HYPSELODORIS FONTANDRAUI - (PRUVOT-FOL, 1951)
Doris de Fontandrau, Fontandrau's Doris (GB, NL), Doride di Fontandrau (I), Doris de Fontandrau (E), Fontandrau-Doris (D)
Clef d'identification
Dominante bleu violet avec une certaine transparence. Bande centrale jaune/blanche large et vaporeuse, plus ou moins « déchirée ». Manteau bordé d'une ligne orange. Rhinophores et branchies bleus ET plus foncés que le corps. 6 branchies avec 2 lignes jaunâtres triangulaires externes, 1 ligne interne (ou toute bleue).
Distribution
Cet Hypselodoris est observé en Méditerranée occidentale : Adriatique et de la Sicile au détroit de Gibraltar. Mais également en Atlantique proche : Mer Cantabrique, Portugal, Iles de Açores, Iles Canaries.
Biotope
Ce gastéropode est observé sur les substrats durs secondaires (algues brunes et éponges), dès 3 m jusqu'à plus de 40 m (observé à plus de 100 m en Sicile), avec un optimum au delà de 10 m de fond. Occasionnel dans les prairies de posidonies.
Description
Ce nudibranche au corps élancé est de couleur bleu violet, parfois peu évidente (cette dominante peut être de soutenue à pâle), mais avec une certaine impression de transparence générale. Le manteau est bordé d'une ligne jaune orangé assez fine. Parallèle à cette ligne périphérique, il y a sur le dessus du manteau une série de taches bleu ciel discontinues. Une bande centrale jaune ou blanchâtre plus ou moins vaporeuse commence en avant des rhinophores où elle dessine la forme d'une ancre ou d'un « T ». Cette bande, aux bords plutôt sinueux, parfois ramifiés et anastomosés* à d'autres taches du manteau, se termine peu après le panache branchial. Le manteau recouvre l'avant du corps (la « tête »), pas l'arrière du pied. (Pas la « queue »). Les flancs sont de la même couleur que le manteau avec un dessin de fines lignes blanchâtres de chaque côté du pied. L'extrémité postérieure du pied est pointue. Les rhinophores* rétractiles (tentacules antérieurs qui sont des organes olfactifs) sont bleus et plus foncés que la couleur du corps. Ils possèdent une tache blanche à la base postérieure du fourreau. Le tiers basal (le fourreau) est lisse. Le panache branchial est également plus foncé. Les 6 feuillets branchiaux massifs, triangulaires, plumeux, rétractiles, sont soit uniformément bleus, soit avec 2 lignes jaunâtres triangulaires sur la face externe et une ligne jaunâtre sur la face interne. La taille habituelle est environ de 30 à 40 mm de long.
Espèces ressemblantes
H. picta : les spécimens clairs peuvent être confondus avec H. picta.
H. tricolor : sur les flancs, une seule ligne blanc jaunâtre, les rhinophores sont bleus terminés par une pointe blanche et les branchies sont marquées d'une unique et fine ligne blanchâtre externe.
Autres noms scientifiques parfois utilisés, mais non valides
Hypselodoris coelestis, Goniodoris coelestis, Glossodoris fontandraui et Hypselodoris messinensis sont encore très souvent rencontrés dans les livres et sur le Net, mais ne sont plus valides. Il faut noter que la description trop succincte des premiers auteurs, ne permettait pas une identification fiable de cet Hypselodoris bleu. Désormais la révision précise faite par les auteurs espagnols Ortea J., Valdés A., et García-Gómez J.C en 1996 de la famille des Chromodoridés bleus d'Atlantique, permet une détermination beaucoup plus précise de ce groupe.
Origine du nom français
Font-Andrau: lieu-dit près de Banyuls.
Origine du nom scientifique
Hypselodoris : du grec [hypsêlo] = élevé, sublime et [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 néréides
fontandraui : latinisation du Font-Andrau près de Banyuls.
Alimentation
Tous les nudibranches, doridiens inclus, sont carnivores, leurs systèmes digestif et enzymatique sont adaptés à une alimentation animale, et non végétale. Ce doridien se nourrit d'éponges (du genre Dysidea, Spirastrella,…).
Reproduction - Multiplication
Les mollusques se reproduisent uniquement par voie sexuée et sont ovipares* (pondent des œufs fécondés). Les nudibranches sont hermaphrodites*(mâle et femelle). Ils possèdent les organes reproducteurs du mâle et de la femelle, tous deux fonctionnels. Mais l'autofécondation n'a jamais été prouvée, ainsi, l'accouplement est nécessaire pour l'échange de gamètes et la fécondation. Un orifice génital est souvent bien visible sous le manteau, à l'avant droit de l'animal. Cette disposition latérale des orifices génitaux, explique la position tête-bêche adoptée par les doris lors de l'accouplement pour s'entre-féconder. Pour H. fontandraui , les pontes forment d'étroites bandes spiralées, les œufs sont jaune orange à blanc. Les pontes sont visibles en plongée de mars à juillet, sur les substrats durs.
Divers biologie
Peu fréquent. Les animaux émettent, s'ils sont dérangés, un liquide défensif partiellement transparent.