LATICAUDA SAINTGIRONSI - (COGGER & HEATWOLE, 2006)
L'île abrite une nombreuse population de serpents marin appelés tricots rayés. Malgré un venin dix fois plus puissant que celui du cobra royal... ce petit bout de terre reçoit des centaines de touristes quotidiennement... Il serait inutile de chasser les serpents qui reviendraient tôt ou tard par la mer !!!
Tricot rayé de Nouvelle-Calédonie, Tricot rayé jaune, plature de Saint Girons, tricot rayé à lèvres jaunes, Sea krait,
Clef d'identification
Serpent fin. Corps rond. Bandes alternes jaunes et noires. Tête jaune. Bandes bien droites
Distribution
Cette espèce est endémique de la Nouvelle-Calédonie. Il s'agit d'un des serpents les plus communs de Nouvelle-Calédonie. C'est une espèce emblématique du pays.
Biotope
Laticauda saintgironsi se rencontre sous l'eau, quand il est en chasse, dans les récifs coralliens, les fonds meubles ou les herbiers. Le reste du temps, ce serpent vit à terre, sous les rochers, dans des anfractuosités et même dans les arbres. Il est présent au bord de mer et dans les îlots.
Description
Laticauda saintgironsi a le corps long, fin et rond. Sa taille adulte est d'environ 90 cm. Le diamètre du corps est homogène. Ce serpent présente une alternance de bandes jaune (plus ou moins pâle) et de bandes noires. La délimitation des bandes est nette et droite, les écailles au niveau des bandes étant de deux couleurs. La tête est plutôt ronde avec un cou non différencié. Elle est de couleur jaune, plus particulièrement les lèvres supérieures. Les narines sont positionnées latéralement, contrairement aux « vrais » serpents marins qui ont les narines sur le dessus de la tête. Les écailles de la tête sont les plus grandes, avec des positions et formes particulières selon les espèces. Laticauda saintgironsi respire en surface. Les écailles de la face ventrale font la largeur du corps. Juste en arrière des yeux commence l'alternance de couleurs, en commençant par une bande noire. Une queue termine le corps, son extrémité est jaune. Elle est aplatie verticalement, caractéristique aidant le déplacement aquatique. Les écailles sont juxtaposées, permettant un déplacement sous-marin en avant ou en arrière (les écailles superposées sont un frein pour un déplacement arrière).
Espèces ressemblantes
Laticauda saintgironsi est visuellement semblable à Laticauda colubrina mais Laticauda colubrina n'est pas présent en Nouvelle-Calédonie.
Laticauda laticaudata présente des bandes bleues et noires.
Hydrophis coggeri est quelquefois confondu avec L. saintgironsi. Tous les deux présentent une alternance de bandes noires et jaunes. Avec un peu plus d'attention, des différences visuelles notables apparaissent.
Hydrophis (Disteira) major présente aussi une alternance de bandes beiges et noires, mais ces dernières sont incomplètes du côté ventral. Le corps de ce serpent est aplati latéralement (vie entièrement aquatique). Il est présent en Nouvelle-Calédonie.
Synonymes
Laticauda colubrina, Schneider 1799
Platurus laticaudatus var. B., Günther 1858
Platurus colubrinus, Boulenger 1896
Origine du nom français
Le nom commun de tricot rayé s'applique aux différentes espèces de Laticauda de Nouvelle-Calédonie (une espèce possédant des rayures noires et bleues et une autre possédant des rayures noires et jaunes).
Origine du nom scientifique
Laticauda : du latin [lati] = large et de [caud] = queue.
saintgironsi : probablement en remerciement au Dr Saint Girons, herpétologiste.
Alimentation
Laticauda saintgironsi se nourrit sous l'eau et part en chasse de poissons benthiques : des téléostéens anguilliformes (des murènes par exemple). En Nouvelle-Calédonie, l'étude des contenus stomacaux des L. saintgironsi et Laticauda laticaudata ont permis de découvrir près de 30 murènes différentes encore inconnues. Les Laticauda, serpents à vie amphibie, ne s'alimentent qu'en mer.
Reproduction - Multiplication
L'accouplement peut avoir lieu en mer ou à terre. Les serpents se regrouperaient avec beaucoup plus de mâles que de femelles. L. saintgironsi présente un dimorphisme sexuel, notamment concernant la taille : les individus femelles sont plus grands. Les serpents à vie amphibie sont ovipares, les femelles pondent à terre plusieurs œufs blanchâtres.
Vie associée
Des épibiontes s'installent sur les serpents le temps d'une mue.
Divers biologie
Les serpents du genre Laticauda sont à vie amphibie : ils vivent à terre et ne vont dans l'eau que pour se nourrir. Ils sont sédentaires. A terre, ils sont nonchalants et non agressifs ; dans le milieu aquatique, ils sont vifs mais toujours non agressifs. Les Laticauda saintgironsi boivent à terre de l'eau douce pour assurer leur osmorégulation. Les prédateurs de Laticauda saintgironsi sont des oiseaux ainsi que de jeunes requins (Galeocerdo cuvier par exemple). Ces serpents muent régulièrement (une fois toutes les 2 à 6 semaines). Ce changement de peau (qui permet également de se débarrasser des épibiontes) sont motivés plus pour des besoins respiratoires (près de 20% de la respiration s'effectue par la peau) que pour la croissance effective de l'animal (les cycles de mues pourraient être plus espacés dans le temps si c'était pour le seul besoin de la croissance). Les os de la tête se sont modifiés au fur et à mesure de l'évolution biologique, permettant maintenant une amplitude importante des mandibules pour ingérer de grosses proies sans mâcher.
Informations complémentaires
Actuellement, huit espèces de Laticauda sont reconnues dans le monde. Trois ont été observées en Nouvelle-Calédonie : Laticauda saintgironsi, Laticauda laticaudata et Laticauda frontalis. Dans la plupart des publications, le nom Laticauda cf colubrina pour l'espèce calédonienne est présent car Laticauda saintgironsi a été décrite en 2006. Cette espèce fait d'ailleurs encore l'objet d'études. Les Laticauda élisent domicile à un endroit, puis reviennent ensuite à cet endroit. Ils sont donc vulnérables quand ils sont dérangés. Ce comportement laisserait supposer également la possibilité d'existence de variétés différentes pour des îlots éloignés.