CLOACA WIM DELVOYE
Cette photographie a été prise au MONA Muséum d'Hobart - Tasmanie - Australie.
Wim Delvoye est un artiste plasticien belge, né à Wervik (Flandre-Occidentale) le 14 janvier 1965.
Cloaca ("cloaque") est une installation de l'artiste Wim Delvoye (2000), qui représente un tube digestif humain géant et fonctionnel.
Wim Delvoye est un artiste plasticien belge, né à Wervik (Flandre-Occidentale) le 14 janvier 1965.
Cloaca ("cloaque") est une installation de l'artiste Wim Delvoye (2000), qui représente un tube digestif humain géant et fonctionnel.
Histoire
Wim Delvoye a commencé à dessiner sa machine en 1992. Elle a été présentée pour la première fois en 2000, au Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen (M HKA) à Anvers. Depuis, Cloaca fait le tour du monde. Il a été contacté par des industriels de l'agro-alimentaire intéressés par sa machine et désirant tester leurs produits. Wim Delvoye a refusé leurs offres.
Aspect technique
La première version de la Cloaca — il en existe dix — est une machine de 12 mètres de long, 2,8 mètres de large et 2 mètres de haut. Elle est composée de six cloches en verre, contenant différents sucs pancréatiques, bactéries et enzymes, acides, etc., le tout dans un milieu très humide. Les cloches sont reliées entre elles par une série de tubes, tuyaux et pompes. Contrôlée par ordinateurs, l'installation est maintenue à la température du corps humain (37,2 °C) et fait circuler les aliments, ingérés deux fois par jour, pendant 27 heures, pour y produire finalement des excréments. Son coût de construction est d'environ 200 000 dollars. La quatrième version (la Cloaca Turbo) met en œuvre trois machines à laver industrielles montées en série et un tunnel de séchage pour produire le même "résultat". En 2007, il existait huit machines, dont la Turbo (digestion rapide) ou la Mini (un appétit de chat) ou encore la Personal Cloaca qui est végétarienne. Wim Delvoye a également créé un Wim Shop où il propose des "produits dérivés" : papier toilette imprimé du logo Cloaca, T-Shirt, livres et même une poupée à son image.
Aspect artistique
Doté de l'apparent sérieux d'un laboratoire scientifique (Wim Delvoye s'est entouré de plusieurs scientifiques et ingénieurs pour concevoir sa machine), exposé dans les conditions, elles aussi solennelles finalement, de l'Art, Cloaca ingère les aliments fournis par un traiteur (mais plusieurs grands chefs ont accepté de composer des menus à son intention) et produit des excréments. Les excréments sont emballés sous vide et marqués d'un logo qui pastiche ceux de Ford et de Coca-Cola et sont ensuite vendus aux environs de 1 000 dollars pièce.
L'absurdité et l'inutilité du produit est renforcée par le sérieux de sa réalisation, car cette machine fonctionne vraiment et sa qualité scientifique est loin d'être négligeable. Concernant ses inspirations, Wim Delvoye déclare dans une entrevue pour le quotidien Le Monde d'août 2005, que c'est la machine à manger dans les Temps modernes de Charlie Chaplin qui lui a donné l'idée de concevoir Cloaca. Les œuvres de Piero Manzoni (Merda d'Artista), de Marcel Duchamp (La mariée mise à nu par ses célibataires, même (Le Grand Verre), La Broyeuse de chocolat) et de Jacques Lizène (Peintures à la matière fécale) ont plutôt été une source de légitimation de son travail.
Il existe un précédent à Cloaca : le canard digérateur automate de Jacques de Vaucanson, qui digérait la nourriture et la transformait en fiente. Le prestidigitateur Robert-Houdin aurait découvert, en restaurant l'automate, qu'il y avait "un truc" et que la transformation chimique opérée dans l'estomac du canard ne fonctionnait pas réellement, contrairement à Cloaca. Alors que l'automate de Vaucanson était conçu pour avoir une utilité : démontrer qu'il est possible à un canard de digérer des céréales, Cloaca, selon son créateur même, a été conçue pour être inutile, nuisible au besoin, coûter très cher et rapporter beaucoup : "J'ai d'abord eu l'idée de faire une machine nulle, seule, avant de concevoir une machine à faire du caca" et "j'ai cherché un truc compliqué, difficile à faire, et cher, et qui ne mène à rien" avant de conclure "En revanche, la cocaïne, ça vaut beaucoup. Et moi, je veux que l'art soit comme la cocaïne. S'il vaut beaucoup dans les musées, il doit aussi valoir beaucoup dans la rue".
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Wim Delvoye a commencé à dessiner sa machine en 1992. Elle a été présentée pour la première fois en 2000, au Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen (M HKA) à Anvers. Depuis, Cloaca fait le tour du monde. Il a été contacté par des industriels de l'agro-alimentaire intéressés par sa machine et désirant tester leurs produits. Wim Delvoye a refusé leurs offres.
Aspect technique
La première version de la Cloaca — il en existe dix — est une machine de 12 mètres de long, 2,8 mètres de large et 2 mètres de haut. Elle est composée de six cloches en verre, contenant différents sucs pancréatiques, bactéries et enzymes, acides, etc., le tout dans un milieu très humide. Les cloches sont reliées entre elles par une série de tubes, tuyaux et pompes. Contrôlée par ordinateurs, l'installation est maintenue à la température du corps humain (37,2 °C) et fait circuler les aliments, ingérés deux fois par jour, pendant 27 heures, pour y produire finalement des excréments. Son coût de construction est d'environ 200 000 dollars. La quatrième version (la Cloaca Turbo) met en œuvre trois machines à laver industrielles montées en série et un tunnel de séchage pour produire le même "résultat". En 2007, il existait huit machines, dont la Turbo (digestion rapide) ou la Mini (un appétit de chat) ou encore la Personal Cloaca qui est végétarienne. Wim Delvoye a également créé un Wim Shop où il propose des "produits dérivés" : papier toilette imprimé du logo Cloaca, T-Shirt, livres et même une poupée à son image.
Aspect artistique
Doté de l'apparent sérieux d'un laboratoire scientifique (Wim Delvoye s'est entouré de plusieurs scientifiques et ingénieurs pour concevoir sa machine), exposé dans les conditions, elles aussi solennelles finalement, de l'Art, Cloaca ingère les aliments fournis par un traiteur (mais plusieurs grands chefs ont accepté de composer des menus à son intention) et produit des excréments. Les excréments sont emballés sous vide et marqués d'un logo qui pastiche ceux de Ford et de Coca-Cola et sont ensuite vendus aux environs de 1 000 dollars pièce.
L'absurdité et l'inutilité du produit est renforcée par le sérieux de sa réalisation, car cette machine fonctionne vraiment et sa qualité scientifique est loin d'être négligeable. Concernant ses inspirations, Wim Delvoye déclare dans une entrevue pour le quotidien Le Monde d'août 2005, que c'est la machine à manger dans les Temps modernes de Charlie Chaplin qui lui a donné l'idée de concevoir Cloaca. Les œuvres de Piero Manzoni (Merda d'Artista), de Marcel Duchamp (La mariée mise à nu par ses célibataires, même (Le Grand Verre), La Broyeuse de chocolat) et de Jacques Lizène (Peintures à la matière fécale) ont plutôt été une source de légitimation de son travail.
Il existe un précédent à Cloaca : le canard digérateur automate de Jacques de Vaucanson, qui digérait la nourriture et la transformait en fiente. Le prestidigitateur Robert-Houdin aurait découvert, en restaurant l'automate, qu'il y avait "un truc" et que la transformation chimique opérée dans l'estomac du canard ne fonctionnait pas réellement, contrairement à Cloaca. Alors que l'automate de Vaucanson était conçu pour avoir une utilité : démontrer qu'il est possible à un canard de digérer des céréales, Cloaca, selon son créateur même, a été conçue pour être inutile, nuisible au besoin, coûter très cher et rapporter beaucoup : "J'ai d'abord eu l'idée de faire une machine nulle, seule, avant de concevoir une machine à faire du caca" et "j'ai cherché un truc compliqué, difficile à faire, et cher, et qui ne mène à rien" avant de conclure "En revanche, la cocaïne, ça vaut beaucoup. Et moi, je veux que l'art soit comme la cocaïne. S'il vaut beaucoup dans les musées, il doit aussi valoir beaucoup dans la rue".
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Picture took in MONA Museum from Hobart, Tasmania - Australia.
Wim Delvoye (born 1965 in Wervik, West Flanders) is a Belgian neo-conceptual artist known for his inventive and often shocking projects.
Much of his work is focused on the body. He repeatedly links the attractive with the repulsive, creating work that holds within it inherent contradictions- one does not know whether to stare, be seduced, or to look away. As Robert Enright wrote in Border Crossings, "Delvoye is involved in a way of making art that reorients our understanding of how beauty can be created". Wim Delvoye has an eclectic oeuvre, exposing his interest in a range of themes, from bodily function, to the Catholic Church, and numerous subjects in between. He lives and works in Belgium, but recently moved to China after a court of law judged his pig tattoo art projects illegal.
The Project
It was a room-sized installation of six glass containers connected to each other with wires, tubes and pumps. Every day, the machine received a certain amount of food. Meat, fish, vegetables and pastries passed through a giant blender, were mixed with water, and poured into jars filled with acids and enzyme liquids. There they got the same treatment as the human stomach would supply. Electronic and mechanical units controlled the process, and after almost two days the food came out of a filtering unit as something close to genuine, human shit.
Wim Delvoye (born 1965 in Wervik, West Flanders) is a Belgian neo-conceptual artist known for his inventive and often shocking projects.
Much of his work is focused on the body. He repeatedly links the attractive with the repulsive, creating work that holds within it inherent contradictions- one does not know whether to stare, be seduced, or to look away. As Robert Enright wrote in Border Crossings, "Delvoye is involved in a way of making art that reorients our understanding of how beauty can be created". Wim Delvoye has an eclectic oeuvre, exposing his interest in a range of themes, from bodily function, to the Catholic Church, and numerous subjects in between. He lives and works in Belgium, but recently moved to China after a court of law judged his pig tattoo art projects illegal.
The Project
It was a room-sized installation of six glass containers connected to each other with wires, tubes and pumps. Every day, the machine received a certain amount of food. Meat, fish, vegetables and pastries passed through a giant blender, were mixed with water, and poured into jars filled with acids and enzyme liquids. There they got the same treatment as the human stomach would supply. Electronic and mechanical units controlled the process, and after almost two days the food came out of a filtering unit as something close to genuine, human shit.