STELE FUNERAIRE DE SI GABBOR
Cette stèle funéraire présente un décor sculpté et une inscription en araméen. Si le décor montre le prêtre Si`gabbor banquetant, une coupe à la main, des mets devant lui, posés sur un guéridon luxueux, l'inscription spécifie au contraire que la tombe du prêtre ne renferme aucun bien. Cette stèle témoigne de l'influence babylonienne en Syrie au VIIe siècle av. J.C.
Un banquet
Cette stèle et une deuxième, conservées au Louvre, ont été trouvées au XIXe siècle à Neirab, près d'Alep. Ce sont deux stèles cintrées, d'un type bien attesté au Levant. Dans le cintre est gravée une longue inscription araméenne. En-dessous se trouve la scène figurée : un prêtre debout en prière dans le cas de l'autre stèle, et ici un prêtre assis au banquet.
Le relief est sculpté dans un cadre en creux : à gauche, le défunt assis devant un guéridon chargé de mets ; à droite un petit serviteur agite un chasse-mouches. Si`gabbor porte une coupe à ses lèvres, il est vêtu d'une robe à franges passée sur une tunique à manches courtes et porte un bonnet rond avec un rabat latéral. Le tabouret sur lequel il est assis s'orne de têtes de taureaux. Les pieds de son siège, de son petit marche-pied et de la table se posent sur des bases moulurées à bout pointu.
Cette stèle et une deuxième, conservées au Louvre, ont été trouvées au XIXe siècle à Neirab, près d'Alep. Ce sont deux stèles cintrées, d'un type bien attesté au Levant. Dans le cintre est gravée une longue inscription araméenne. En-dessous se trouve la scène figurée : un prêtre debout en prière dans le cas de l'autre stèle, et ici un prêtre assis au banquet.
Le relief est sculpté dans un cadre en creux : à gauche, le défunt assis devant un guéridon chargé de mets ; à droite un petit serviteur agite un chasse-mouches. Si`gabbor porte une coupe à ses lèvres, il est vêtu d'une robe à franges passée sur une tunique à manches courtes et porte un bonnet rond avec un rabat latéral. Le tabouret sur lequel il est assis s'orne de têtes de taureaux. Les pieds de son siège, de son petit marche-pied et de la table se posent sur des bases moulurées à bout pointu.
Une épitaphe
L'inscription se lit : "Si`gabbor, prêtre de Shahar à Nerab. C'est mon image. En raison de ma droiture devant lui, il [Shahar] m'a donné une bonne renommée et il a prolongé mes jours. Au jour de ma mort, ma bouche a pu encore parler et j'ai vu de mes yeux la quatrième génération de ma descendance. Ils me pleuraient et ils étaient très affligés. Ils n'ont placé près de moi aucun objet d'argent ni de bronze ; ils ne m'ont mis que mon vêtement, afin que dans l'avenir mon tertre ne soit pas enlevé. Qui que tu sois, Ô ! toi qui me nuis en me déplaçant, que Shahar et Nikkal et Nouskou rendent ta mort honteuse et que ta descendance périsse."
L'inscription se lit : "Si`gabbor, prêtre de Shahar à Nerab. C'est mon image. En raison de ma droiture devant lui, il [Shahar] m'a donné une bonne renommée et il a prolongé mes jours. Au jour de ma mort, ma bouche a pu encore parler et j'ai vu de mes yeux la quatrième génération de ma descendance. Ils me pleuraient et ils étaient très affligés. Ils n'ont placé près de moi aucun objet d'argent ni de bronze ; ils ne m'ont mis que mon vêtement, afin que dans l'avenir mon tertre ne soit pas enlevé. Qui que tu sois, Ô ! toi qui me nuis en me déplaçant, que Shahar et Nikkal et Nouskou rendent ta mort honteuse et que ta descendance périsse."
Entre les cultures babylonienne et araméenne
Cette oeuvre est intéressante à bien des égards : le texte nous apprend que le culte du dieu Lune, Shahar en araméen, Sîn en akkadien, dieu majeur mésopotamien depuis la période sumérienne, est bien implanté en Syrie dans la région d'Alep, à Harran, une cité stratégique entre la Syrie du Nord et la Haute-Mésopotamie. À l'époque néo-babylonienne, Harran est englobée dans l'empire et Nabonide y fait placer des stèles rupestres à sa gloire. Le culte de Sîn connaît alors un regain de faveur et une plus large diffusion. Cela explique que plusieurs éléments de cette stèle sont de caractère babylonien : le nom du prêtre, qui signifie "Sîn est un héros", est un hommage à la divinité mésopotamienne, comme l'est le choix des divinités évoquées dans la malédiction : Sîn, Nikkal et Nouskou ; le costume du prêtre et la coiffure sont des éléments empruntés à la culture babylonienne.
Cette oeuvre est intéressante à bien des égards : le texte nous apprend que le culte du dieu Lune, Shahar en araméen, Sîn en akkadien, dieu majeur mésopotamien depuis la période sumérienne, est bien implanté en Syrie dans la région d'Alep, à Harran, une cité stratégique entre la Syrie du Nord et la Haute-Mésopotamie. À l'époque néo-babylonienne, Harran est englobée dans l'empire et Nabonide y fait placer des stèles rupestres à sa gloire. Le culte de Sîn connaît alors un regain de faveur et une plus large diffusion. Cela explique que plusieurs éléments de cette stèle sont de caractère babylonien : le nom du prêtre, qui signifie "Sîn est un héros", est un hommage à la divinité mésopotamienne, comme l'est le choix des divinités évoquées dans la malédiction : Sîn, Nikkal et Nouskou ; le costume du prêtre et la coiffure sont des éléments empruntés à la culture babylonienne.
Mais le nom araméen du dieu, la pierre locale - un basalte dur, et les détails du mobilier figuré sur la stèle, indiquent que la scène se situe dans le monde syrien. Les têtes de taureau décorant le tabouret ou les pieds moulurés coniques indiquent qu'il s'agit de meubles précieux. Le texte émouvant de la dédicace met en valeur les préoccupations du défunt : obtenir une "belle mort", en possession de toutes ses facultés, entouré d'une longue descendance. Pour jouir du repos dans l'au-delà sans que ses restes soient profanés, on avertit les voleurs éventuels que le mort n'emporte aucun bien, que son vêtement, le luxe du banquet, la coupe de métal fin, le mobilier orné, le serviteur au chasse-mouches, sont réservés à l'image.