STATUE DE MATHIEU MOLE
Mathieu Molé (1584 - 3 janvier 1656, à Paris) était un homme d'État français. Il fut Premier président du parlement de Paris. Il joua un rôle important sous la Fronde et devint par la suite garde des sceaux de France.
D’abord élève d’Étienne Jeaurat, Gois passa ensuite dans l’atelier de Michel-Ange Slodtz et remporta le premier grand prix de sculpture en 1757 pour un bas-relief sur le thème de Tullie faisant enlever les morts. À la fin de son séjour romain au palais Mancini, il exécuta un buste de la Douleur, œuvre qui, présentée trois ans plus tard au Salon parisien, y obtint un vif succès.
Revenu de Rome où il avait fait de fructueuses études, il fut agrégé à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 26 octobre 1765, et reçu académicien le 23 février 1770 avec le buste en marbre de Louis XV, destiné à orner la salle des séances de l’Académie, et avec le modèle en terre cuite d’Aristée pleurant la perte de ses abeilles ; ce dernier morceau lui avait été primitivement imposé avant qu’il fût chargé de faire le buste du roi. Le 27 juillet 1776, l’Académie le nomma professeur adjoint. Il est nommé professeur le 7 juillet 1781 en remplacement de Louis-Jean-François Lagrenée dit l'Aîné, et il est confirmé le 30 novembre 1794. Il aura pour successeur Guillaume Guillon Lethière en 1819. En 1788, il donna à l’Académie un modèle, par lui exécuté avec soin, d’un cheval écorché.
Son fils, Étienne Gois le fils, fut son élève.
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Mathieu Molé (1584 – 3 January 1656) was a French statesman.
Mathieu Molé fait des études de droit à l'université d'Orléans. Admis comme conseiller au parlement de Paris en 1606, il devint président aux requêtes en 1610, procureur général en 1614 en remplacement de Nicolas de Bellièvre, et participa à l'assemblée des notables convoquée à Rouen en 1617.
C'est lui qui fit enfermer le poète Théophile de Viau à la Conciergerie en 1623, sur des accusations de blasphème et d'athéisme portées par les Jésuites. Il s'opposa en vain à la création de tribunaux d'exception pour juger les affaires politiques. En raison de son obstination à défendre la cause des frères Louis et Michel de Marillac, il fut suspendu en 1631, et convoqué à Fontainebleau pour se justifier.
Les relations entre Molé et le cardinal de Richelieu avaient été satisfaisantes, malgré l'inclination du premier pour les doctrines de Port-Royal. Mais ce n'est qu'après la mort de Richelieu que Molé parvint à obtenir la libération de son ami, l'abbé de Saint-Cyran.
En novembre 1641, Molé fut nommé Premier président du Parlement de Paris, avec instruction d'interdire toute assemblée générale des chambres sans la permission expresse du Roi. Après la mort de Richelieu, l'agitation parlementaire s'accrut. Le parlement prétendit remplir la fonction des états généraux. En 1648, le Parlement se réunit avec les autres cours souveraines – la Cour des aides, le Grand Conseil et la Chambre des comptes – et les magistrats proposèrent 27 articles qui revenaient à établir une nouvelle constitution. Dans le long conflit qui s'ensuivit entre Anne d'Autriche et le Parlement, Molé, sans rien céder des droits de la juridiction, joua un rôle de conciliation.
Lors de la journée des barricades le 26 août 1648, il alla trouver la reine et le cardinal Mazarin pour demander la libération de Pierre Broussel et de René Potier de Blancmesnil, dont l'emprisonnement avait été l'élément déclencheur de l'émeute. Le lendemain, le Parlement refit, en corps, la même démarche. Sur le chemin du retour, Messieurs du Parlement furent arrêtés par la foule, rue de l'Arbre-Sec, et Molé fut menacé de mort s'il ne ramenait soit Broussel, soit Mazarin comme otage. La plupart des magistrats s'enfuirent, mais quelques-uns, conduits par Molé, retournèrent au Palais-Royal et persuadèrent Anne d'Autriche de libérer les prisonniers. Molé y gagna une réputation d'intrépidité – "le plus intrépide homme à mon sens qui ait paru dans son siècle", selon le cardinal de Retz. La scène fut représentée par François-André Vincent dans un tableau de 1779 le Président Molé saisi par les factieux au temps des guerres de la Fronde.
Les conseils de modération de Molé ne permirent pas d'éviter la première Fronde mais il négocia la paix de Rueil en 1649 et évita un affrontement entre les partisans de Condé et ceux du cardinal de Retz dans l'enceinte même du Palais de justice.
Il refusa les honneurs et les récompenses pour lui-même et pour sa famille, mais fut nommé garde des sceaux de France du 3 avril au 13 avril 1651, puis le 8 septembre 1651, en remplacement de Pierre Séguier. Il resta en poste jusqu'à sa mort, le 3 janvier 1656.
Son éloge funèbre fut prononcé par Antoine Godeau, évêque de Vence, le 10 février 1656, en l'église abbatiale de Saint-Antoine-des-Champs, dont sa fille Madeleine était abbesse.
C'est lui qui fit enfermer le poète Théophile de Viau à la Conciergerie en 1623, sur des accusations de blasphème et d'athéisme portées par les Jésuites. Il s'opposa en vain à la création de tribunaux d'exception pour juger les affaires politiques. En raison de son obstination à défendre la cause des frères Louis et Michel de Marillac, il fut suspendu en 1631, et convoqué à Fontainebleau pour se justifier.
Les relations entre Molé et le cardinal de Richelieu avaient été satisfaisantes, malgré l'inclination du premier pour les doctrines de Port-Royal. Mais ce n'est qu'après la mort de Richelieu que Molé parvint à obtenir la libération de son ami, l'abbé de Saint-Cyran.
En novembre 1641, Molé fut nommé Premier président du Parlement de Paris, avec instruction d'interdire toute assemblée générale des chambres sans la permission expresse du Roi. Après la mort de Richelieu, l'agitation parlementaire s'accrut. Le parlement prétendit remplir la fonction des états généraux. En 1648, le Parlement se réunit avec les autres cours souveraines – la Cour des aides, le Grand Conseil et la Chambre des comptes – et les magistrats proposèrent 27 articles qui revenaient à établir une nouvelle constitution. Dans le long conflit qui s'ensuivit entre Anne d'Autriche et le Parlement, Molé, sans rien céder des droits de la juridiction, joua un rôle de conciliation.
Lors de la journée des barricades le 26 août 1648, il alla trouver la reine et le cardinal Mazarin pour demander la libération de Pierre Broussel et de René Potier de Blancmesnil, dont l'emprisonnement avait été l'élément déclencheur de l'émeute. Le lendemain, le Parlement refit, en corps, la même démarche. Sur le chemin du retour, Messieurs du Parlement furent arrêtés par la foule, rue de l'Arbre-Sec, et Molé fut menacé de mort s'il ne ramenait soit Broussel, soit Mazarin comme otage. La plupart des magistrats s'enfuirent, mais quelques-uns, conduits par Molé, retournèrent au Palais-Royal et persuadèrent Anne d'Autriche de libérer les prisonniers. Molé y gagna une réputation d'intrépidité – "le plus intrépide homme à mon sens qui ait paru dans son siècle", selon le cardinal de Retz. La scène fut représentée par François-André Vincent dans un tableau de 1779 le Président Molé saisi par les factieux au temps des guerres de la Fronde.
Les conseils de modération de Molé ne permirent pas d'éviter la première Fronde mais il négocia la paix de Rueil en 1649 et évita un affrontement entre les partisans de Condé et ceux du cardinal de Retz dans l'enceinte même du Palais de justice.
Il refusa les honneurs et les récompenses pour lui-même et pour sa famille, mais fut nommé garde des sceaux de France du 3 avril au 13 avril 1651, puis le 8 septembre 1651, en remplacement de Pierre Séguier. Il resta en poste jusqu'à sa mort, le 3 janvier 1656.
Son éloge funèbre fut prononcé par Antoine Godeau, évêque de Vence, le 10 février 1656, en l'église abbatiale de Saint-Antoine-des-Champs, dont sa fille Madeleine était abbesse.
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Cette sculpture fut réalisée par Étienne-Pierre-Adrien Gois, dit Étienne Gois le père, né le 1er janvier 1731 à Paris, mort le 3 février 1823 à Paris.
D’abord élève d’Étienne Jeaurat, Gois passa ensuite dans l’atelier de Michel-Ange Slodtz et remporta le premier grand prix de sculpture en 1757 pour un bas-relief sur le thème de Tullie faisant enlever les morts. À la fin de son séjour romain au palais Mancini, il exécuta un buste de la Douleur, œuvre qui, présentée trois ans plus tard au Salon parisien, y obtint un vif succès.
Revenu de Rome où il avait fait de fructueuses études, il fut agrégé à l’Académie royale de peinture et de sculpture le 26 octobre 1765, et reçu académicien le 23 février 1770 avec le buste en marbre de Louis XV, destiné à orner la salle des séances de l’Académie, et avec le modèle en terre cuite d’Aristée pleurant la perte de ses abeilles ; ce dernier morceau lui avait été primitivement imposé avant qu’il fût chargé de faire le buste du roi. Le 27 juillet 1776, l’Académie le nomma professeur adjoint. Il est nommé professeur le 7 juillet 1781 en remplacement de Louis-Jean-François Lagrenée dit l'Aîné, et il est confirmé le 30 novembre 1794. Il aura pour successeur Guillaume Guillon Lethière en 1819. En 1788, il donna à l’Académie un modèle, par lui exécuté avec soin, d’un cheval écorché.
Son fils, Étienne Gois le fils, fut son élève.
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Mathieu Molé (1584 – 3 January 1656) was a French statesman.
The son of Edouard Molé (d. 1614), who was for a time procureur-general, he was educated at the University of Orléans. Admitted conseiller in 1606, he was président aux requêtes in 1610, procureur-général in succession to Nicolas de Bellièvre in 1614, and took part in the assembly of the Notables summoned at Rouen in 1617. He fought in vain against the setting up of special tribunals, or commissions, to try prisoners charged with political offences, and for his persistence in the case of the brothers Louis and Michel de Marillac he was suspended in 1631, and ordered to appear at Fontainebleau in his own defence.
Hitherto Molé's relations with Cardinal Richelieu had been fairly good, but his inclination to the doctrines of Port Royal increased the differences between them. It was not until after Richelieu's death that he was able to secure the release of his friend, the abbé de St Cyran. In 1641 he was appointed first president of the parlement, with the preliminary condition that he should not permit the general assembly of the chambers except by express order of the king. After Richelieu's death the pretensions of the parlement increased; the hereditary magistrature arrogated to itself the functions of the states-general, and in 1648 the parlement with the other sovereign courts (the cour des aides, the grand conseil, and the cour des comptes) met in one assembly and proposed for the royal sanction twenty-seven articles, which amounted in substance to a new constitution.
In the long conflict between Anne of Austria and the parlement, Molé, without yielding the rights of the parlement, played a conciliatory part. In the popular tumult known as the day of the barricades (26 August 1648) he sought out Mazarin and the queen to demand the release of Pierre Broussel and his colleagues, whose seizure had been the original cause of the outbreak. Next day the parlement marched in procession to repeat Molé's demand. On their way back they were stopped by the crowd. Molé was threatened with death unless he brought back Broussel or Mazarin as a hostage. Many magistrates fled; the remnant, headed by the intrepid Molé, returned to the Palais Royal, where Anne of Austria was induced to release the prisoners.
Molé's moderating counsels failed to prevent the outbreak of the first Fronde, but he negotiated the peace of Rueil in 1651, and averted a conflict between the partisans of Condé and of the Cardinal de Retz within the precincts of the Palais de Justice. He refused honours and rewards for himself or his family, but became keeper of the seals, in which capacity he was compelled to follow the court, and he therefore retired from the presidency of the parlement.
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Étienne-Pierre-Adrien Gois, also Étienne Gois le père, (January 1, 1731 – February 3, 1823) was a French sculptor.
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Étienne-Pierre-Adrien Gois, also Étienne Gois le père, (January 1, 1731 – February 3, 1823) was a French sculptor.
Gois initially studied under Étienne Jeaurat, then went into the workshop of Michelangelo Slodtz. He won the first grand prize for sculpture in 1757, on a bas-relief with the subject Tullie faisant enlever les morts. The prize money allowed Gois to travel to Rome. At the end of his stay at Palazzo Mancini, he executed a bust of la Douleur (Pain), a work that was presented three years later at the Paris Salon to great success.
Returning from Rome where he had fruitful studies, on October 26, 1765 he became an associate of the Académie royale de peinture et de sculpture, graduating on February 23, 1770. On July 27, 1776, the Academy appointed Gois assistant professor. He was then appointed Professor July 7, 1781, replacing Louis-Jean-François Lagrenée (the Elder). In 1788, he gave the Academy a model he carefully executed of a flayed horse. He trained his son Edme-François-Étienne Gois who also became a sculptor.
Returning from Rome where he had fruitful studies, on October 26, 1765 he became an associate of the Académie royale de peinture et de sculpture, graduating on February 23, 1770. On July 27, 1776, the Academy appointed Gois assistant professor. He was then appointed Professor July 7, 1781, replacing Louis-Jean-François Lagrenée (the Elder). In 1788, he gave the Academy a model he carefully executed of a flayed horse. He trained his son Edme-François-Étienne Gois who also became a sculptor.