VAHINE ET COLLIER DE FLEUR
Le tamure (prononcé et parfois écrit tamouré en français, et Ta-mu-re- dans sa forme écrite en tahitien) est l'une des danses traditionnelles de Tahiti en Polynésie française. Par extension de langage, le tamure désigne la danse tahitienne en général, le terme tahitien exact pour désigner cette danse étant en effet 'ori tahiti (danse tahitienne).
La danse
C'est un duo où l'homme bat des cuisses dans un mouvement de ciseau, et où la femme roule des hanches. Le mouvement des jambes du danseur est appelé pa-oti, qui signifie ciseau en tahitien, et consiste à joindre les talons et fléchir les genoux qui sont ouverts et serrés dans un mouvement continu. Le roulement des hanches de la danseuse est due au mouvement de ses genoux, et ses pieds et ses épaules sont censés rester immobiles à l'horizontale. Chaque mouvement des bras et des mains possède une signification symbolique qui accompagne un récit gestuel d'une légende. La danseuse se déplace relativement peu, et le danseur se déplace généralement autour de sa partenaire qui est le pivot central de la danse. Les danseurs effectuent parfois des mouvements latéraux, ou de haut en bas en s'accroupissant, tout en maintenant leur mouvement des hanches et des genoux. Des pas de danse ont été codifiés, comme le tu'e (le coup de pied) ou le pa'oti.
Le tamure se danse sur un accompagnement de percussion formé de to'ere, des cylindres de bois creux frappés à l'aide de baguettes, et de tambour pahu. Le rythme des percussions et le balancement des hanches de la danseuse sont liés, où se succèdent des phases lentes et d'accélérations rapides.
Le tamure se danse généralement avec des costumes végétaux, 'ahu more plus communément appelé more, des jupes en fibres végétales, et des couronnes. Les hommes (tane) sont torse nu et souvent tatoués, et les vahine portent des soutiens-gorge en noix de coco. D'autres costumes sont également utilisés, fabriqué en feuilles de auti sacré, en tissu pareo ou en tapa, plus généralement réservés aux 'aparima.
Le tamure est principalement un duo, lorsque dansé en groupe, il forme un 'ote'a. D'autres styles, qui partagent les mouvements de danse du tamure, possèdent un nom spécifique, comme l''aparima. Les premiers navigateurs européens décrivent environ 17 danses traditionnelles tahitiennes différentes. Aujourd'hui, quatre formes principales sont pratiquées : le 'ote'a, l''aparima, le pao'a, et le hivinau. La survivance de la culture marquisienne et maori ont conduit à la réintégration du haka, exclusivement masculin et guerrier.
Histoire
La version ancienne du tamure est le 'upa'upa, aujourd'hui disparu. Le 'ote'a existait déjà, mais était alors généralement considéré comme une danse d'homme, et fut décrit comme une danse guerrière. Les missionnaires de la London Missionary Society considéraient les danses traditionnelles polynésiennes comme sataniques et obscènes, elles ont donc longtemps été interdites durant la colonisation, ainsi qu'une majeure partie de la culture tahitienne. Deux interdits contre les «chansons, jeux ou divertissements lascifs» furent ainsi édictés par le roi Pomaré II en 1819 et la reine Pomaré en 1842. Ces danses ont survécu dans la culture populaire dans un cadre privé. La célébration à partir de 1880 de la Fête nationale française du 14 juillet permit le retour de festivités traditionnelles et leur maintien, sous le nom de fêtes du Tiurai. Au début du XXe siècle, elles se manifestaient publiquement principalement lors des fêtes du 14 juillet ou des arrivées et départs de bateaux. À cette même période, les costumes en matériaux traditionnels firent leur retour, avec l'utilisation du tapa. Entre 1920 et 1930, les more en fibre végétale font leur apparition et évoluent rapidement. Le Ta-mu-re- est le nom d'un poisson des Tuamotu, le nom exact de la danse étant ori Tahiti (danse tahitienne). Peu après la Seconde Guerre mondiale, un vétéran du Bataillon du Pacifique, Louis Martin, écrivit une chanson très populaire reprenant les rythmes traditionnel et utilisant le mot Ta-mu-re- comme un refrain. Il gagna ainsi le surnom de Ta-mu-re- Martin, et transmit le nom à la danse. En 1956, Madeleine Moua mis en place le premier groupe de danse, appelé heiva. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les danses polynésiennes évoluèrent, fixèrent des standards "traditionnels" et s'organisèrent en troupe de danse. La pratique populaire décrut, au profit des groupes et écoles de danse qui organisaient des représentations lors des concours de danse du tiurai (qui devient heiva à la fin du XXe siècle), de fêtes publiques, et dans un cadre professionnel touristique qui se développe suite à l'ouverture de l'aéroport international de Faaa en 1961.
À partir des années 1980 et 1990, les danses traditionnelles connaissent un regain de popularité et le nombre d'écoles de danses s'accroît fortement. Des groupes participent à des manifestations internationales et organisent des tournées. Les danses et costumes évoluent également sous l'impulsion de la compétition engendrée par les concours organisés pour le heiva. Cette évolution finit par franchir les limites imposées par la "tradition", conduisant à la création de groupes comme Les Grands Ballets de Tahiti qui s'affranchissent de ces restrictions pour poursuivre la recherche de nouveaux mouvements de danse, de chorégraphies, de musiques et de costumes. Une séparation se crée alors entre les groupes en fonction du respect de ces critères de tradition, conduisant à l'exclusion des groupes "modernes" des concours comme ceux du heiva.
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The ta-mu-re-, or Tamouré as popularized in many 1960s recordings, is a dance from Tahiti and the Cook Islands and although denied by the local purists, for the rest of the world it is the most popular dance and the mark of Tahiti. Usually danced as a group of boys and girls, all dressed in more (the Tahitian grass skirt, however not made of grass but of the fibers from the bark of the pu-rau (hibiscus)).
The boys shake their knees (as scissors), and the girls shake their hips (and their long, loose hairs, if they have them). In reality the movement of their knees is the engine which drives their hips. Their feet should stay flat on the ground and their shoulders should remain stationary. However traditionally in the Ote'a or Ura Pa'u, the hips in Tahiti are shaken round and round (in what is known as the washing machine) while in the Cook Islands the hips are in a side to side movement. But due to the tamure, this emphasis is less important. The movements of the hands is of secondary importance. The girls are largely standing still, the boys move around their partner, either facing her in front or hiding behind her back (as seen from the public). The tempo of the music is continuously increased up to the point where only the most experienced and fittest dancers can keep their shakings up. Depending on the performers, the sexual allegations may be more or less obvious. The predecessor of the ta-mu-re-, the traditional ?upa?upa was outlawed by the LMS missionaries for that reason. Ta-mu-re- is a foreign word, the name of a fish in the Tuamotu, the real name of the dance is ori Tahiti (Tahitian dance). Shortly after the second world war a soldier of the Pacific battalion, Louis Martin, wrote a song on a classic rhythm in which he used the word ta-mu-re- quite often as a tra-la-la. He afterwards was known as Ta-mu-re- Martin, and a new genre was born.
La danse
C'est un duo où l'homme bat des cuisses dans un mouvement de ciseau, et où la femme roule des hanches. Le mouvement des jambes du danseur est appelé pa-oti, qui signifie ciseau en tahitien, et consiste à joindre les talons et fléchir les genoux qui sont ouverts et serrés dans un mouvement continu. Le roulement des hanches de la danseuse est due au mouvement de ses genoux, et ses pieds et ses épaules sont censés rester immobiles à l'horizontale. Chaque mouvement des bras et des mains possède une signification symbolique qui accompagne un récit gestuel d'une légende. La danseuse se déplace relativement peu, et le danseur se déplace généralement autour de sa partenaire qui est le pivot central de la danse. Les danseurs effectuent parfois des mouvements latéraux, ou de haut en bas en s'accroupissant, tout en maintenant leur mouvement des hanches et des genoux. Des pas de danse ont été codifiés, comme le tu'e (le coup de pied) ou le pa'oti.
Le tamure se danse sur un accompagnement de percussion formé de to'ere, des cylindres de bois creux frappés à l'aide de baguettes, et de tambour pahu. Le rythme des percussions et le balancement des hanches de la danseuse sont liés, où se succèdent des phases lentes et d'accélérations rapides.
Le tamure se danse généralement avec des costumes végétaux, 'ahu more plus communément appelé more, des jupes en fibres végétales, et des couronnes. Les hommes (tane) sont torse nu et souvent tatoués, et les vahine portent des soutiens-gorge en noix de coco. D'autres costumes sont également utilisés, fabriqué en feuilles de auti sacré, en tissu pareo ou en tapa, plus généralement réservés aux 'aparima.
Le tamure est principalement un duo, lorsque dansé en groupe, il forme un 'ote'a. D'autres styles, qui partagent les mouvements de danse du tamure, possèdent un nom spécifique, comme l''aparima. Les premiers navigateurs européens décrivent environ 17 danses traditionnelles tahitiennes différentes. Aujourd'hui, quatre formes principales sont pratiquées : le 'ote'a, l''aparima, le pao'a, et le hivinau. La survivance de la culture marquisienne et maori ont conduit à la réintégration du haka, exclusivement masculin et guerrier.
Histoire
La version ancienne du tamure est le 'upa'upa, aujourd'hui disparu. Le 'ote'a existait déjà, mais était alors généralement considéré comme une danse d'homme, et fut décrit comme une danse guerrière. Les missionnaires de la London Missionary Society considéraient les danses traditionnelles polynésiennes comme sataniques et obscènes, elles ont donc longtemps été interdites durant la colonisation, ainsi qu'une majeure partie de la culture tahitienne. Deux interdits contre les «chansons, jeux ou divertissements lascifs» furent ainsi édictés par le roi Pomaré II en 1819 et la reine Pomaré en 1842. Ces danses ont survécu dans la culture populaire dans un cadre privé. La célébration à partir de 1880 de la Fête nationale française du 14 juillet permit le retour de festivités traditionnelles et leur maintien, sous le nom de fêtes du Tiurai. Au début du XXe siècle, elles se manifestaient publiquement principalement lors des fêtes du 14 juillet ou des arrivées et départs de bateaux. À cette même période, les costumes en matériaux traditionnels firent leur retour, avec l'utilisation du tapa. Entre 1920 et 1930, les more en fibre végétale font leur apparition et évoluent rapidement. Le Ta-mu-re- est le nom d'un poisson des Tuamotu, le nom exact de la danse étant ori Tahiti (danse tahitienne). Peu après la Seconde Guerre mondiale, un vétéran du Bataillon du Pacifique, Louis Martin, écrivit une chanson très populaire reprenant les rythmes traditionnel et utilisant le mot Ta-mu-re- comme un refrain. Il gagna ainsi le surnom de Ta-mu-re- Martin, et transmit le nom à la danse. En 1956, Madeleine Moua mis en place le premier groupe de danse, appelé heiva. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les danses polynésiennes évoluèrent, fixèrent des standards "traditionnels" et s'organisèrent en troupe de danse. La pratique populaire décrut, au profit des groupes et écoles de danse qui organisaient des représentations lors des concours de danse du tiurai (qui devient heiva à la fin du XXe siècle), de fêtes publiques, et dans un cadre professionnel touristique qui se développe suite à l'ouverture de l'aéroport international de Faaa en 1961.
À partir des années 1980 et 1990, les danses traditionnelles connaissent un regain de popularité et le nombre d'écoles de danses s'accroît fortement. Des groupes participent à des manifestations internationales et organisent des tournées. Les danses et costumes évoluent également sous l'impulsion de la compétition engendrée par les concours organisés pour le heiva. Cette évolution finit par franchir les limites imposées par la "tradition", conduisant à la création de groupes comme Les Grands Ballets de Tahiti qui s'affranchissent de ces restrictions pour poursuivre la recherche de nouveaux mouvements de danse, de chorégraphies, de musiques et de costumes. Une séparation se crée alors entre les groupes en fonction du respect de ces critères de tradition, conduisant à l'exclusion des groupes "modernes" des concours comme ceux du heiva.
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The ta-mu-re-, or Tamouré as popularized in many 1960s recordings, is a dance from Tahiti and the Cook Islands and although denied by the local purists, for the rest of the world it is the most popular dance and the mark of Tahiti. Usually danced as a group of boys and girls, all dressed in more (the Tahitian grass skirt, however not made of grass but of the fibers from the bark of the pu-rau (hibiscus)).
The boys shake their knees (as scissors), and the girls shake their hips (and their long, loose hairs, if they have them). In reality the movement of their knees is the engine which drives their hips. Their feet should stay flat on the ground and their shoulders should remain stationary. However traditionally in the Ote'a or Ura Pa'u, the hips in Tahiti are shaken round and round (in what is known as the washing machine) while in the Cook Islands the hips are in a side to side movement. But due to the tamure, this emphasis is less important. The movements of the hands is of secondary importance. The girls are largely standing still, the boys move around their partner, either facing her in front or hiding behind her back (as seen from the public). The tempo of the music is continuously increased up to the point where only the most experienced and fittest dancers can keep their shakings up. Depending on the performers, the sexual allegations may be more or less obvious. The predecessor of the ta-mu-re-, the traditional ?upa?upa was outlawed by the LMS missionaries for that reason. Ta-mu-re- is a foreign word, the name of a fish in the Tuamotu, the real name of the dance is ori Tahiti (Tahitian dance). Shortly after the second world war a soldier of the Pacific battalion, Louis Martin, wrote a song on a classic rhythm in which he used the word ta-mu-re- quite often as a tra-la-la. He afterwards was known as Ta-mu-re- Martin, and a new genre was born.