GYMNORHINA TIBICEN - (LATHAM, 1801)
Le Cassican flûteur (Gymnorhina tibicen) est une espèce de passereaux noir et blanc de taille moyenne originaire d'Australie et du sud de la Nouvelle-Guinée. Unique membre du genre Gymnorhina de la famille des Artamidae, l'espèce est étroitement apparentée aux autres cassicans, qui appartiennent au genre Cracticus. Elle a, pendant un temps, été divisée en trois espèces distinctes, mais des zones d'hybridation entre les différentes formes ont renforcé l'idée qu'il s'agissait d'une seule population avec plusieurs sous-espèces, dont neuf sont maintenant reconnues. L'adulte est assez robuste et mesure 37 à 43 cm de longueur. Il présente un plumage noir et blanc, des yeux rouges et un puissant bec pointu presque blanc, en fait mêlé de bleu très pâle et de noir. Le mâle et la femelle sont semblables et ne se distinguent que par quelques marques différentes sur le dos. Avec ses longues pattes, le Cassican flûteur marche plus qu'il ne sautille, sans se dandiner, et passe beaucoup de temps au sol. C'est cette particularité qui a conduit certaines autorités à le maintenir dans un genre à part, Gymnorhina. Considéré comme l'un des oiseaux-chanteurs les plus célèbres d'Australie, le Cassican flûteur possède une gamme de vocalisations complexe. C'est un oiseau omnivore mais l'essentiel de son régime se compose d'invertébrés. Il est généralement sédentaire sur toute son aire de répartition, avec un comportement territorial marqué. Commun et largement répandu, il s'est bien adapté à la présence humaine et est devenu un oiseau familier des parcs, jardins et terres agricoles d'Australie et de Nouvelle-Guinée. Il a été introduit en Nouvelle-Zélande dans les années 1860 où il est devenu espèce invasive, chassant les espèces indigènes. Il a également été introduit dans les îles Salomon et Fidji, où il n'est pas devenu envahissant. Le printemps est la saison des problèmes entre humains et cassicans dans toute l'Australie, quand une petite minorité d'oiseaux reproducteurs (presque toujours des mâles) deviennent agressifs et plongent pour attaquer toute personne (généralement les cyclistes) passant à proximité de leur nid. Cette espèce est souvent nourrie par les amateurs d'oiseaux et elle est la mascotte de plusieurs célèbres équipes sportives australiennes.
Appellations
La coloration de cet oiseau rappelle celle de la Pie bavarde (Pica pica) et d'ailleurs le nom vernaculaire anglais comporte le terme « magpie », nom qui désigne un grand nombre d'oiseaux également appelés pies en français. L'oiseau est également connu sous d'autres noms comme « pie flûtiste », « corbeau flûteur » et, sous une forme analogue à la forme anglaise, « pie australienne ». C'était en effet une pratique courante pour les premiers colons de nommer les plantes et les animaux d'après des homologues européens. Son nom spécifique dérive du latin tibicen, qui signifie « joueur de flûte » ou de « pipeau » en référence à son chant mélodieux. Le premier nom vernaculaire anglais enregistré est Piping Roller écrit sur une planche descriptive de Thomas Watling datant d'entre 1788 et 1797. Les Aborigènes Eora et Darug de la région de Sydney l'appellent Tarra-won-nang, djarrawunang, wibung ou marriyang, les Wiradjuri booroogong ou garoogong et les Jardwadjali du Victoria carra. Pour les Kamilaroi, c'est le burrugaabu, galalu ou guluu. Il est connu comme le warndurla en langue Yinjibarndi du Pilbara central et occidental.
Description
Morphologie
Le Cassican flûteur adulte est un oiseau assez robuste, mesurant entre 37 et 43 cm de longueur avec une envergure de 65 à 85 cm et un poids de 220 à 350 g. Son bec fort et pointu est bleu clair bordé de noir, avec un petit croc à l'extrémité. Les pattes noires sont longues et fortes. Le plumage se compose de blanc et d'un noir pur et brillant ; les deux sexes de toutes les sous-espèces ont la tête, les ailes et le ventre noirs et les épaules blanches. La queue a une bande terminale noire. La nuque est parfaitement blanche chez le mâle et plutôt gris clair chez la femelle. Les individus d'âge mûr ont les yeux rouges, contrairement aux réveilleurs qui ont les yeux jaunes et aux corbeaux et corneilles australiens qui ont les yeux blancs. Cassican tête de profil, avec l'œil rouge et la nuque blanche. Sa poitrine noire écaillée de gris trahit son jeune âge.La principale différence entre les sous-espèces se trouve dans la selle — la région du dos en arrière de la nuque —. Les sous-espèces dites « à dos noir » ont une selle noire et la nuque blanche. Les sous-espèces dites « à dos blanc » ont une selle et une nuque blanches. Le mâle de la sous-espèce G. tibicen dorsalis est également à dos blanc, mais la zone équivalente chez la femelle est festonnée de noir. Les juvéniles ont des plumes gris clair et brunes dans leur plumage noir et blanc. Les individus âgés de deux ou trois ans des deux sexes se ressemblent beaucoup et sont difficiles à distinguer des femelles adultes. Les oiseaux immatures ont les yeux brun foncé jusqu'à environ l'âge de deux ans.
Espèces similaires
Facilement reconnaissable, le Cassican flûteur est peu susceptible d'être confondu avec une autre espèce. Le Cassican à gorge noire lui est en effet semblable par son aspect et son plumage, mais il a le ventre blanc et les yeux noirs, contrairement au Cassican flûteur qui a le ventre noir et les yeux rouges. La Gralline pie est un oiseau plus petit, moins trapu, avec un plumage noir et blanc disposé très différemment, et les yeux bleus. Les réveilleurs du genre Strepera ont un plumage plus sombre, les yeux jaunes et un bec plus gros.
Écologie et comportement
Vocalisations
Considéré comme l'un des meilleurs oiseaux chanteurs d'Australie, le Cassican flûteur émet une grande variété de sons musicaux, dont beaucoup sont complexes. Il peut faire varier la hauteur de ses appels sur quatre octaves et imiter plus de 35 espèces d'oiseaux indigènes et exotiques, ainsi que chiens et chevaux. Il peut imiter la parole humaine quand il vit à proximité étroite des humains. Son chant complexe, musical est l'un des plus familiers des Australiens. Quand il est seul, l'oiseau peut gazouiller doucement ; ces gazouillis complexes, mélodieux sont situés dans une fréquence de 2 à 4 kHz et ne portent pas sur de longues distances. Ces chants ont été enregistrés sur une durée de 70 minutes et sont plus fréquents après la fin de la saison de reproduction. En groupes, les Cassicans flûteurs lancent un chant musical puissant appelé localement « carolling », pouvant être traduit en « chant choral », pour avertir de leur présence ou défendre leur territoire. Un oiseau entonne le chant et il est rejoint par un second individu (et parfois plus) qui chante avec lui. Souvent précédé d'un gazouillis, le chant choral a une fréquence située entre 6 et 8 kHz et comprend quatre ou cinq thèmes avec des transitions confuses. Pour chanter, le Cassican flûteur adopte une position spécifique en inclinant la tête en arrière, gonflant la poitrine et déplaçant ses ailes vers l'arrière. Un groupe chantera une version courte répétitive d'un chant choral juste avant l'aube (dawn song pour les anglophones, soit le « chant de l'aube ») et au crépuscule, après le coucher du soleil (dusk song pour les anglophones, soit le « chant du crépuscule »), en hiver et au printemps. Les oisillons et les jeunes émettent un appel quémandeur court, répété et bruyant (80 dB), haut perché (8 kHz). Ils peuvent aussi claquer du bec pour avertir les autres espèces d'oiseaux d'un danger. Ils emploient plusieurs sons aigus (entre 8 et 10 kHz) d'alarme ou de ralliement quand ils ont repéré un intrus ou une menace. Il a été enregistré des cris distincts à l'approche de rapaces diurnes et de varans.
Comportement social
Le Cassican flûteur est un oiseau essentiellement diurne mais il peut chanter la nuit comme certains autres membres de la famille des Artamidae. Ses prédateurs naturels comprennent diverses espèces de varans ainsi que la Ninoxe aboyeuse (Ninox connivens). Les oiseaux sont également tués sur les routes, électrocutés par les lignes électriques ou empoisonnés après avoir mangé des moineaux, des souris, des rats ou des lapins eux-mêmes empoisonnés. Le Corbeau d'Australie (Corvus coronoides) peut également voler les oisillons du cassican laissés sans surveillance. Sur le sol, le Cassican flûteur se déplace en marchant et c'est le seul membre de la famille des Artamidae à le faire ; les langrayens du genre Artamus, les cassicans du genre Cracticus et les réveilleurs du genre Strepera ont tous tendance à sauter avec les pattes parallèles. Le cassican a une cuisse courte et une longue jambe ce qui fait que ses pattes sont plus adaptées à la marche qu'à la course, même s'il peut courir sur de courtes distances pour attraper ses proies. Ce cassican est généralement sédentaire et vit en groupe sur un territoire. Un groupe peut occuper et défendre le même territoire pendant plusieurs années. Beaucoup d'énergie est consacrée à la défense d'un territoire contre les intrus, en particulier les autres oiseaux et il a été observé des comportements de défense variés selon les différents adversaires. La vue d'un rapace entraîne un cri de ralliement lancé par les sentinelles du groupe et une chasse coordonnée de l'intrus. Les cassicans se placent de chaque côté de l'oiseau de proie, de sorte qu'il sera attaqué par derrière s'il s'en prend à un individu du groupe. Ils le harcèlent et le poursuivent jusqu'à une certaine distance au-delà de leur territoire. Un groupe utilise le chant choral comme signal de propriété de son domaine et met ainsi en garde les autres cassicans. Au stade de négociation entre groupes, un ou deux cassicans dominants défilent le long de la frontière du territoire défendu alors que le reste du groupe se tient un peu en recul et observe. Les cassicans dominants vont gonfler leurs plumes et chanter à plusieurs reprises. Dans une épreuve de force, et si les deux groupes antagonistes sont à peu près égaux en nombre d'individus, tous les oiseaux vont voler et constituer une ligne à la frontière du territoire. Le groupe de défense peut également recourir à une démonstration aérienne où les cassicans dominants, parfois l'ensemble du groupe, plongent sur le groupe d'intrus tout en criant. Il a été observé chez ces cassicans une grande variété de comportements sociaux dont certains sont agressifs et caractéristiques des dominants. Parmi les signes de soumission, on observe des oiseaux s'accroupissant en poussant de discrets appels quémandeurs ou faisant de petits battements rapides des extrémités alaires. Un cassican, notamment jeune, peut également s'allonger, rouler sur le dos et exposer son ventre. Il peut gonfler les plumes de ses flancs pour montrer son comportement agressif ou attaquer. Les jeunes oiseaux montrent diverses formes de comportement ludiques, soit seuls, soit en groupe, les oiseaux les plus âgés apprenant la procédure aux plus jeunes. Ils peuvent ainsi aller chercher, manipuler et tracter des objets divers tels que bâtons, pierres ou morceaux de fil de fer pour les transmettre à d'autres oiseaux. Un individu peut ramasser une plume ou une feuille, s'envoler avec elle et être poursuivi par d'autres oiseaux qui tenteront de le faire tomber en tirant sur les plumes de sa queue. Ils peuvent sauter l'un sur l'autre et même simuler des combats. Ils peuvent même jouer avec d'autres espèces telles que le Méliphage à oreillons bleus (Entomyzon cyanotis) et le pipit austral (Anthus australis).
Alimentation
Le Cassican flûteur est omnivore, mangeant les différents produits alimentaires qu'il peut trouver sur le sol comme vers de terre, mille-pattes, escargots, araignées, scorpions ainsi qu'un grand nombre d'insectes tels : cafards, fourmis, coléoptères, papillons, chenilles et autres larves. Il consomme aussi des scinques, des grenouilles, des souris et d'autres petits animaux, ainsi que des céréales, des tubercules, des fruits. Il a même appris à manger sans risque le Crapaud buffle (Rhinella marina) pourtant porteur de venin sur son dos, simplement en le retournant et en ne consommant que la partie ventrale. Se nourrissant essentiellement sur le sol, le Cassican flûteur balaie méthodiquement les zones dégagées pour trouver insectes et larves. Une étude a montré qu'il peut repérer les larves de scarabée au bruit. Il utilise son bec pour fouiller dans la terre ou remuer les débris à la recherche de nourriture. Les petites proies sont avalées en entier, même les insectes piqueurs comme les abeilles et les guêpes, après que l'oiseau a retiré leurs dards.
Reproduction
Les cassicans ont une longue saison de reproduction qui varie suivant les régions. Dans le Nord de l'Australie, ils se reproduisent entre juin et septembre mais ne commenceront pas avant août ou septembre dans les régions froides et iront jusqu'en janvier dans certaines régions alpines. Le nid est une structure en forme de coupe faite de branches et doublée de matériaux tendres comme herbe et écorce. À proximité des habitations humaines, ils peuvent y incorporer des matériaux synthétiques. Les nids sont construits exclusivement par les femelles et généralement placés en hauteur dans la fourche d'un arbre, souvent dans un lieu bien en vue. Les arbres les plus couramment utilisés sont les eucalyptus mais il peut s'agir aussi d'une grande variété d'autres arbres indigènes ou importés, comme les pins, les aubépines et les ormes. D'autres espèces, telles que l'Acanthize à croupion jaune (Acanthiza chrysorrhoa), le Rhipidure hochequeue (Rhipidura leucophrys), la Gérygone blanchâtre (Aphelocephala leucopsis) et, plus rarement, le Méliphage bruyant (Manorina melanocephala), nichent souvent dans le même arbre que le Cassican. Les deux premières espèces peuvent même construire leur nid juste au-dessous d'un nid de Cassican, tandis que la minuscule Pardalote à point jaune (Pardalotus striatus) fait sa place dans la base du nid lui-même. Ces intrusions sont tolérées par les Cassicans. Le Coucou présageur (Scythrops novaehollandiae) est un parasite de couvée notable dans l'Est de l'Australie ; les Cassicans élèveront le jeune coucou qui se débarrassera par la suite des oisillons de ses hôtes. La femelle Cassican flûteur pond de deux à cinq œufs bleu clair ou verts d'environ 27 × 38 mm. Les poussins éclosent de manière synchrone environ vingt jours après le début de l'incubation. Comme chez tous les passereaux, les poussins sont nidicoles : ils naissent roses, nus et aveugles avec de grands pieds, un grand bec court et une gorge rouge vif. Leurs yeux sont entièrement ouverts à environ dix jours. Les poussins développent un fin duvet sur la tête, le dos et les ailes dans la première semaine et les plumes apparaissent la deuxième semaine. La coloration noire et blanche est visible à un stade précoce. Les oisillons sont nourris exclusivement par la femelle, bien que le mâle nourrisse sa partenaire. Le Cassican flûteur est connu pour pratiquer un élevage coopératif, d'autres oiseaux du groupe venant aider à nourrir et élever les jeunes. Ce comportement existe ou non suivant les régions ; il est fonction de la taille du groupe et demeure rare, voire inexistant, pour les petits groupes. Les juvéniles se mettent en quête de leur nourriture trois semaines après avoir quitté le nid et se nourrissent seuls à partir de six mois. Certains oiseaux continuent de demander leur nourriture jusqu'à huit ou neuf mois mais sont souvent ignorés par leurs parents. Ils atteignent leur taille adulte la première année. L'âge auquel les jeunes oiseaux se dispersent varie à travers le pays et dépend de l'agressivité de l'adulte dominant envers le sexe correspondant ; les mâles sont généralement expulsés plus jeunes que les femelles. Beaucoup quittent le groupe à environ un an, mais l'âge d'émancipation peut varier de huit mois à quatre ans. Les Cassicans flûteurs vivent généralement jusqu'aux alentours de 25 ans, bien qu'on ait enregistré des spécimens ayant vécu jusqu'à l'âge de 30 ans. L'âge de la première reproduction varie selon les régions, mais la moyenne se situe entre trois et cinq ans.
Distribution et habitat
Le Cassican flûteur vit dans la région du Trans-Fly, en Nouvelle-Guinée méridionale, entre la rivière Oriomo et le détroit princesse Marianne et dans la plus grande partie de l'Australie, en-dehors de l'extrémité de la péninsule du cap York, du désert de Gibson, du grand désert de sable et du sud-ouest de la Tasmanie. Des oiseaux provenant essentiellement de Tasmanie et du Victoria ont été introduits en Nouvelle-Zélande par les sociétés locales d'acclimatation d'Otago et du Canterbury dans les années 1860. La Société d'acclimatation de Wellington a ainsi libéré 260 oiseaux en 1874. Les sous-espèces à dos blanc ont été réparties sur les deux îles principales tandis que les sous-espèces à dos noir se trouvent dans la région de Hawke's Bay. Elles y ont été introduites pour lutter contre les parasites agricoles et ont donc été protégées jusqu'en 1951. Il est possible que ces deux sous-espèces aient nui aux populations d'oiseaux indigènes du pays tels que le Méliphage tui (Prosthemadera novaeseelandiae) et le Carpophage de Nouvelle-Zélande (Hemiphaga novaeseelandiae) en attaquant parfois les nids pour voler les œufs et les oisillons, bien que les études de l'université de Waikato aient jeté le doute sur ce point et que bien des reproches faits au Cassican comme prédateur n'aient qu'une valeur anecdotique. Des tentatives d'introduction ont également eu lieu dans les îles Salomon et au Sri Lanka, mais l'espèce n'a pas réussi à s'y implanter. Elle s'est toutefois installée durablement dans l'Ouest de l'île de Taveuni, aux Fidji. Le Cassican flûteur préfère les espaces ouverts comme les prairies, les champs et les zones résidentielles comme les parcs, jardins, terrains de golf et les rues parsemées d'arbres ou à proximité de forêts. Les oiseaux nichent et s'abritent dans les arbres, mais passent la plupart du temps sur le sol dans ces zones ouvertes à la recherche de nourriture. Ils logent également dans les plantations de pins matures, ces oiseaux n'occupant la forêt tropicale et la forêt sclérophylle humide qu'à proximité des zones défrichées. En général, il est constaté que leur population augmente en nombre et en étendue dans les zones défrichées. Des déclins locaux ont cependant pu être observés dans le Queensland lors d'une sécheresse en 1902 et en Tasmanie dans les années 1930, la cause pour ce second cas n'étant pas claire, mais le piégeage des lapins par appâts, l'arrachage des pins et la prolifération du Vanneau soldat (Vanellus miles) ont été mis en cause.
Systématique
Taxinomie
L'ornithologue anglais John Latham décrivit le premier le Cassican flûteur en 1802 sous le nom de Coracias tibicen, à partir d'un individu collecté dans la région de Port Jackson, en Australie. Si dans la super-famille des Corvoidea on lui a donné un nom inspiré de la pie bavarde européenne, celle-ci est membre de la famille des Corvidae tandis que son homologue australien est placé dans la famille des Artamidae. À la suite d'une étude sur leur musculature effectuée par John Albert Leach en 1914, une homologie entre le Cassican flûteur et les espèces des genres Cracticus et Strepera a été identifiée. Dès lors les trois genres ont été placés dans la famille des Cracticidae mais la plupart des auteurs (Dickinson 2003, Gill 2009 et la commission ornithologique internationale) considère qu'il y a suffisamment de différence pour continuer de les séparer en deux familles. Les études phylogénétiques menées en 1985 par Charles Sibley et Jon Ahlquist ont permis d'identifier une étroite parenté entre les Artamidae et les Cracticidae. La classification réalisée à partir de cette étude place le Cassican flûteur et les langrayens de la famille des Artamidae au sein d'un nouveau clade nommé « Cracticini », l'actuelle famille des Artamidae. Si le Cassican flûteur est placé dans son propre genre Gymnorhina par plusieurs autorités, comme Glen Milton Storr en 1952, ultérieurement d'autres auteurs comme Leslie Christidis et Walter Boles, le placent toujours dans le genre Cracticus : ils font valoir que son adaptation au mode de vie sur le sol ne suffit pas à le considérer comme un genre à part. L'espèce a été subdivisée en trois dans la littérature zoologique d'une grande partie du XXe siècle : G. tibicen, G. hypoleuca et G. dorsalis. Il a été constaté plus tard que ces trois espèces s'hybridaient facilement et couramment là où leurs territoires se chevauchaient. Julian Ralph Ford a proposé qu'elles soient reclassées en une espèce unique en 1969, simplification que reconnaît la majorité des auteurs de publications récentes.
Sous-espèces
La majorité des auteurs considère actuellement qu'il existe neuf sous-espèces de Cassicans flûteurs ; il y a cependant d'importantes zones de chevauchement avec des formes intermédiaires entre les taxons. Une corrélation a été observée entre l'augmentation de la taille des oiseaux et la latitude, autrement dit : les sous-espèces du sud sont plus grandes que celles du nord, exception faite pour la sous-espèce de Tasmanie, qui est plus petite.
L'ancien type Gymnorhina tibicen, connu en anglais sous le nom de « pie à dos noir », est aujourd'hui reconnu comme représentant quatre sous-espèces :
* G. tibicen tibicen, la sous-espèce type, est une sous-espèce de grande taille trouvée depuis le Sud-Est du Queensland, aux environs de la baie Moreton et dans tout l'Est de la Nouvelle-Galles du Sud jusqu'à Moruya, près de la frontière du Victoria. Elle vit dans les régions côtières ou à proximité du littoral et est limitée dans l'Est de la cordillère australienne ;
* G. tibicen terraereginae se trouve dans tout le Queensland en dehors de sa partie la plus occidentale et des régions côtières de la péninsule du cap York, dans le centre et l'Ouest de la Nouvelle-Galles du Sud et dans le Nord de l'Australie-Méridionale. C'est une sous-espèce de taille petite à moyenne. Le plumage est le même que celui de la sous-espèce nominative, bien que la femelle ait la pointe noire de la queue plus courte. Les ailes et le tarse sont plus courts et le bec est proportionnellement plus long. Cette sous-espèce a été initialement décrite par Gregory Mathews en 1912. Elle s'hybride avec la sous-espèce à dos blanc dite tyrannica dans le Nord du Victoria et le Sud de la Nouvelle-Galles du Sud. Les formes hybrides ont des bandes noires de différentes tailles au niveau du dos ;
* G. tibicen eylandtensis, dite Top End Magpie soit « Cassican du Top End » par les anglophones, se trouve de la région du Kimberley dans le Nord de l'Australie-Occidentale, en passant dans le Territoire du Nord dans la Terre d'Arnhem et Groote Eylandt jusque dans la région du golfe de Carpentarie au Queensland. Il s'agit d'une sous-espèce de petite taille avec un bec long et mince, les oiseaux de l'île de Groote Eylandt étant même peut-être plus petits que ceux du continent. Elle a une étroite bande noire à l'extrémité de la queue et sur le dos, le mâle a une grande nuque blanche, la femelle, gris pâle. Cette sous-espèce a été initialement décrite par H. L. Blanche en 1922. Elle s'hybride avec la sous-espèce, dite terraereginae, existant au sud-est du golfe de Carpentarie ;
*G. tibicen longirostris, dite Long-billed Magpie soit « Cassican au long bec » par les anglophones, se trouve dans le Nord-Est de l'Australie-Occidentale, depuis la baie Shark jusqu'au nord du Pilbara. Nommée en 1903 par Alex Milligan, il s'agit d'une sous-espèce de taille moyenne avec un bec long et mince. Milligan a supposé que le long bec était adapté aux conditions locales, ces oiseaux se nourrissant de scorpions et d'araignées venimeuses. Il existe un vaste domaine d'hybridation avec la sous-espèce dorsalis localisée dans le Sud de l'Australie-Occidentale, depuis la baie Shark jusqu'au grand désert de Victoria.
L'ancien type Gymnorhina hypoleuca dit « pie à dos blanc » et initialement décrit par John Gould en 1837, est reconnu comme représentant trois sous-espèces :
* G. tibicen tyrannica, une sous-espèce à dos blanc de très grande taille que l'on trouve de la baie Twofold, au sud de la Nouvelle-Galles du Sud jusqu'à la région de Coorong au sud-est de l'Australie-Méridionale en passant par le Sud du Victoria. Cette sous-espèce a d'abord été décrite par Schodde et Mason en 1999. Elle a une large bande noire sur la queue ;
*G. tibicen telonocua se rencontre dans les péninsules d'Eyre et de Yorke ainsi qu'au sud-ouest de la chaîne Gawler en Australie-Méridionale. Décrite par Schodde et Mason en 1999, son nom de sous-espèce est une anagramme de « leuconota » (du latin leuco- pour « blanc » et notus pour « connu »). Elle est très similaire à tyrannica, différant toutefois par ses ailes plus courtes et sa taille plus petite. Son bec est relativement court par rapport aux autres sous-espèces. Il se trouve des formes intermédiaires dans la chaîne du Mont-Lofty et sur l'île Kangourou ;
* G. tibicen hypoleuca est une sous-espèce de petite taille, à bec et ailes courts, trouvée sur les îles King et Flinders ainsi qu'en Tasmanie.
* G. tibicen dorsalis, dite Western Magpie soit « Cassican de l'Ouest », a été initialement décrite comme une espèce distincte par Archibald James Campbell en 1895 et vit dans le Sud-Ouest de l'Australie-Occidentale. Le mâle adulte a le dos blanc et ressemble le plus à la sous-espèce telonocua, bien qu'il soit un peu plus grand avec un bec plus long et le bout noir de sa queue plus étroit. La femelle semble inhabituelle en ce sens qu'elle dispose d'un dos noir ou brun-noir avec les plumes sombres bordées de blanc. Cette zone devient d'un noir plus uniforme avec le vieillissement du plumage lorsque les bords sont rongés. Les deux sexes ont les cuisses noires.
* G. tibicen papuana enfin est une sous-espèce peu connue du sud de la Nouvelle-Guinée. Le mâle adulte a le dos surtout blanc avec une fine bande noire et la femelle un dos noirâtre ; les plumes noires sont bordées de blanc comme chez la sous-espèce dorsalis. Elle a un long bec qui ressemble à celui de longirostris.
Attaques
Les cassicans sont omniprésents dans les zones urbaines de toute l'Australie et ils ont pris l'habitude des contacts avec les humains. Un petit pourcentage d'entre eux devient très agressif au cours de la saison de reproduction de fin août à début octobre, et peut parfois attaquer les passants en piqué. Le pourcentage de ces oiseaux agressifs est difficile à estimer, mais il est nettement inférieur à 9 %. Presque tous ces oiseaux (environ 99 %) sont des mâles qui attaquent généralement les piétons aux alentours de 50 m de leur nid et les cyclistes à environ 100 m. Les attaques commencent à l'éclosion des œufs, augmentent de fréquence et de gravité au fur et à mesure que les poussins grandissent et s'achèvent quand les oisillons quittent le nid. Ces cassicans peuvent déployer une série croissante de comportements agressifs pour chasser les intrus. La première étape, la moins menaçante, est l'utilisation de cris d'alarme et de piqués lointains puis les oiseaux vont aller voler en arrière de la personne avant de se percher à proximité. Dans une étape suivante, le Cassican va s'abattre sur la personne par derrière ou sur le côté, émettre un bruit sec ou même piquer du bec le visage, le cou, les oreilles ou les yeux. Plus rarement, un oiseau peut piquer en bombe et frapper l'intrus (en général, un cycliste) avec sa poitrine. Rarement, un Cassican peut attaquer en se posant sur le sol en face d'une personne, s'envoler pour se poser sur la poitrine de la victime et lui picorer le visage et les yeux. Ces attaques peuvent provoquer des blessures à la tête et en particulier aux yeux, avec de possibles décollements de rétine et des conjonctivites infectieuses à partir des bactéries trouvées sur le bec que l'oiseau utilise pour fouiller dans le sol. Un enfant de 13 ans serait mort du tétanos, apparemment après une blessure de Cassican, dans le Nord de la Nouvelle-Galles du Sud, en 1946. Il n'est pas rare qu'un Cassican fonçant de façon inattendue sur un cycliste entraîne une perte de contrôle du vélo et des blessures pour le conducteur.
S'il est nécessaire de marcher près du nid, il faut se coiffer d'un chapeau à large bord ou porter un parapluie qui dissuadera les oiseaux d'attaquer mais les bonnets et les casques de vélo protègent insuffisamment car les oiseaux attaquent les côtés de la tête et du cou. Des yeux peints sur des chapeaux ou des casques dissuaderont les attaques contre les piétons, mais pas contre les cyclistes. La fixation d'une longue perche avec un drapeau sur un vélo est aussi un moyen de dissuasion efficace. En 2008, l'utilisation de colliers de serrage sur le casque est devenu courant et semble être efficace. Les cassicans préfèrent fondre sur la tête par l'arrière et par conséquent, regarder l'oiseau bien en face peut aussi le décourager. L'utilisation d'un simple déguisement pour tromper le cassican (tel que peindre des yeux sur un chapeau ou porter des lunettes de soleil à l'arrière de la tête) peut aussi s'avérer efficace. Dans certains cas, les cassicans peuvent devenir extrêmement agressifs et attaquer les gens de face et il devient alors très difficile de dissuader ces oiseaux d'attaquer. Si on est attaqué, crier et agiter énergiquement les bras devrait dissuader l'oiseau d'une deuxième attaque. Si un oiseau présente une nuisance grave, les autorités locales peuvent décider de l'abattre légalement ou, plus simplement, de le capturer et le transférer dans une zone inhabitée. Ces cassicans doivent être déplacés sur une certaine distance étant donné que presque tous sont en mesure de retrouver leur chemin sur des distances de moins de 25 km. La destruction des nids n'est d'aucune utilité car les oiseaux les refont simplement et peuvent même se montrer plus agressifs la deuxième fois.
Les Cassicans flûteurs sont une espèce protégée en Australie et il est donc illégal de les tuer ou de les blesser. Toutefois, cette protection est retirée dans certains États, dans le cas où un cassican attaque un humain, et il est alors permis de le tuer s'il est considéré comme particulièrement agressif (une telle disposition est prévue, par exemple, dans l'article 54 de la loi sur les parcs nationaux d'Australie-Méridionale). Certains affirment que l'on peut éviter ces attaques en nourrissant les oiseaux à la main. L'idée de base est que les humains devraient être moins perçus comme une menace par les oiseaux nicheurs. Il n'y a jamais eu d'étude systématique sur le sujet, même s'il y a des rapports sur son efficacité. Les cassicans prendraient l'habitude d'être nourris par les humains, et même s'ils restent sauvages, ils reviennent au même endroit pour chercher de la nourriture.
Références culturelles
Le Cassican flûteur tient une grande place dans le folklore aborigène australien. Les Yindjibarndi, dans le Nord-Ouest du pays, s'en servent pour connaître le moment du lever du soleil, son chant les réveillant en sursaut. Ils sont également familiarisés avec son comportement territorial et ce trait figure dans une de leurs chansons coutumières. Il était l'oiseau totem des habitants de la région d'Illawarra au sud de Sydney. Sous le nom de Piping Shrike, la variété à dos blanc a été déclarée emblème officiel du gouvernement d'Australie-Méridionale en 1901 par le gouverneur Tennyson et figure sur le drapeau du pays depuis 1904. Ce Cassican est un emblème couramment utilisé par des équipes sportives australiennes et son comportement agressif et impudent a été comparé à la mentalité australienne. Ces équipes ont tendance à porter des tenues à rayures noires et blanches. Le Collingwood Football Club, un club de football australien de la banlieue de Melbourne, a pris le Cassican comme emblème en 1892 à la suite d'une visite d'une équipe d'Australie-Méridionale, les Port Adelaide Magpies. D'autres équipes revendiquent l'oiseau comme emblème : les Souths Logan Magpies de Brisbane et les Western Suburbs Magpies de Sydney notamment. Le Glenorchy Football Club de Tasmanie a été contraint de changer de tenue lorsqu'il a été placé dans la même ligue qu'un autre club, les Claremont Magpies ayant le même emblème. L'équipe de rugby de la baie Hawke, à Napier, en Nouvelle-Zélande, est également connue sous le nom de Magpies. L'un des plus célèbres poèmes néo-zélandais de Denis Glover est The Magpies, avec son refrain « Quardle oodle Ardle Wardle doodle » qui imite le chant de l'oiseau. La célèbre bande dessinée néo-zélandaise Footrot Flats a un Cassican flûteur parmi ses personnages, portant le nom de « Pew ». La mutation dite de la « pie australienne » est une mutation de couleur de plumage apparue sur les Perruches ondulées dans les années 1930.
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The Australian Magpie (Gymnorhina tibicen) is a medium-sized black and white passerine bird native to Australia and southern New Guinea. A member of the Cracticidae, it is closely related to the butcherbirds. At one stage, the Australian Magpie was considered to be three separate species, although zones of hybridisation between forms reinforced the idea of a single species with several subspecies, nine of which are now recognised. The adult Australian Magpie is a fairly robust bird ranging from 37 to 43 cm (14.5–17 in) in length, with distinctive black and white plumage, gold brown eyes and a solid wedge-shaped bluish-white and black bill. The male and female are similar in appearance, and can be distinguished by differences in back markings. With its long legs, the Australian Magpie walks rather than waddles or hops and spends much time on the ground. This adaptation has led to many authorities maintaining it in its own genus Gymnorhina. Described as one of Australia's most accomplished songbirds, the Australian Magpie has an array of complex vocalisations. The Australian Magpie is omnivorous, with the bulk of its varied diet made up of invertebrates. It is generally sedentary and territorial throughout its range. Common and widespread, it has adapted well to human habitation and is a familiar bird of parks, gardens and farmland in Australia and New Guinea. Magpies were introduced into New Zealand in the 1860s and are proving to be a pest by displacing native birds. Introductions also occurred in the Solomon Islands and Fiji, where the birds are not considered an invasive species. Spring in Australia is magpie season, when a small minority of breeding magpies (almost always males) around the country become aggressive and swoop and attack those who approach their nests, especially bike riders. This species is commonly fed by households around the country and is the mascot of several Australian sporting teams.
Taxonomy
The Australian Magpie was first described by English ornithologist John Latham in 1802 as Coracias tibicen, the type collected in the Port Jackson region. Its specific epithet derived from the Latin tibicen "flute-player" or "piper" in reference to the bird's melodious call. An early recorded vernacular name is Piping Roller, written on a painting by Thomas Watling, one of a group known collectively as the Port Jackson Painter, sometime between 1788 and 1792. Tarra-won-nang, or djarrawunang, wibung, and marriyang were names used by the local Eora and Darug inhabitants of the Sydney Basin. Booroogong and garoogong were Wiradjuri words, and carrak was a Jardwadjali term from Victoria. Among the Kamilaroi, it is burrugaabu, galalu, or guluu. It was known as Warndurla among the Yindjibarndi people of the central and western Pilbara. Other names used include Piping Crow-shrike, Piper, Maggie, Flute-bird and Organ-bird. The term Bell-magpie was proposed to help distinguish it from the European Magpie but failed to gain wide acceptance. The bird was named for its similarity in colouration to the European Magpie; it was a common practice for early settlers to name plants and animals after European counterparts. However, the European Magpie is a member of the Corvidae, while its Australian counterpart is placed in the Artamidae family (although both are members of a broad corvid lineage). The Australian Magpie's affinities with butcherbirds and currawongs were recognised early on and the three genera were placed in the family Cracticidae in 1914 by John Albert Leach after he had studied their musculature. American ornithologists Charles Sibley and Jon Ahlquist recognised the close relationship between woodswallows and the butcherbirds in 1985, and combined them into a Cracticini clade, which became the family Artamidae. The Australian Magpie had been placed in its own genus Gymnorhina, however several authorities, Storr in 1952 and later authors including Christidis and Boles in their 2008 official checklist, place it in the butcherbird genus Cracticus, giving rise to its current binomial name; they argue that its adaptation to ground-living is not enough to consider it as a separate genus. The Australian Magpie was subdivided into three species in the literature for much of the twentieth century—the Black-backed Magpie (G. tibicen), the White-backed Magpie (G. hypoleuca), and the Western Magpie (G. dorsalis). They were later noted to hybridise readily where their territories crossed, with hybrid grey or striped-backed magpies being quite common. This resulted in them being reclassified as one species by Julian Ford in 1969, with most recent authors following suit.
Subspecies
There are currently thought to be nine subspecies of the Australian Magpie, however there are large zones of overlap with intermediate forms between the taxa. There is a tendency for birds to become larger with increasing latitude, the southern subspecies being larger than those further north the exception being the Tasmanian form which is small. The original form known as the Black-backed Magpie and classified as Gymnorhina tibicen has been split into four black-backed races:
* G. tibicen tibicen, the nominate form, is a large subspecies found in southeastern Queensland, from the vicinity of Moreton Bay through eastern New South Wales to Moruya, New South Wales almost to the Victorian border. It is coastal or near-coastal and is restricted to east of the Great Dividing Range.
* G. tibicen terraereginae, found from Cape York and the Gulf Country southwards across Queensland to the coast between Halifax Bay in the north and south to the Mary River, and central and western New South Wales and into northern South Australia, is a small to medium-sized subspecies. The plumage is the same as that of subspecies tibicen, although the female has a shorter black tip to the tail. The wings and tarsus are shorter and the bill proportionally longer. It was originally described by Gregory Mathews in 1912, its subspecies name a Latin translation, terra "land" reginae "queen's" of "Queensland". Hybridisation with the large white-backed subspecies tyrannica occurs in northern Victoria and southeastern New South Wales; intermediate forms have black bands of varying sizes in white-backed area. Three-way hybridisation occurs between Bega and Batemans Bay on the New South Wales south coast.
* G. tibicen eylandtensis, the Top End Magpie, is found from the Kimberley in northern Western Australia, across the Northern Territory through Arnhem Land and Groote Eylandt and into the Gulf Country. It is a small subspecies with a long and thinner bill, with birds of Groote Eylandt possibly even smaller than mainland birds. It has a narrow black terminal tailband, and a narrow black band; the male has a large white nape, the female pale grey. This form was initially described by H. L. White in 1922. It intergrades with subspecies terraereginae southeast of the Gulf of Carpentaria.
* G. tibicen longirostris, the Long-billed Magpie, is found across northern Western Australia, from Shark Bay into the Pilbara. Named in 1903 by Alex Milligan, it is a medium-sized subspecies with a long thin bill. Milligan speculated the bill may have been adapted for the local conditions, slim fare meaning the birds had to pick at dangerous scorpions and spiders. There is a broad area of hybridisation with the western dorsalis in southern central Western Australia from Shark Bay south to the Murchison River and east to the Great Victoria Desert.
The White-backed Magpie, originally described as Gymnorhina hypoleuca by John Gould in 1837, has also been split into races:
* G. tibicen tyrannica, a very large white-backed form found from Twofold Bay on the New South Wales far south coast, across southern Victoria south of the Great Dividing Range through to the Coorong in southeastern South Australia. It was first described by Schodde and Mason in 1999. It has a broad black tail band.
* G. tibicen telonocua, found from Cowell south into the Eyre and Yorke Peninsulas in southern South Australia, as well as the southwestern Gawler Ranges. Described by Schodde and Mason in 1999, its subspecific name is an anagram of leuconota "white-backed". It is very similar to tyrannica, differing in having a shorter wing and being lighter and smaller overall. The bill is relatively short compared with other magpie subspecies. Intermediate forms are found in the Mount Lofty Ranges and on Kangaroo Island.
* G. tibicen hypoleuca now refers to a small white-backed subspecies with a short compact bill and short wings, found on King and Flinders Islands, as well as Tasmania.
* The Western Magpie, G. tibicen dorsalis was originally described as a separate species by A. J. Campbell in 1895 and is found in the fertile south-west corner of Western Australia. The adult male has a white back and most closely resembles subspecies telonocua, though it is a little larger with a longer bill and the black tip of its tail plumage is narrower. The female is unusual in that it has a scalloped black or brownish-black mantle and back; the dark feathers there are edged with white. This area appears a more uniform black as the plumage ages and the edges are worn away. Both sexes have black thighs.
* The New Guinean Magpie, G. tibicen papuana, is a little-known subspecies found in southern New Guinea. The adult male has a mostly white back with a narrow black stripe, and the female a blackish back; the black feathers here are tipped with white similar to subspecies dorsalis. It has a long deep bill resembling that of subspecies longirostris.
Description
The adult magpie is a fairly solid, sturdy bird ranging from 37 to 43 cm (14.5–17 in) in length with a 65–85 cm (26–33 in) wingspan, and weighing 220–350 g (8–12 oz). Its robust wedge-shaped bill is bluish-white bordered with black, with a small hook at the tip. The black legs are long and strong. The plumage is pure glossy black and white; both sexes of all subspecies have black heads, wings and underparts with white shoulders. The tail has a black terminal band. The nape is white in the male and light greyish-white in the female. Mature magpies have dull red eyes, in contrast to the yellow eyes of currawongs and white eyes of Australian ravens and crows. The main difference between the subspecies lies in the "saddle" markings on the back below the nape. Black-backed subspecies have a black saddle and white nape. White-backed subspecies have a wholly white nape and saddle. The male Western Australian subspecies dorsalis is also white-backed, but the equivalent area in the female is scalloped black. Juveniles have lighter greys and browns amidst the starker blacks and whites of their plumage; two or three year old birds of both sexes closely resemble and are difficult to distinguish from adult females. Immature birds have dark brownish eyes until around two years of age. Australian Magpies generally live to around 25 years of age, though ages of up to 30 years have been recorded. The reported age of first breeding has varied according to area, but the average is between the ages of three and five years. Well-known and easily recognisable, the Australian Magpie is unlikely to be confused with any other species. The Pied Butcherbird has a similar build and plumage, but has white underparts unlike the former species' black underparts. The Magpie-lark is a much smaller and more delicate bird with complex and very different banded black and white plumage. Currawong species have predominantly dark plumage and heavier bills.
Vocalisations
One of Australia's most highly regarded songbirds, the Australian Magpie has a wide variety of calls, many of which are complex. Pitch may vary over up to four octaves, and the bird can mimic over 35 species of native and introduced bird species, as well as dogs and horses. Magpies have even been noted to mimic human speech when living in close proximity to humans. Its complex, musical, warbling call is one of the most familiar Australian bird sounds. In Denis Glover's poem The Magpies, the mature magpie's call is described as quardle oodle ardle wardle doodle, one of the most famous lines in New Zealand poetry, and in the children's book Waddle Giggle Gargle by Pamela Allen. When alone, a magpie may make a quiet musical warbling; these complex melodious warbles or subsongs are pitched at 2–4 KHz and do not carry for long distances. These songs have been recorded up to 70 minutes in duration and are more frequent after the end of the breeding season. Pairs of magpies often take up a loud musical calling known as carolling to advertise or defend their territory; one bird initiates the call with the second (and sometimes more) joining in.Often preceded by warbling, carolling is pitched between 6 and 8 kHz and has 4–5 elements with slurring indistinct noise in between. Birds will adopt a specific posture by tilting their heads back, expanding their chests, and moving their wings backwards. A group of magpies will sing a short repetitive version of carolling just before dawn (dawn song), and at twilight after sundown (dusk song), in winter and spring. Fledgling and juvenile magpies emit a repeated short and loud (80 dB), high-pitched (8 kHz) begging call. Magpies may indulge in beak-clapping to warn other species of birds. They employ several high pitched (8–10 kHz) alarm or rallying calls when intruders or threats are spotted. Distinct calls have been recorded for the approach of eagles and monitor lizards.
Distribution and habitat
The Australian Magpie is found in the Trans-Fly region of southern New Guinea, between the Oriomo River and the Princess Mariane Strait, and across most of Australia, bar the tip of Cape York, the Gibson and Great Sandy Deserts, and southwest of Tasmania. Birds taken mainly from Tasmania and Victoria were introduced into New Zealand by local Acclimatisation Societies of Otago and Canterbury in the 1860s, with the Wellington Acclimatisation Society releasing 260 birds in 1874. White-backed forms are spread on both the North and eastern South Island, while Black-backed forms are found in the Hawke's Bay region. Magpies were introduced into New Zealand to control agricultural pests, and were therefore a protected species until 1951. They are thought to affect native New Zealand bird populations such as the tui and kereru, sometimes raiding nests for eggs and nestlings, although studies by Waikato University have cast doubt on this, and much blame on the Magpie as a predator in the past has been anecdotal only. Introductions also occurred in the Solomon Islands and Sri Lanka, although the species has failed to become established. It has become established in western Taveuni in Fiji, however. The Australian Magpie prefers open areas such as grassland, fields and residential areas such as parks, gardens, golf courses, and streets, with scattered trees or forest nearby. Birds nest and shelter in trees but forage mainly on the ground in these open areas. It has also been recorded in mature pine plantations; birds only occupy rainforest and wet sclerophyll forest in the vicinity of cleared areas. In general, evidence suggests the range and population of the Australian Magpie has increased with land-clearing, although local declines in Queensland due to a 1902 drought, and in Tasmania in the 1930s have been noted; the cause for the latter is unclear but rabbit baiting, pine tree removal, and spread of the Masked Lapwing (Vanellus miles) have been implicated.
Behaviour
The Australian Magpie is almost exclusively diurnal, although it may call into the night, like some other members of the Artamidae. Natural predators of magpies include various species of monitor lizard and the Barking Owl. Birds are often killed on roads or electrocuted by powerlines, or poisoned after killing and eating House Sparrows or mice, rats or rabbits targeted with baiting. The Australian Raven may take nestlings left unattended. On the ground, the Australian Magpie moves around by walking, and is the only member of the Artamidae to do so; woodswallows, butcherbirds and currawongs all tend to hop with legs parallel. The magpie has a short femur (thigh bone), and long lower leg below the knee, suited to walking rather than running, although birds can run in short bursts when hunting prey. The magpie is generally sedentary and territorial throughout its range, living in groups occupying a territory, or in flocks or fringe groups. A group may occupy and defend the same territory for many years. Much energy is spent defending a territory from intruders, particularly other magpies, and different behaviours are seen with different opponents. The sight of a raptor results in a rallying call by sentinel birds and subsequent coordinated mobbing of the intruder. Magpies place themselves either side of the bird of prey so that it will be attacked from behind should it strike a defender, and harass and drive the raptor to some distance beyond the territory. A group will use carolling as a signal to advertise ownership and warn off other magpies. In the negotiating display, the one or two dominant magpies parade along the border of the defended territory while the rest of the group stand back a little and look on. The leaders may fluff their feathers or caroll repeatedly. In a group strength display, employed if both the opposing and defending groups are of roughly equal numbers, all magpies will fly and form a row at the border of the territory. The defending group may also resort to an aerial display where the dominant magpies, or sometimes the whole group, swoop and dive while calling to warn an intruding magpie's group. A wide variety of displays are seen, with aggressive behaviours outnumbering pro-social ones. Crouching low and uttering quiet begging calls are common signs of submission. The manus flutter is a submissive display where a magpie will flutter its primary feathers in its wings. A magpie, particularly a juvenile, may also fall, roll over on its back and expose its underparts. Birds may fluff up their flank feathers as an aggressive display or preceding an attack. Young birds display various forms of play behaviour, either by themselves or in groups, with older birds often initiating the proceedings with juveniles. These may involve picking up, manipulating or tugging at various objects such as sticks, rocks or bits of wire, and handing them to other birds. A bird may pick up a feather or leaf and flying off with it, with other birds pursuing and attempting to bring down the leader by latching onto its tail feathers. Birds may jump on each other and even engage in mock fighting. Play may even take place with other species such as Blue-faced Honeyeaters and Australasian Pipits.
Feeding
The Australian Magpie is omnivorous, eating various items located at or near ground level including invertebrates such as earthworms, millipedes, snails, spiders and scorpions as well as a wide variety of insects—cockroaches, ants, beetles, moths and caterpillars and other larvae. Skinks, frogs, mice and other small animals as well as grain, tubers, figs and walnuts have also been noted as components of their diet. It has even learnt to safely eat the poisonous cane toad by flipping it over and consuming the underparts. Predominantly a ground feeder, the Australian Magpie paces open areas methodically searching for insects and their larvae. One study showed birds were able to find scarab beetle larvae by sound or vibration. Birds use their bills to probe into the earth or otherwise overturn debris in search of food. Smaller prey are swallowed whole, although magpies rub off the stingers of bees and wasps before swallowing.
Breeding
Magpies have a long breeding season which varies in different parts of the country; in northern parts of Australia they will breed between June and September, but not commence until August or September in cooler regions, and may continue until January in some alpine areas. The nest is a bowl-shaped structure made of sticks and lined with softer material such as grass and bark. Near human habitation, synthetic material may be incorporated. Nests are built exclusively by females and generally placed high up in a tree fork, often in an exposed position. The trees used are most commonly eucalypts, although a variety of other native trees as well as introduced pine, Crataegus, and elm have been recorded. Other bird species, such as the Yellow-rumped Thornbill (Acanthiza chrysorrhoa), Willie Wagtail (Rhipidura leucophrys), Southern Whiteface (Aphelocephala leucopsis), and (less commonly) Noisy Miner (Manorina melanocephala), often nest in the same tree as the magpie. The first two species may even locate their nest directly beneath a magpie nest, while the diminutive Striated Pardalote (Pardalotus striatus) has been known to make a burrow for breeding into the base of the magpie nest itself. These incursions are all tolerated by the magpies. The Channel-billed Cuckoo (Scythrops novaehollandiae) is a notable brood parasite in eastern Australia; magpies will raise cuckoo young, which eventually outcompete the magpie nestlings. The Australian Magpie produces a clutch of two to five light blue or greenish eggs, which are oval in shape and about 27 x 38 mm (1 x 1.5 in). The chicks hatch synchronously around 20 days after incubation begins; like all passerines, the chicks are altricial—they are born pink, naked, and blind with large feet, a short broad beak and a bright red throat. Their eyes are fully open at around 10 days. Chicks develop fine downy feathers on their head, back and wings in the first week, and pinfeathers in the second week. The black and white colouration is noticeable from an early stage. Nestlings are fed exclusively by the female, though the male magpie will feed his partner. The Australian Magpie is known to engage in cooperative breeding, and helper birds will assist in feeding and raising young. This does vary from region to region, and with the size of the group—the behaviour is rare or nonexistent in pairs or small groups. Juvenile magpies begin foraging on their own three weeks after leaving the nest, and mostly feeding themselves by six months old. Some birds continue begging for food until eight or nine months of age, but are usually ignored. Birds reach adult size by their first year. The age at which young birds disperse varies across the country, and depends on the aggressiveness of the dominant adult of the corresponding sex; males are usually evicted at a younger age. Many leave at around a year old, but the age of departure may range from eight months to four years.
Relationship with humans
Swooping
Magpies are ubiquitous in urban areas all over Australia, and have become accustomed to people. A small percentage of birds become highly aggressive during breeding season from late August to early October, and will swoop and sometimes attack passersby. The percentage has been difficult to estimate but is significantly less than 9%. Almost all attacking birds (around 99%) are male, and they are generally known to attack pedestrians at around 50 m (150 ft) from their nest, and cyclists at around 100 m (300 ft). Attacks begin as the eggs hatch, increase in frequency and severity as the chicks grow, and tail off as the chicks leave the nest. These magpies may engage in an escalating series of behaviours to drive off intruders. Least threatening are alarm calls and distant swoops, where birds fly within several metres from behind and perch nearby. Next in intensity are close swoops, where a magpie will swoop in from behind or the side and audibly "snap" their beaks or even peck or bite at the face, neck, ears or eyes. More rarely, a bird may dive-bomb and strike the intruder's (usually a cyclist's) head with its chest. A magpie may rarely attack by landing on the ground in front of a person and lurching up and landing on the victim's chest and peck at the face and eyes. Magpie attacks can cause injuries, typically wounds to the head and particularly the eyes, with potential detached retinas and bacterial infections from a beak used to fossick in the ground. A 13-year-old boy died from tetanus, apparently from a magpie injury, in northern New South Wales in 1946. Being unexpectedly swooped while cycling is not uncommon, and can result in loss of control of the bicycle, which may cause injury. In Ipswich, a 12-year-old boy was killed in traffic while trying to evade a swooping magpie on 16 August 2010. If it is necessary to walk near the nest, wearing a broad-brimmed or legionnaire's hat or using an umbrella will deter attacking birds, but beanies and bicycle helmets are of little value as birds attack the sides of the head and neck. Eyes painted on hats or helmets will deter attacks on pedestrians but not cyclists. Attaching a long pole with a flag to a bike is an effective deterrent. As of 2008, the use of cable ties on helmets has become common and appears to be effective. Magpies prefer to swoop at the back of the head; therefore, keeping the magpie in sight at all times can discourage the bird. Using a basic disguise to fool the magpie as to where a person is looking (such as painting eyes on a hat, or wearing sunglasses on the back of the head) can also prove effective. In some cases, magpies may become extremely aggressive and attack people's faces; it may become very difficult to deter these birds from swooping. Once attacked, shouting aggressively and waving one's arms at the bird should deter a second attack. If a bird presents a serious nuisance the local authorities may arrange for that bird to be legally destroyed, or more commonly, to be caught and relocated to an unpopulated area. Magpies have to be moved some distance as almost all are able to find their way home from distances of less than 25 km (15 mi). Removing the nest is of no use as birds will breed again and possibly be more aggressive the second time around. Magpies are a protected native species in Australia, so it is illegal to kill or harm them. However, this protection is removed in some Australian states if a magpie attacks a human, allowing for the bird to be destroyed if it is considered particularly aggressive (such a provision is made, for example, in section 54 of the South Australian National Parks and Wildlife Act). It is claimed by some that swooping can be prevented by hand-feeding magpies. The idea is that humans thereby appear less of a threat to the nesting birds. This has not been studied systematically, although there are reports of its success. Magpies will become accustomed to being fed by humans, and although they are wild, will return to the same place looking for handouts.
Cultural references
The Australian Magpie featured in aboriginal folklore around Australia. The Yindjibarndi people of the Pilbara in the northwest of the country used the bird as a signal for sunrise, frightening them awake with its call. They were also familiar with its highly territorial nature, and it features in a song in their Burndud, or songs of customs. It was a totem bird of the people of the Illawarra region south of Sydney. Under the name Piping Shrike, the White-backed Magpie was declared the official emblem of the Government of South Australia in 1901 by Governor Tennyson, and has featured on the South Australian flag since 1904. The magpie is a commonly used emblem of sporting teams in Australia, and its brash, cocky attitude has been likened to the Australian psyche. Such teams tend to wear uniforms with black and white stripes. The Collingwood Football Club adopted the Magpie from a visiting South Australian representative team in 1892, Port Adelaide Magpies; other examples include Brisbane's Souths Logan Magpies, and Sydney's Western Suburbs Magpies. Disputes over who has been the first club to adopt the magpie emblem have been heated at times. Another club, Glenorchy Football Club of Tasmania, was forced to change uniform design when placed in the same league as another club (Claremont Magpies) with the same emblem. The Hawke's Bay Rugby Union team, from Napier, New Zealand, is also known as the magpies. One of the best-known New Zealand poems is "The Magpies" by Denis Glover, with its refrain "Quardle oodle ardle wardle doodle", imitating the sound of the bird. The popular New Zealand comic Footrot Flats features a magpie character by the name of Pew.