La répartition mondiale des espèces venimeuses est surtout tropicale, et particulièrement dans la région Indo-Pacifique ; Amérique et Europe en sont pratiquement dépourvues.
Le venin
Il peut être contenu dans la matrice du piquant (Diadema setosum), ou dans des glandes appendues aux piquants (Asthenosoma varium), dans les pédicellaires (Toxopneustes pileolus de l'Océan Indien) ou dans des sacs appendus aux mâchoires (Tripneustes gratilla d'Honolulu). La couleur pourpre-violet du venin de certaines espèces tatoue la porte d'entrée cutanée pendant quelques jours, ce qui permet de confirmer l'envenimation ; cette coloration est indolore. La nature chimique de la toxine est variable selon les espèces, ce qui explique la pluralité des tableaux cliniques observés ; elle peut contenir: de la sérotonine, des stéroïdes glycosilés, des substances acéthyl-choline like (médiateur synaptique).
Les tableaux cliniques
Les signes loco-régionaux après piqûre, peuvent être : oedème, rougeur et violente brûlure irradiant pendant quelques heures ; adénopathies ; une hémorragie au point de pénétration est plutôt observée chez les Toxopneustes. Les signes systémiques sont plus fréquents après envenimation par morsure (Tripneustes) ce sont : malaise général, nausées, myalgies ; parfois trouble du rythme cardiaque et état de choc ; les paralysies nerveuses (langue, lèvres) peuvent être mortelles si elles intéressent le bulbe ou les muscles respiratoires ; on a également cité des convulsions. Ces manifestations durent 6 heures ou plus. Un certain nombre de décès a pu être mis sur le compte d'envenimations graves, peut-être sur terrain prédisposé, mais la pénétration sous-marine n'est pas exempte d'autres dangers mortels, comme le montrent les enquêtes de 6 cas mortels chez des pêcheurs d'oursins professionnels du Maine. La toxine a une action protéolytique semblable à la chymotrypsine, mais l'hémolyse qu'elle provoque n'est pas létale en expérimentation animale. Nous avons vu que la toxine peut-être contenue dans les ovaires : nous n'avons pas trouvé dans la littérature la notion d'une envenimation par leur ingestion, mais seulement des manifestations d'intolérance alimentaire.
Le traitement ''proposé''
l'ablation dès que possible (sur le site) des épines (piquants et pédicellaires), continuant à larguer leur venin ; ceci peut être rendu difficile du fait du caractère friable des piquants, et chez certaines espèces (Echinotrix calamaris) des bardillons orientés vers la base du piquant ; l'application locale de chaleur, efficace vis à vis de nombreux venins d'animaux marins, n'est pas citée ; le caractère thermolabile de la toxine est discuté ; il semblerait que la toxine soit directement efficace (prête à l'emploi) et ne nécessite pas de fixation sur un support organique ; il n'existe pas d'antidote connu à la toxine ; L'application locale de pommade anti-inflammatoire ou cortisonée, ou d'anesthésique peut soulager la douleur ; les antibiotiques large spectre préviennent une infection secondaire, en rapport avec la septicité du milieu ou les gestes locaux ; en cas de signes généraux : l'administration de cortisone, adrénaline et antihistaminiques, suppléance ventilatoire sont de mise.