FERNANDO ALONSO - FERRARI
Ferrari dédouane Alonso - FORMULE 1 - Grand Prix d'Abou Dhabi
Luca di Montezemolo, président de Ferrari, a mis hors de cause son pilote dans le fiasco stratégique qui l'a conduit à perdre le titre à Abou Dhabi. Le directeur d'équipe Stefano Domenicali l'a même avoué : la Scuderia a été obnubilée par la course de Mark Webber (Red Bull).
Il y a d'abord eu l'image d'un Fernando Alonso bouillant, vindicatif envers Vitaly Petrov (Renault) dans le tour d'honneur, dimanche à la marina Yas. Frustré d'avoir passé les trois quarts de la dernière course 2010 dans la boîte de vitesse de la R30, et d'y avoir laissé ses illusions mondiales. Puis, une fois la pression redescendue, il y eut les propos plus apaisés d'un double champion du monde défenseur de son équipe, fourvoyée dans une stratégie un peu hasardeuse, et finalement désastreuse. Au 16e des 55 tours, elle avait incité son pilote leader, alors 5e, à rentrer, calquant maladroitement sa course sur celle de Mark Webber (Red Bull), qui le suivait. Revenu en piste en 10e position, l'Ibère s'est vite heurté à un verrou jaune, qu'il n'a jamais pu faire sauter.
"Après la course, c'est toujours très facile de voir quelle était la meilleure stratégie", a lancé le natif d'Oviedo à la BBC. "Comme je le dis, il faut se préserver de quelqu'un. Ne pas stopper signifiait pour nous, je pense, se faire probablement passer par Webber. Stopper, c'était contrôler Webber mais laisser Petrov et Rosberg passer. C'était donc une décision très difficile. Ma course fut éprouvante. J'ai perdu une place au départ et, lors de la neutralisation, Petrov et Rosberg sont rentrés. Nous avons eu des problèmes avec les pneus tendres, Webber a stoppé et nous avons essayé de nous protéger de lui."
"Alonso a été grand"
"Quelque chose est allé de travers", a reconnu Stefano Domenicali, directeur d'équipe, à la Gazzetta dello Sport. "Nous pensions qu'avec les gommes tendres, la dégradation serait plus élevée et nous avons marqué Webber pour ça. La safety car, au début, a mis en situation d'autres équipes, qui ont compliqué notre remontée", a-t-il ajouté. Luca di Montezemolo s'est montré solidaire de cette vision de la course dans laquelle Maranello s'est enfermée. "Dire que nous avons le moral dans les chaussettes est un euphémisme", a avoué le président de Ferrari, au quotidien sportif de Milan. "Aujourd'hui, il suffisait de tenir ou d'arriver à la 4e place. Il en est ainsi, malheureusement, et Vettel a eu une meilleure voiture pendant toute la saison", a-t-il estimé. "Nous lui avons tendu une main aujourd'hui, tout n'a pas bien fonctionné, mais personne n'aurait pensé, il y a plusieurs mois, que nous aurions attaqué le dernier GP en leader du championnat. Depuis 1997, Ferrari a toujours joué un titre au dernier GP, à deux exceptions près."
"Alonso a été grand, en restant proche de l'équipe, en insufflant de l'optimisme et des encouragements", a souligné le patron des Rouges. "S'il n'a pas gagné le titre, ce n'est certainement pas de sa faute. Il aura l'occasion de se refaire. Nous avons perdu de peu, au moment où nous étions convaincus de ne pouvoir perdre. Nous devons remercier Domenicali pour son travail et la grande réaction de Ferrari. Nous allons digérer cette désillusion mais nous avons été les auteurs d'une superbe remontée".
"Alonso méritait mieux que le soutien que nous lui avons apporté pendant toute la saison", a admis Andrea Stella, ingénieur de course de l'Espagnol. "Il a tout donné, son engagement a été total, maximal. Nous sommes à blâmer pour les choix effectués."