TOUR SAINT-JACQUES
La tour Saint-Jacques est une tour isolée, dressée au milieu du premier square parisien, qui porte son nom, dans le 4e arrondissement de Paris.
Descriptif
Clocher de style gothique flamboyant, la tour Saint-Jacques constitue le seul vestige de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, dédiée à saint Jacques le Majeur. Ce sanctuaire possédait une relique de saint Jacques et était un lieu de pèlerinage réputé. Si le Guide du pèlerin ne mentionne pas la ville, la Chronique de Turpin affirme que l’église a été fondée par Charlemagne, ce qui lui a valu son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en 1998 avec 70 autres bâtiments ou lieux en France. Cette Chronique qui forme un des Livres du Codex Calixtinus a été considérée comme authentique jusqu'à la fin du XVIIIe siècle . Mais la légende de la construction par Charlemagne est restée. Elle est le seul lien de cette tour avec Compostelle connu des études historiques. En revanche, un lien a été créé par l'Espagne en 1965 avec le don à la ville de Paris d'une plaque qui a fait de cette tour un point de départ historique des pèlerins de Compostelle. Ce clocher-tour est construit entre 1509 et 1523 par Jean de Felin, Julien Ménart et Jean de Revier. Il mesure 54 mètres jusqu’à la balustrade. En 1523, Rault, "tailleur d’images" reçut 20 livres "pour avoir fait trois bêtes (trois des quatre symboles des Évangélistes) et un saint Jacques sur la tour et clocher". Cette statue colossale mesurait, dit-on, 10 mètres de haut. L'église est détruite en 1793, on dit que la tour ne fut pas démolie parce que Blaise Pascal y aurait renouvelé ses expériences sur la pesanteur du Puy-de-Dôme mais d'autres sources indiquent l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas sur la montagne Sainte-Geneviève. Sa statue, installée à la base de la tour, le rappelle. Il est vrai que l’acheteur de l’église avait eu comme condition de ne pas démolir la tour.
En 1824, un industriel achète la tour pour y installer une fonderie de plombs de chasse, la transformant en tour à plomb. Les cinquante mètres du clocher sont suffisants pour que les gouttes de plomb refroidissent et forment des billes à l'arrivée. En 1836, après deux incendies, la tour est rachetée par la Ville de Paris. En 1850, le Moniteur rapporte qu’on installe au sommet un "superbe phare qui sera illuminé par la lumière électrique qui doit éclairer tout le quartier". En 1852 les travaux engagés à l’occasion du percement de la rue de Rivoli font décider de la restauration du "délicieux beffroi de Nicolas Flamel". Les travaux sont colossaux, ordonnés par l’architecte Baltard et dirigés par Théodore Vacquer et l’ingénieur Roussel. La tour est entièrement reprise depuis les fondations, les parties basses presque entièrement refaites, ainsi que plus de vingt statues. De 1854-1858 la restauration est confiée à l’architecte Théodore Ballu.
La statue de saint Jacques, abattue à la Révolution, est remplacée par une autre, due à Paul Chenillon, lequel a fait une maquette en plâtre, haute de 3,80 mètres. L’église Saint-Jacques d’Illiers-Combray, chère à Marcel Proust, en conserve la tête, réalisée en 1858 pour servir de modèle au sculpteur. Elle fut offerte par Napoléon III au conseil municipal qui en avait fait la demande.
Au pied de la tour, fut créé en 1856 le premier square de Paris (le square de la tour Saint-Jacques). Au pied de la tour, à la fin du XIXe siècle, a lieu l’embauchage en plein air des ouvriers, lieu de réunion de ceux-ci tout comme l'était la place de Grève (actuelle place de l'Hôtel de Ville) toute proche.
Au XIXe siècle, une chanson sentimentale et nostalgique d’Édouard Hachin dont l’intrigue se passe près de la tour Saint-Jacques, et intitulée La Tour Saint-Jacques connut un immense succès. Elle est à présent oubliée.
Depuis 1965, une plaque offerte par l'Espagne à la ville de Paris, "sur l’initiative de la Société des Amis de Saint Jacques", en fait un point de départ de pèlerins de Compostelle. René de La Coste Messelière a même écrit à son sujet qu'elle était "la première et la plus haute borne du chemin de Saint-Jacques", affirmation sans fondement historique. La plaque indique que des "millions de pèlerins" y ont pris le départ pour le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, chiffre symbolique qui souligne l'importance donnée à ce pèlerinage à partir du XIXe siècle. L'origine de cette présentation de millions de pèlerins vient de la mention de foules dans des textes médiévaux, en particulier le Codex Calixtinus. Ces foules ne correspondent pas à des dénombrements comme cela a été compris mais au fait que pour faire sa promotion, Compostelle s'est appliquée à elle-même les textes du Nouveau Testament parlant de la Jérusalem céleste.
Sur la plate-forme est installée une petite station météorologique depuis 1891. Elle dépend de l'Observatoire de Montsouris. Les symboles sculptés des quatre Évangélistes, le lion (Marc), le taureau (Luc), l'aigle (Jean) et l'ange (Matthieu), apparaissent dans les angles. Les statues actuelles datent du début du XXe siècle, à l'instar des gargouilles et des dix-huit statues de saints qui décorent les parois de la tour. Les sculptures datent de deux époques. Les unes sont de l'origine de la construction au XVIe siècle, d'autres ont été créées aux XIXe et XXe siècles.
Alors qu'elle était fermée au public depuis 10 ans, la tour se visite durant l'été depuis la fin des travaux de restauration en 2013: le public peut à nouveau gravir les 300 marches et, outre les sculptures du sommet, admirer le panorama parisien qui s'étale à ses pieds. Ces visites, organisées par une association habilitée par la Ville de Paris, sont limitées à 17 personnes par heure, notamment en raison de l'étroitesse de l'escalier: 85cm !
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Saint-Jacques Tower (Tour Saint-Jacques) is a monument located in the 4th arrondissement of Paris, France, on Rue de Rivoli at Rue Nicolas Flamel. This 52-metre (171 ft) Flamboyant Gothic tower is all that remains of the former 16th-century Church of Saint-Jacques-de-la-Boucherie ("Saint James of the butchery"), which was leveled shortly after the French Revolution.
A starting point for the chemin de Compostelle
The tower's rich decoration reflects the wealth of its patrons, the wholesale butchers of the nearby Les Halles market. The masons in charge were Jean de Felin, Julien Ménart and Jean de Revier. It was built in 1509 to 1523, during the reign of King Francis I. With a dedication to Saint James the Great, the ancient church and its landmark tower welcomed pilgrims setting out on the road that led to Tours and headed for the way of St James, which led to the major pilgrimage destination of Santiago de Compostela. A relic of the saint preserved in the church linked it the more strongly and in modern times occasioned its listing in 1998 as a World Heritage Site by UNESCO among the sites and structures marking the chemins de Compostelle, the pilgrimage routes in France that led like tributaries of a great stream headed towards Santiago in the northwest of Spain.
Nineteenth century
The church, with the exception of the tower, was demolished in 1793; preservation of the tower was a condition of the contract by which the church was bought for the value of its building materials. In 1824 it was being used as a shot tower to make small shot. It was repurchased by the City of Paris in 1836 and declared a Monument Historique in 1862. A statue of the saint was installed on the top of the tower during the 19th century.
During the Second Empire, the architect Théodore Ballu restored the tower, placing it on a pedestal and designing a small city park around it. This coincided with the construction of the rue de Rivoli and the avenue Victoria nearby, requiring huge quantities of earth to be removed to ensure the rue de Rivoli a smooth flat path. The pedestal allowed the tower to retain its original elevation: nowadays, the change in ground level can best be appreciated in rue St-Bon, just northeast of the tower, where a staircase leads up to the original street level at rue de la Verrerie.
A statue of Blaise Pascal is located at the base of the tower, commemorating the experiments on atmospheric pressure, though it is debated whether they were performed here or at the church of Saint-Jacques-du-Haut-Pas. A meteorological laboratory is also installed at the top of the tower. The tower inspired Alexandre Dumas to write the play La tour Saint-Jacques-de-la-boucherie in 1856. Nicolas Flamel, a patron of the church, was buried under its floor.
Descriptif
Clocher de style gothique flamboyant, la tour Saint-Jacques constitue le seul vestige de l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, dédiée à saint Jacques le Majeur. Ce sanctuaire possédait une relique de saint Jacques et était un lieu de pèlerinage réputé. Si le Guide du pèlerin ne mentionne pas la ville, la Chronique de Turpin affirme que l’église a été fondée par Charlemagne, ce qui lui a valu son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en 1998 avec 70 autres bâtiments ou lieux en France. Cette Chronique qui forme un des Livres du Codex Calixtinus a été considérée comme authentique jusqu'à la fin du XVIIIe siècle . Mais la légende de la construction par Charlemagne est restée. Elle est le seul lien de cette tour avec Compostelle connu des études historiques. En revanche, un lien a été créé par l'Espagne en 1965 avec le don à la ville de Paris d'une plaque qui a fait de cette tour un point de départ historique des pèlerins de Compostelle. Ce clocher-tour est construit entre 1509 et 1523 par Jean de Felin, Julien Ménart et Jean de Revier. Il mesure 54 mètres jusqu’à la balustrade. En 1523, Rault, "tailleur d’images" reçut 20 livres "pour avoir fait trois bêtes (trois des quatre symboles des Évangélistes) et un saint Jacques sur la tour et clocher". Cette statue colossale mesurait, dit-on, 10 mètres de haut. L'église est détruite en 1793, on dit que la tour ne fut pas démolie parce que Blaise Pascal y aurait renouvelé ses expériences sur la pesanteur du Puy-de-Dôme mais d'autres sources indiquent l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas sur la montagne Sainte-Geneviève. Sa statue, installée à la base de la tour, le rappelle. Il est vrai que l’acheteur de l’église avait eu comme condition de ne pas démolir la tour.
En 1824, un industriel achète la tour pour y installer une fonderie de plombs de chasse, la transformant en tour à plomb. Les cinquante mètres du clocher sont suffisants pour que les gouttes de plomb refroidissent et forment des billes à l'arrivée. En 1836, après deux incendies, la tour est rachetée par la Ville de Paris. En 1850, le Moniteur rapporte qu’on installe au sommet un "superbe phare qui sera illuminé par la lumière électrique qui doit éclairer tout le quartier". En 1852 les travaux engagés à l’occasion du percement de la rue de Rivoli font décider de la restauration du "délicieux beffroi de Nicolas Flamel". Les travaux sont colossaux, ordonnés par l’architecte Baltard et dirigés par Théodore Vacquer et l’ingénieur Roussel. La tour est entièrement reprise depuis les fondations, les parties basses presque entièrement refaites, ainsi que plus de vingt statues. De 1854-1858 la restauration est confiée à l’architecte Théodore Ballu.
La statue de saint Jacques, abattue à la Révolution, est remplacée par une autre, due à Paul Chenillon, lequel a fait une maquette en plâtre, haute de 3,80 mètres. L’église Saint-Jacques d’Illiers-Combray, chère à Marcel Proust, en conserve la tête, réalisée en 1858 pour servir de modèle au sculpteur. Elle fut offerte par Napoléon III au conseil municipal qui en avait fait la demande.
Au pied de la tour, fut créé en 1856 le premier square de Paris (le square de la tour Saint-Jacques). Au pied de la tour, à la fin du XIXe siècle, a lieu l’embauchage en plein air des ouvriers, lieu de réunion de ceux-ci tout comme l'était la place de Grève (actuelle place de l'Hôtel de Ville) toute proche.
Au XIXe siècle, une chanson sentimentale et nostalgique d’Édouard Hachin dont l’intrigue se passe près de la tour Saint-Jacques, et intitulée La Tour Saint-Jacques connut un immense succès. Elle est à présent oubliée.
Depuis 1965, une plaque offerte par l'Espagne à la ville de Paris, "sur l’initiative de la Société des Amis de Saint Jacques", en fait un point de départ de pèlerins de Compostelle. René de La Coste Messelière a même écrit à son sujet qu'elle était "la première et la plus haute borne du chemin de Saint-Jacques", affirmation sans fondement historique. La plaque indique que des "millions de pèlerins" y ont pris le départ pour le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, chiffre symbolique qui souligne l'importance donnée à ce pèlerinage à partir du XIXe siècle. L'origine de cette présentation de millions de pèlerins vient de la mention de foules dans des textes médiévaux, en particulier le Codex Calixtinus. Ces foules ne correspondent pas à des dénombrements comme cela a été compris mais au fait que pour faire sa promotion, Compostelle s'est appliquée à elle-même les textes du Nouveau Testament parlant de la Jérusalem céleste.
Sur la plate-forme est installée une petite station météorologique depuis 1891. Elle dépend de l'Observatoire de Montsouris. Les symboles sculptés des quatre Évangélistes, le lion (Marc), le taureau (Luc), l'aigle (Jean) et l'ange (Matthieu), apparaissent dans les angles. Les statues actuelles datent du début du XXe siècle, à l'instar des gargouilles et des dix-huit statues de saints qui décorent les parois de la tour. Les sculptures datent de deux époques. Les unes sont de l'origine de la construction au XVIe siècle, d'autres ont été créées aux XIXe et XXe siècles.
Alors qu'elle était fermée au public depuis 10 ans, la tour se visite durant l'été depuis la fin des travaux de restauration en 2013: le public peut à nouveau gravir les 300 marches et, outre les sculptures du sommet, admirer le panorama parisien qui s'étale à ses pieds. Ces visites, organisées par une association habilitée par la Ville de Paris, sont limitées à 17 personnes par heure, notamment en raison de l'étroitesse de l'escalier: 85cm !
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Saint-Jacques Tower (Tour Saint-Jacques) is a monument located in the 4th arrondissement of Paris, France, on Rue de Rivoli at Rue Nicolas Flamel. This 52-metre (171 ft) Flamboyant Gothic tower is all that remains of the former 16th-century Church of Saint-Jacques-de-la-Boucherie ("Saint James of the butchery"), which was leveled shortly after the French Revolution.
A starting point for the chemin de Compostelle
The tower's rich decoration reflects the wealth of its patrons, the wholesale butchers of the nearby Les Halles market. The masons in charge were Jean de Felin, Julien Ménart and Jean de Revier. It was built in 1509 to 1523, during the reign of King Francis I. With a dedication to Saint James the Great, the ancient church and its landmark tower welcomed pilgrims setting out on the road that led to Tours and headed for the way of St James, which led to the major pilgrimage destination of Santiago de Compostela. A relic of the saint preserved in the church linked it the more strongly and in modern times occasioned its listing in 1998 as a World Heritage Site by UNESCO among the sites and structures marking the chemins de Compostelle, the pilgrimage routes in France that led like tributaries of a great stream headed towards Santiago in the northwest of Spain.
Nineteenth century
The church, with the exception of the tower, was demolished in 1793; preservation of the tower was a condition of the contract by which the church was bought for the value of its building materials. In 1824 it was being used as a shot tower to make small shot. It was repurchased by the City of Paris in 1836 and declared a Monument Historique in 1862. A statue of the saint was installed on the top of the tower during the 19th century.
During the Second Empire, the architect Théodore Ballu restored the tower, placing it on a pedestal and designing a small city park around it. This coincided with the construction of the rue de Rivoli and the avenue Victoria nearby, requiring huge quantities of earth to be removed to ensure the rue de Rivoli a smooth flat path. The pedestal allowed the tower to retain its original elevation: nowadays, the change in ground level can best be appreciated in rue St-Bon, just northeast of the tower, where a staircase leads up to the original street level at rue de la Verrerie.
A statue of Blaise Pascal is located at the base of the tower, commemorating the experiments on atmospheric pressure, though it is debated whether they were performed here or at the church of Saint-Jacques-du-Haut-Pas. A meteorological laboratory is also installed at the top of the tower. The tower inspired Alexandre Dumas to write the play La tour Saint-Jacques-de-la-boucherie in 1856. Nicolas Flamel, a patron of the church, was buried under its floor.