GARGO VAEANU PAPEETE
Un port maritime à votre service
Que de chemin parcouru depuis le 19ème siècle, alors que la ville de Papeete se développait autour de la rade abritée qui allait voir se développer le port moderne et multi-trafic que nous connaissons aujourd'hui ! Depuis 1962, ce poumon économique de la Polynésie française, baromètre de la santé économique du fenua, lien avec le monde extérieur, est un établissement public qui se développe en permanence, au rythme de l'évolution de ses différents trafics.
La ville de Papeete doit son existence à son port et l'histoire de leur développement est liée. Le Port de Papeete a pu se développer dès la première moitié du 18ème siècle grâce, d'une part, à l'hospitalité de sa rade très abritée des vents et des courants marins, et d'autre part, au fait que l'on y trouvait de l'eau en grande quantité, d'où le nom de “Papeete”.
À leur arrivée, à la fin du 18ème siècle, les navigateurs européens remarquèrent l'excellence du mouillage dans la rade de Papeete, accessible par une passe naturelle, protégée par un récif barrière et offrant un plan d'eau large et profond. Avec le développement du commerce, Papeete se transforma en une petite agglomération puis, sous les actions conjuguées des missionnaires et des représentants des royautés et de l'Etat, devint le centre religieux et politique de Tahiti, enfin siège administratif du protectorat français après l'annexion à la France en 1843. C'est l'Amiral BRUAT qui conseilla au Gouvernement le choix de Papeete comme capitale.
Une escale de commerce privilégiée
Papeete devenant le centre de la vie économique et politique du grand archipel polynésien, les navires affluèrent dans la rade. Rapidement, le port de Papeete s'imposa comme une escale importante, fréquentée au milieu du 19ème siècle par de nombreux baleiniers et par des goélettes qui commerçaient avec les îles (nacre, coprah, vanille…). Pour répondre à l'accroissement du trafic, divers appontements en bois furent successivement construits puis remplacés par un quai en maçonnerie. Le Capitaine du Génie RIMBEAUD fut l'auteur du plan de la nouvelle ville et de ses constructions bâties autour de la rade. Le développement de la ville s'étalat d'une façon progressive de 1850 à 1900 et c'est en 1860 que se construisirent les premiers appontements.
A la fin du 19ème siècle, le premier quai “Le Quai des Paquebots” situé en plein centre ville de Papeete fut construit de manière à accueillir les navires au long cours. Une flotte locale d'une dizaine d'ar- mateurs assuraient une desserte entre Tahiti et les îles, transportant marchandises et passagers . Dès 1923, les Messageries Maritimes établissent une liaison régulière avec l'Europe, en passant par Panama. Agrandi en 1928 pour permettre l'accostage de deux navires, il fut remplacé en 1938 par l'ouvrage actuel. Cet ouvrage fut complété, en 1950 par la cale de halage de Fare Ute, qui fut édifiée parallèlement à l'ancienne cale de 1929, et en 1957 par la mise en service d'un appontement pétrolier toujours à Fare Ute.
A la fin des années 50, les installations portuaires étaient déjà dépassées face à la croissance des trafics qui s'exerçaient à cette époque dans le port de Papeete. Manque de place et de moyens : le port était en voie d'asphyxie. Mais, un nouvel essor l'attendait…
Le tournant du CEP
Dans les années 60, la tranquillité de la vie locale va brutalement voler en éclats avec l'ouverture de l'aéroport de Tahiti Faa'a et l'arrivée du Centre d'Expérimentation du Pacifique (CEP) en 1962. La décision d'implanter le CEP à Moruroa et la nécessité pour les autorités militaires de disposer d'une base arrière navale parfaitement équipée à Tahiti furent à l'origine de l'essor économique de la Polynésie française et de l'extension actuelle du port de Papeete.
L'Etablissement public “Port Autonome de Papeete” fut créé le 5 janvier 1962 pour mettre en oeuvre d'importants travaux dictés par de profondes mutations économiques. Les travaux d'extension des installations portuaires, base navale, construction de la digue de protection sur le récif d'une longueur de 2,2 km sur 5 mètres de hauteur, remblaiement de l'îlot de Motu Uta, quai au long cours, commencèrent durant l'année 1962. Cette phase principale d'extension dura près de quatre ans pour s'achever par l'inauguration du nouveau port de Papeete le 29 juin 1966 en présence du Général BILLOTTE alors ministre des DOM-TOM. Elle permit de porter la longueur totale des quais de 300 à 1.100 mètres, la surface de terre-pleins de 4.000 à 50.000 m2, et les surfaces d'entreposage de 10.000 à 22.500 m2. Le coût total des ouvrages s'éleva à l'issue des travaux à 1,086 milliard de Fcfp, dont 931 millions pris en charge par l'Etat, 55 millions par le Territoire et 100 millions par le Port Autonome de Papeete.
Depuis cette date, le port de Papeete est en continuelle extension et l'on peut constater que, dans sa configuration actuelle, tous les sites exploitables ont été utilisés ou sont en cours d'utilisation. Le schéma directeur 2000-2009, avec ses 12,4 milliards d'investissements sur 19 opérations, a permis en particulier au port de Papeete de se doter d'infrastructures de croisières modernes, de répondre aux besoins de la plaisance, de la pêche et du commerce international et inter-îles. Le schéma directeur 2010-2019 le fait quant à lui entrer dans une nouvelle phase de son développement, afin de moderniser les infrastructures pour répondre à une réglementation internationale de plus en plus contraignante en matière de sûreté et de les adapter aux grands projets de développement de la Polynésie française.
40 années d'histoire et d'évolution
En 2002, le Port Autonome de Papeete a fêté ses 40 ans. Quarante années d'histoire et d'évolution au service de la Polynésie française durant lesquelles, il a joué un rôle crucial pour l'économie dont il reste un des baromètres. Le Pays a extraordinairement évolué en l'espace d'un demi siècle et le Port Autonome de Papeete avec lui.
En 2002, 98% des importations ont transité par les installations portuaires de Papeete. Elles étaient capables de gérer tous les types de trafic à la différence des ports métropolitains, souvent très spécialisés. Le trafic passagers se classait non loin de celui du port de Bastia (Corse), le volume global des marchandises représentait celui de Nouméa (hors exportation de nickel) et l'ensemble de l'activité portuaire à celle du port de La Rochelle.