DISTEIRA MAJOR - (SHAW, 1802)
Reptilia (Class) > Squamata (Order) > Serpentes (Suborder) > Alethinophidia (Infraorder) > Elapidae (Family) > Hydrophiinae (Subfamily) > Disteira (Genus)
Hydrophide cerclé, Oliveheaded sea snake, olive-headed, greater seasnake.
Critères de reconnaissance
Corps massif, aplati. Beige avec des marques noires. Tête large et courte.
Distribution
Du sud de la Nouvelle-Guinée à l'ouest Australien et en Nouvelle-Calédonie. En Nouvelle-Calédonie, cette espèce semble plus abondante au nord du lagon qu'au sud et n'est que rarement observée.
Biotope
Ce serpent fréquente de préférence les eaux turbides à des profondeurs allant de 3 à plus de 30 m. Il est rencontré dans les lagons et en pleine mer, souvent sur des fonds vaseux ou sablo-vaseux (fond gris).
Description
Ce serpent marin de bonne taille au corps robuste (110 cm en moyenne, maximum 150 cm) montre une tête large et courte. Le plus souvent, sa coloration est beige avec des marques noires très nettes. Ces larges rayures disparaissent sur la face ventrale où de grosses taches noires sont présentes à l'aplomb des zones beiges dorsales. Les juvéniles sont également beiges, mais avec des marques marron. Son corps est nettement aplati et finit en une sorte de lame amincie du côté ventral, et ceci sur quasiment toute la longueur du corps. Le nombre d'écailles en arrière de la tête est de 30 à 35, et ailleurs autour du corps de 37 à 45.
Espèces ressemblantes
Hydrophis ornatus, l'hydrophide orné, massif, sa couleur est blanc crème, et la robe est annelée avec de larges bandes grises s'amincissant sur le ventre.
Hydrophis spiralis, l'hydrophide spirale est l'un des plus grands serpents marins.
Hydrophis laboutei, l'hydrophide de Laboute a une taille moyenne, il est aplati latéralement et finement rayé de noir et de blanc. Rare, il semble endémique des îles Chesterfield, mais a aussi été observé dans le lagon de Bellona.
Hydrophis mcdowelli, Ce serpent ressemble, à Disteira major, mais s'en distingue par sa tête plus fine et plus allongée et ses taches sombres plus étendues ventralement. Ce serpent craintif, dont la taille n'excède que rarement 60 cm, recherche ses proies dans les terriers creusés par les poissons, sous les sédiments meubles.
Autres noms scientifiques parfois utilisés, mais non valides
Hydrophis major (Shaw, 1802)
Origine du nom scientifique
Disteira : du grec [di] = traversé par et de [steir] = quille, carène. Relatif à la forme en lame amincie de son ventre. major : du latin = grand.
Alimentation
Piscivore, il consomme des poissons anguilliformes (murènes et congres) et des gobies. Il peut capturer également des poissons-chats rayés (Plotosus lineatus).
Reproduction - Multiplication
Ce serpent est vivipare, ses portées sont de 6 à 12 petits, et il donne naissance à de jeunes serpents dans l'eau. En Australie, les femelles sont gestantes au milieu de la saison humide (janvier et février) mais pas au début de la saison sèche (juin).
Vie associée
De jeunes carangues jaunes rayées de noir, Gnathanodon speciosus se maintiennent au contact de ce serpent marin auprès duquel elles trouvent une protection efficace.
Divers biologie
Les adultes peuvent être agressifs, alors que les jeunes sont plus craintifs. Dans le livre les serpents de la Nouvelle-Calédonie il est décrit :
"Cette espèce est agressive et dangereuse pour l'homme".
Deux témoignages de ce livre apportent quand même des détails supplémentaires : « Le 23 septembre 1998, je suis un mâle de grande taille (environ 110 cm) très excité qui se précipite sur tous les autres serpents de son entourage, en l'occurrence deux exemplaires de Hydrophis macdowelli. Ce mâle est de toute évidence à la recherche d'une femelle pour s'accoupler. » et « Le 17 avril 1998, dans la partie sud de l'île aux Canards, après trois plongées de recherche dans la zone pour y trouver des femelles gravides, je ne rencontre finalement qu'un seul spécimen juvénile mesurant environ 45 à 50 cm. Très actif, il recherche sa nourriture dans les sargasses et les pinacles, entre 6 et 15 m de profondeur. Dès qu'il remarque ma présence, il devient très craintif, si bien qu'après 10 mn de poursuite, incapable d'effectuer des apnées normales, il reste alors en surface ou du moins à proximité de celle-ci.»
Sur une fiche du réseau Doris pour le serpent nomé Aipysurus laevis (serpent marin de grande taille (120-150 cm, maximum présent en Nouvelle-Calédonie , le comportement est décrit :
- "Aipysurus laevis est remarquable par son comportement qui semble menaçant au plongeur. Effectivement ce serpent est attiré par tout ce qui brille ou qui bouge. C'est une espèce au poison très venimeux, bien que curieux et collant, il n'est pas vraiment agressif, et seule une manipulation volontaire pourra causer une morsure."
J'ai rencontré deux fois Disteira Major dans la Baie des Citrons.
- La première fois en palmes, masque et tuba. Son comportement montrait qu'il était en recherche de nourriture. Le fait que je sois en surface et à environs 6m de lui a fait qu'il ne m'a sans doute pas vue.
- La deuxième fois j'étais en plongée toujours à la Baie des Citrons (Photo prise à la Baie des Citrons - Nouméa - Nouvelle-Calédonie le 06/09/2012). La visibilité n'était pas bonne moins de 8m. Je l'ai vue chercher dans les blocs coralliens en marge du sable. J'étais à environs 5m de lui. Après une dizaine de secondes il m'a repéré et c'est dirigé vers moi sans hésiter. J'ai remarqué que son corps prenait une position de déplacement rapide. Je me suis mis à palmer sur le dos tout en lui faisant face. Après quelques mètres, j'ai intentionnellement soulevé un nuage de sable avec une palme pour troubler l'eau. J'étais ensuite suffisamment loin pour que je ne soit plus qu'une vague ombre pour lui.
Disteira major est responsable d'une mort officiellement en Nouvelle-Calédonie (en 1888)...
Quinze espèces marines (3 Laticauda et 12 serpents " vrais ") ont été recensées en Nouvelle-Calédonie où les serpents de mer abondent, et semblent s'adapter à la pollution minière croissante. La Nouvelle-Calédonie ne possède aucune espèce de serpent purement terrestre alors qu'ils sont connus des îles Loyauté, distantes d'une centaine de kilomètres seulement.
Informations complémentaires
Généralités sur les serpents marins :
Les serpents marins appartiennent tous à la famille des Elapidae (anciennement divisée en Hydrophiinae et Laticaudinae). Ils ne sont présents que dans la partie tropicale et sub-tropicale des océans Indien et Pacifique et absents dans l'océan Atlantique. Une seule espèce n'est pas marine dans cette famille, il s'agit de Hydrophis semperi qui n'est présent que dans un lac d'eau douce aux Philippines. Malgré tout, certaines espèces marines peuvent remonter les rivières, parfois sur plusieurs kilomètres. Les représentants du genre Laticauda (tricots rayés) sont un peu à part, ce sont les seuls serpents marins amphibies. Ils passent un grande partie de leur vie sur la terre ferme où ils digèrent, se reposent, muent et pondent (ils sont ovipares, contrairement à tous les autres serpents marins qui sont vivipares). Les Laticauda spp. vont dans la mer pour se nourrir. Tous les autres genres ont une vie totalement aquatique. Ils sont actifs et présents toute l'année. La majorité possède une petite tête adaptée à leur mode de prédation dans les anfractuosités du corail. Les serpents marins sont obligés de remonter à la surface pour respirer, ils sont tous munis de poumons. Leurs plongées se déroulent donc en apnée et vont de quelques minutes à plusieurs heures. Ils sont pour la plupart côtiers (lagons, récifs, pentes externes). Une seule espèce est pélagique et quasi circum mondiale, il s'agit de Pelamis platura qui est également le seul serpent marin à chasser en pleine eau. Leur queue est aplatie verticalement pour leur permettre une nage plus efficace. Le corps est recouvert d'écailles. Ils se nourrissent de poissons et de crustacés. Une exception, Emydocephalus annulatus, ne mange que des œufs de poissons. Tous venimeux, leur venin peut être extrêmement toxique. Toute manipulation par le plongeur est à proscrire.
Synonymes
Hydrus major (Shaw, 1802)
Disteira doliata (Lacépède, 1804)
Distira major (Boulenger, 1896)
Disteira major (Cogger, 1983)
Hydrophis major (Rasmussen, 1997)
CONDUITE A TENIR FACE A UNE ENVENIMATION PAR SERPENT MARIN
La Nouvelle-Calédonie accueille des serpents de la famille des Elapidae parmi lesquelles on trouve les plus dangereux au monde. Il convient lors de déplacements en bord de mer ou le long de cours d'eau de faire attention. La bonne méthode et d'appliquer le vieil adage "un oeil sur chaque orteil". Les laticauda, serpents amphibies sont habiles sur terre grâce à leurs plaques ventrales très larges et peuvent escalader les herbes et les branchages à proximité du sol. Il faut savoir qu'ils se reposent, dorment, muent, pondent et se reproduisent à terre. Il n'y a pas de serpent purement terrestre en Nouvelle-Calédonie. Les autres serpents marins présents sont purement aquatiques.
Les morsures et symptômes
Le danger potentiel d'un serpent est fonction de très nombreux facteurs : agressivité, taille des crochets, toxicité du venin, quantité de venin injectée. site de la morsure, état de santé de la personne mordue. Leur mâchoire étant extensible et proportionnelle à leur taille, ils peuvent "piquer" ailleurs qu'entre les doigts, ou les orteils (légende urbaine ancienne). En fait, leur ouverture buccale peut atteindre 45° et leur permet de saisir un doigt ou de mordre un membre. Grâce à la mobilité de leur os carré, ils arrivent à ingérer des proies atteignant un diamètre double du leur. La plupart des morsures ne sont pas suivies d'envenimation. La fabrication de venin par le reptile demande beaucoup d'énergie. Les serpents ne vont donc pas l'utiliser s'ils ne sont pas en présence d'un animal comestible (normalement). Il existe des statistiques sur ce type de morsure mais sur l'instant les victimes sont rarement objectives... Une morsure d'Elapidae ne fait pas ou peu mal. La peau présente, 1,2 ou plusieurs petits boutons et/ou une plaie de forme ovale sans inflammation particulière. La personne croit avoir été égratignée par un objet pointu. Il est possible de retrouver dans la plaie des fragments de crochets. Les symptômes vont se manifester progressivement selon le stade d'envenimation (quantité de venin que le serpent aura injecté lors de la morsure. Le stade est déterminé par un médecin à l'hôpital en détaillant les symptômes et lors d'une recherche de venin par analyse de sang et d'urine) :
- les paupières qui tombent,
- difficulté à parler (sensation de grosse langue),
- blocage des mâchoires et du larynx, difficultés à déglutir, intense sensation de soif,
- nausées, vomissements, douleurs abdominales,
- fièvre,
- Raideur du corps,
- Difficultés respiratoires
Il est possible dans certaines conditions de ne pas se rendre compte que l'on a été mordu. Il faut donc surtout reconnaître les signes qui se manifestent progressivement habituellement dans les 30-60mn suivant la morsure. La défaillance respiratoire peut survenir dans un intervalle de quelques heures à une soixantaine d'heures après la morsure. Tout ces symptômes peuvent débuter 5mn après la morsure selon le type de serpent et la quantité de venin injecté. Dans tous les cas d'envenimation, une prise en charge hospitalière est indispensable. L'administration de sérum peut être efficace même au delà du 2e jour après la morsure.
Préparation de la victime
Dès le début des signes ou dès que l'on à une suspicion de morsure il faut :
- retirer tout ce qui pourrait gêner la circulation sanguine : vêtements serrés, bijoux (bague, bracelet, collier)
- Ne pas s'agiter, courir, paniquer, (seulement 2 décès "déclarés" (1888 et 1974) bien que tout les ans des cas d'envenimation plus ou moins sévères sont traités par le Centre Hopistalier de Nouméa),
- surtout pas de bricolage type incision au couteau, aspiration du venin avec la bouche, pas de chaleur ou de glace sur la plaie car le venin de serpent résiste parfaitement à cette méthode,
- Prévenir les secours (tél au 15 ou au 18. En mer la VHF sur canal 16) qui ensuite détermineront la meilleure méthode pour l'évacuation (pompier, SAMU, sauveteurs en mer, hélicoptère). Si la zone est accessible par voiture ou hélicoptère, évitez au mieux de déplacer la victime.
Si aucun moyen de communication n'est disponible (absence de réseau téléphonique), prendre des décisions "de bon père de famille"... Selon que l'on est en groupe ou seul, il faut faire un choix et le respecter.
Le SERUM
Il existe un sérum antivenimeux élaboré à partir des Elapidae terrestres australiens, le «Sea Snake Antivenom». Pour faire du sérum, les venins sont injectés à des chevaux qui fabriquent des anticorps qu'on récupère. En Angleterre, on utilise des moutons pour la fabrication des sérums, ou encore des cochons dans d'autres pays. En cas de traitement, plusieurs injections seront nécessaires car le venin se propage dans tous les tissus du corps. Le sérum agissant d'abord au niveau du sang, des injections doivent être renouvelées tant qu'il y a du venin dans le sang.
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Disteira major, commonly known as the olive-headed sea snake or the greater sea snake, is a species of venomous sea snake in the family Elapidae.
Geographic range
It is found in the Indian Ocean in the waters off southern New Guinea, New Caledonia, and Australia (New South Wales?, North Territory, Queensland, and West Australia).
Description
Yellowish or pale brownish dorsally, with darker brown or blackish crossbars. Crossbars may be all the same width, or they may be alternately broad and narrow. White ventrally, with or without small dark brown spots. Adults may attain a total length of 105 cm (3 ft 53/8 in), with a tail 12 cm (4¾ in) long. Dorsal scales imbricate (overlapping), strongly keeled on the neck, weakly keeled on the body; arranged in 31-36 rows around the neck, in 36 to 41 rows at midbody. Ventrals 200-236. Head moderate. Body stout. Rostral as broad as deep. Nasals shorter than the frontal, more than twice as long as the suture between the prefrontals. Frontal longer than broad, as long as its distance from the end of the snout. One preocular and two postoculars. Two superposed anterior temporals. Seven or eight upper labials, third and fourth entering the eye. Only one pair of small chin shields. Ventrals distinguishable, but very small, either smooth or bicarinate.