PHALACROCORAX VARIUS - (GMELIN, 1789)
Identification
Chez ce grand cormoran blanc et noir, le long bec gris est terminé par un crochet, les pattes et les pieds sont noirs. Il présente une tache orange sur le pourtour de l'œil et une zone de peau nue sur la gorge. L'anneau orbital est vert mais les iris sont bleus. Les parties supérieures sont noires avec des reflets verts sur le dos. Les parties inférieures sont entièrement blanches, excepté les cuisses qui sont rayées de noir. Après la période nuptiale, le plumage du dessus affadi et devient brun sombre avec des liserés couleur sable sur les couvertures alaires. La tache orange qui entoure l'œil devient jaune. L'anneau orbital prend une couleur plus pâle. Les juvéniles ont un dessus brun sombre. Celui-ci contraste fortement avec le ventre blanc qui est strié de brunâtre, la couleur brune formant souvent une bande transversale très visible sur la poitrine. Certains jeunes ont un dessous entièrement brunâtre. Tous ont des joues brunes. Le bec est rosâtre ou grisâtre avec un culmen plus foncé. La face est crème, l'anneau orbital gris et l'iris brun sombre. Les immatures sont plus ou moins mouchetés de brun clair et de brun sombre sur le dessus. Le dessous est tacheté de blanc et de brun, le brun étant généralement confiné sur le haut de la poitrine. Les juvéniles acquièrent habituellement leur plumage adulte définitif au cours de la deuxième année. Les oiseaux de la race hypoleucos se distinguent principalement de ceux de la race nominale par le lustre bleu de leurs parties supérieures.
Chant
Le mâle et la femelle ont des vocalisations très différentes. Le premier a un répertoire assez étendu : un "aark" très sonore, des cris dissyllabiques, variables et saccadés qu'il émet pendant la parade au cours de la période de reproduction On peut entendre un "pri-prit" sifflant, un "rick-tick-tick" et un "kerlik" qui vont ensemble. La femelle siffle. Quand ils réclament leur pitance, les oisillons délivrent un "whee-whee" pendant les 3 première semaines. Après, il émettent un "a-aark" rude et menaçant que les jeunes mâles conservent pendant toute leur vie mais que les jeunes femelles perdent au bout de 5 à 6 semaines. Après l'envol, ils sont silencieux.
Habitat
Le cormoran varié est un oiseau marin, fréquentant les eaux abritées des estuaires, des baies et des mangroves, particulièrement dans l'ouest de l'Australie. On le trouve également sur les côtes rocheuses et dans les petites îles situées au large. A l'intérieur des terres et dans les régions subcôtières, on peut régulièrement l'observer au bord des lacs, dans les lagunes, les rivières et les marécages car il marque une nette préférence pour les eaux permanentes. Il peut aussi visiter les pièces d'eau artificielles comme les réservoirs ou les usines de traitement des eaux usées. Par contre, il est absent des zones arides. Le cormoran varié se reproduit au sommet des falaises, dans les îles ou dans les marais pourvu qu'il y ait des buissons et des arbres surtout si ces derniers émergent de l'eau stagnante. Cet oiseau tolère en fait une grande variété d'habitats aquatiques avec une profondeur et un degré de salinité très différents.
Distribution
Le cormoran varié est originaire d'Australie et de Nouvelle-Zélande. Sur le continent australien, on le trouve un peu partout mais plus particulièrement dans l'ouest et dans le sud. Cependant, il est absent des zones désertiques de l'intérieur et de la Tasmanie où il est récemment éteint. En Nouvelle-Zélande, il vit sur les côtes de l'île Sud et de l'île Nord. On reconnaît officiellement 2 sous-espèces : P.v. hypoleucos (continent australien) - P.v. varius (Nouvelle-Zélande).
Comportements
Les cormorans variés commencent à se nourrir une ou deux heures après le lever du soleil, ils arrêtent une heure avant le crépuscule. Le trajet entre le dortoir ou la colonie et le lieu de nourrissage s'effectue en solitaire ou en groupes, parfois en formation en "V". Les cormorans variés préfèrent se nourrir en solitaire, mais quand ils sont au-dessus des bancs de poissons, ils se rassemblent souvent en grand nombre. Quand ils sont en compétition avec les grands cormorans dans les zones où les deux espèces cohabitent, les cormorans variés doivent presque toujours leur céder la priorité. Les cormorans variés sont une espèce benthique, c'est à dire qu'ils vont chercher leur nourriture sur le plancher de l'océan. Ils sont capables de s'immerger pendant 25 à 60 secondes lorsque le fond est situé entre 3 et 10 m, ils ne plongent que pendant 10 à 20 secondes lorsque le fond est à 1 ou 2 mètres. Les cormorans variés sont des oiseaux territoriaux. Le mâle choisit le site de nidification qu'il défend avec des menaces rituelles. Il effectue des rotations et des jaillissements de la tête, ouvre et ferme le bec, gonfle la région gulaire, dresse les plumes de la tête et du cou. Les mâles accompagnent ces mouvements de cris rudes et puissants, les femelles poussent des sifflements. Ces actions suffisent généralement pour décourager ou dissuader les intrus. Les conflits territoriaux sont rares. Pour séduire sa partenaire, le mâle utilise la parade des ailes agitées. Face à son élue, il imprime des petites chiquenaudes à ses ailes déployées au rythme d'une ou deux secousses par seconde. En même temps, les plumes de la queue et du croupion sont hérissées, la tête est maintenue en arrière, le bec pointant vers le ciel. Ces manœuvres ont lieu dans un silence relatif. Après ce préambule, le mâle jette sa tête en arrière juste au dessus du dos, la ramène en avant, ouvre le bec et émet un "screech". Au cours du mouvement vers l'avant, il fait tourner sa tête tout en gargouillant et en aboyant. La femelle fait de même mais elle siffle. Cette parade est essentielle dans la formation du couple. Il semble que ce soit la femelle qui choisisse, il lui arrive de refuser un partenaire mais les raisons de son rejet sont souvent très obscures.
Nidification
Les cormorans variés peuvent se reproduire pendant tous les mois, mais la saison varie considérablement selon les régions et selon les années car elle dépend beaucoup des conditions d'humidité. Dans les zones côtières, elle se déroule généralement au printemps et en automne. Ces oiseaux nichent en colonies dont la taille est très variable, de 10 à 1000 individus. Toutefois, la plupart du temps, ces colonies ne regroupent que 10 à 20 couples. Parfois, elles sont mixtes et rassemblent des cormorans pies, des cormorans noirs, des grands cormorans, mais aussi des pélicans à lunettes (Pelecanus conspillatus) et des spatules du genre Platalea. Ces colonies sont souvent temporaires et elles changent de site entre 2 tentatives de reproduction. Le Handbook donne comme explication à ce déplacement l'excrétion et la desquamation des branches qui obligent les cormorans à s'en aller. Bryan Nelson dans son livre sur les pélécaniformes ne trouve pas la raison suffisante et précise qu'il faut sans doute en chercher une autre. Le plus souvent, le nid est placé dans un arbre ou dans un buisson, mais quelquefois il est installé à terre et plus rarement sur un phare ou une balise. Il est construit avec des brindilles et des algues, parfois garni avec des herbes. Le nid peut être réutilisé, il contient habituellement 3 œufs qui sont couvés pendant 25 à 33 jours. Les petits naissent nus, peu de temps après leur naissance ils revêtent un duvet brun dessus, blanc dessous. Les oisillons prennent leur envol au bout de 47 à 60 jours mais ils restent dépendants de leurs parents pendant encore 80 jours au plus. Le succès des couvées est assez limité, il ne dépasse pas les 27%. De plus, en moyenne, il y a moins d'un petit à l'envol par un, ce qui fait un taux de renouvellement particulièrement faible. Les juvéniles atteignent la maturité sexuelle vers l'âge de 2 ans mais certains couples se forment dès la fin de la première année.
Régime
Les proies habituelles mesurent entre 10 et 30 cm, elles peuvent peser jusqu'à 600 grammes. Le régime est composé principalement de poissons mais dans certains endroits les céphalopodes, les crustacés et les crabes représentent une part importante. Dans certains habitats, les cormorans variés sont dépendants d'espèces bien particulières, mais dans dans l'ensemble, ils sont très opportunistes. Dans les estuaires de l'Australie Occidentale, les perches du genre Apogon constituent parfois près de 50% du menu. Les gobiidés sont aussi très importants, représentant plus de 30% de la diète. Les adultes consomment près de 500 grammes par jour, les jeunes de grande taille peuvent ingérer de 600 à 800 grammes.
Protection / Menaces
Les cormorans variés ne sont pas globalement menacés, ils sont même assez répandus en Australie. Ces oiseaux semblent moins affectés qu'un grand nombre d'autres espèces par la modification de leur habitat. Ils préfèrent en effet les eaux côtières ou les eaux permanentes à l'intérieur des terres, or celles-ci sont moins sujettes à des dégradations que les autres types de zones humides. D'autre part, ils ont bénéficié de la prolifération des réservoirs artificiels et de structures humaines qui leur ont fourni de nouveaux sites pour se percher et pour se nourrir. Deux menaces viennent cependant obscurcir ce tableau idyllique : les oiseaux qui s'alimentent dans ces structures artificielles comme les usines de retraitement des eaux usées, sont parfois victimes des bactéries et affectés par des malformations. De plus, certains oiseaux sont très dépendants des espèces importées comme les carpes et les perches. La nouvelle politique qui consiste à éradiquer ces espèces et à les remplacer par des races indigènes risque à terme de provoquer des modifications importante dans leur régime, ce qui peut leur être fatal. D'après Birdlife, la population de cormorans variés est estimée entre 35 000 et 1000 000 d'individus. Elle est classée comme "de préoccupation mineure".
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Of the world's 36 species of shag 12 are found in New Zealand and 8 of these are endemic. Members of the shag family belong to three groups based on the colour of their feet: black, yellow or pink. The Pied shag is black-footed. In New Zealand, all members of the Phalacrocoracidae are called shags. The term shag seems to have come about in reference to the crest on the head of some species.
Outside New Zealand, the black-footed shags are better known as cormorants. According to Schuckard, the names "cormorant" and "shag" were originally the common names of the two species of the family found in Great Britain, the Great Cormorant, Phalacrocorax carbo and the European Shag, P. aristotelis. "Shag" refers to the bird's crest, which the British forms of the Great Cormorant lack but the same species is called the Black Shag in New Zealand where it has a small crest on upper nape and neck. Despite this confusion, taxonomists still propose to divide the family into two genera with the name "Cormorant" and "Shag". The proposed division into subfamily Phalacrocoracinae "cormorants" and Leucocarboninae "shags" does indeed have some degree of merit although the entire family cannot be clearly divided at present beyond the super species or species-complex level. Several evolutionary groups are still recognizable, but a great deal of convergent evolution, such as cliff shags, is complicating matters. The resolution provided by the mtDNA is not sufficient to properly resolve several groups to satisfaction. In addition, many species remain unsampled for DNA, the fossil record has not been integrated in the data, and the effects of hybridization, known in some Pacific species, on the DNA sequence data, are unstudied.
The pied shag is found exclusively in Australia and New Zealand, wintering along the whole coast and inland in both countries. It was first described from New Zealand by Latham, who used the specimens collected at Queen Charlotte Sound by Forster during Captain James Cook's second voyage.
This species is mainly marine, but occupies a variety of water bodies both offshore, on the coast and inland. Fish comprise roughly 90% of its diet, but it will also feed on crustaceans, and a few molluscs and cephalopods. It feeds exclusively by pursuit-diving and often forms feeding flocks at sea.
Its breeding season varies considerably with region and year depending on local conditions, generally forming colonies in a variety of habitats, coastal islands, flooded tree plains, mangroves and sometimes on artificial structures such as beacons. The large nest is constructed from seaweed, twigs or sticks cemented together with droppings, and is placed in a tree or on the ground. Both parents build the nest, incubate the eggs and feed the young. Adults are basically sedentary, with juveniles dispersing widely.
It is probably the pied shag that Sir Joseph Banks refers to in the following paragraph, the locality and date being, Mercury bay, 10th November, 1769; “The water was shoal so we agreed to stop our disquisition here and go ashore and dine. A tree in the neighborhood on which were many shag's nests and old shags sitting by them confirmed our resolution. An attack was consequently made on the shags and about twenty were soon killed, and so soon broiled and eaten, everyone declaring that they were excellent food, as indeed I think they were.”
The Australia Pied Cormorant, Phalacrocorax varius, also known as the Pied Cormorant or Pied Shag, is a medium-sized member of the cormorant family. It is found around the coasts of Australasia. In New Zealand it is usually known either as the Pied Shag or by its Maori name of Karuhiruhi. Older sources may refer to it as the "Yellow-faced Cormorant". In New Zealand its range on the east coast extends as far south as Christchurch, though this is a recent extension—older books report it no further south than Kaikoura. In Australia it is only moderately common in the eastern states, but abundant in the west. Although typically found in marine habitat—sometimes solitary, sometimes in pairs, sometimes in vast flocks of hundreds or thousands—it is also attracted to inland waters, including lakes, deep and open swamps, and rivers. The Pied Cormorant appears to feed largely on benthic fish. It will dive both in shallow, still water and in rapidly moving currents. Typical dive times are around 40 seconds, with a recovery period of 10–15 seconds between dives