REVOLTE DE 1878
Gravure provenant du livre :
Souvenirs de la Nouvelle-Calédonie
- L'Insurrection Canaque -
Par Henri Rivière
1881
Livre téléchargeable au format PDF (30 MO) ici
---------------------------------------------
La colère gronde en cette année 1878 et une coalition mené par Ataï parvient à ébranler la côte ouest de la Grande-Terre, du nord au sud.
Les insurgés, dont la plupart avaient été en contact avec les centres européens, coupent les lignes télégraphiques récemment installées et attaquent les postes susceptibles de receler des armes à feu. L'alliance guerrière lancée par Ataï ne parvient cependant pas à rallier les tribus les plus nombreuse de la côte est. La puissante tribu des Canala, un instant indécise sur le parti à prendre, se rallie finalement aux militaires français, entraînant du côté des colons ses alliées du nord et du sud, selon le fonctionnement traditionnel des alliances.
Pour mater la rébellion, qui fit plus d'un millier de morts kanak et quelque 200 chez les Européens, l'armée s'était adjointe des supplétifs kanak de Canala, plus à l'aise sur le terrain. Le 1er septembre 1878, Ataï était tué par un auxiliaire kanak dénommé Ségou, puis décapité. Placée dans un bocal d'alcool phénique, sa tête fût ensuite expédiée en France, au Musée d'Ethnographie du Trocadéro. A l'époque, les scientifiques européens se passionnaient pour un nouveau champ de recherches: l'anthropologie physique, dédiée à l'étude de la diversité morphologique et physiologique des groupes humains. Pionnier de cette discipline, Paul Broca, fondateur de la Société d'anthropologie de Paris (SAP), se serait vu remettre la tête, lui permettant de faire avancer ses travaux sur l'anthropométrie crânienne. L'insurrection perdait ainsi son chef le plus emblématique.
Souvenirs de la Nouvelle-Calédonie
- L'Insurrection Canaque -
Par Henri Rivière
1881
Livre téléchargeable au format PDF (30 MO) ici
---------------------------------------------
La colère gronde en cette année 1878 et une coalition mené par Ataï parvient à ébranler la côte ouest de la Grande-Terre, du nord au sud.
Les insurgés, dont la plupart avaient été en contact avec les centres européens, coupent les lignes télégraphiques récemment installées et attaquent les postes susceptibles de receler des armes à feu. L'alliance guerrière lancée par Ataï ne parvient cependant pas à rallier les tribus les plus nombreuse de la côte est. La puissante tribu des Canala, un instant indécise sur le parti à prendre, se rallie finalement aux militaires français, entraînant du côté des colons ses alliées du nord et du sud, selon le fonctionnement traditionnel des alliances.
Pour mater la rébellion, qui fit plus d'un millier de morts kanak et quelque 200 chez les Européens, l'armée s'était adjointe des supplétifs kanak de Canala, plus à l'aise sur le terrain. Le 1er septembre 1878, Ataï était tué par un auxiliaire kanak dénommé Ségou, puis décapité. Placée dans un bocal d'alcool phénique, sa tête fût ensuite expédiée en France, au Musée d'Ethnographie du Trocadéro. A l'époque, les scientifiques européens se passionnaient pour un nouveau champ de recherches: l'anthropologie physique, dédiée à l'étude de la diversité morphologique et physiologique des groupes humains. Pionnier de cette discipline, Paul Broca, fondateur de la Société d'anthropologie de Paris (SAP), se serait vu remettre la tête, lui permettant de faire avancer ses travaux sur l'anthropométrie crânienne. L'insurrection perdait ainsi son chef le plus emblématique.
D'autres lui succédèrent sans parvenir à renverser les alliances ni à reprendre le terrain perdu, et la guerre s'acheva l'année suivante. Le bilan fut terrible ; aux tués et aux blessés, il faut ajouter les femmes et les enfants abandonnés comme butin aux troupes auxiliaires, et les déportations massives aux îles Bélep et à l'île des Pins qui finirent de dépeupler les régions insurgées de Boulouparis, la Foa, Moindou, Bourail et Poya, libérant les terres pour la colonisation.