ATR 72 AIR TAHITI
L'entreprise Air Tahiti
L'Histoire
L'histoire de l'aviation en Polynésie commence avec la construction du premier aéroport par l'armée américaine en 1943, à Bora Bora. A partir de 1958, le transport des passagers est assuré par le RAI (Réseau Aérien Interinsulaire). Le trajet Tahiti – Bora Bora se fait en hydravions Catalina et Bermuda. 1961 marque l'ouverture de l'aéroport de Tahiti-Faa'a et avec cette ouverture le début du trafic aérien en Polynésie. La toute jeune compagnie Air Polynésie compte 6 escales en 1970 et 11 en 1972. Le nom d'Air Tahiti voit le jour en 1986 à l'occasion de la cession d'Air Polynésie à des actionnaires polynésiens par UTA. Quatre ATR équipent la compagnie dès janvier 1987, le réseau augmente de quelques îles et se modernise avec de plus en plus de pistes accessibles aux aéronefs. AIR TAHITI exerce son activité de transport aérien domestique, dans le cadre de la "Convention pour le développement harmonieux du transport aérien interinsulaire ", signée avec le gouvernement de la Polynésie française en 1986 et courant jusqu'en 2010. Elle a pour objet la définition d'un cadre pour le transport aérien et la mise en oeuvre d'un programme de desserte minimale conforme à la politique gouvernementale de désenclavement aérien des îles éloignées. Elle prévoit l'approbation des programmes annuels de vols réguliers par le gouvernement et son information de toutes initiatives tarifaires. En contrepartie, AIR TAHITI dispose d'un niveau minimum d'activité, sans monopole juridique de desserte aérienne.
La flotte d'AIR TAHITI est une jeune flotte composée de 3 ATR42-500, 7 ATR72-500, 1 Twin Otter (Propriété de la Polynésie française, exploité par Air Tahiti), et 1 Beechcraft affrété à Air Archipels. Ces avions sont renouvelés régulièrement afin de maintenir une flotte répondant aux plus récents standards de confort et de performance.
Les ATR
Parmi les modèles les plus récents de la famille des turbopropulseurs, les ATR 42-500 et ATR72-500 sont ceux qui remportent le plus vif succès dans le monde. Avec plus de 640 ATR en exploitation, les dernières versions bénéficient de la somme d'expériences accumulées au cours de plus de 12 ans de service. Les deux appareils offrent des performances techniques accrues et des hauts niveaux de confort pour les passagers. Ils sont la réponse idéale aux besoins en dessertes courtes de nombreuses compagnies. En effet, capables de desservir des pistes inférieures à 1200 m, l'ATR42 et l'ATR72 offrent une qualité de service semblable à celle du jet et ce, à des coûts de carburant très inférieurs à ceux d'appareils de même catégorie pour une vitesse de croisière de 300 noeuds (550 km/h).
Performance
Grâce aux moteurs PW 127E de Pratt & Whitney Canada, l'ATR de génération 500 offre un excellent niveau de performance :
une vitesse de croisière supérieure à 300 nœuds ;
une montée rapide de 1500 pieds à 17000 pieds en moins de 10mn ;
des performances remarquables de décollage et de vol à un seul moteur, y compris à haute altitude ou température élevée ;
Des poids opérationnels maximisés prenant en compte les nouvelles réglementations, donnent à ce type d'appareil, un rayon d'action maximal de 870 miles nautiques, et une distance aller-retour de 370 miles sans refueling, à pleine charge dans les deux cas.
Confort
L'ATR de génération 500 présente un nombre important d'améliorations dans le domaine du bruit et des vibrations, en particulier :
une hélice à six pales, conçue par Hamilton Standard et Ratier Figeac ;
un traitement structurel du fuselage avec l'installation d'absorbeurs dynamiques de vibrations ;
un intérieur " new-look " composé avec des matériaux acoustiquement absorbants ;
la suppression de sources de bruits parasites telles que les sorties de valves de pressurisation et les pompes hydrauliques ;
la possibilité d'installation de contrôles actifs de bruit.
L'ensemble de ces améliorations assure un confort passager équivalent à celle du jet.
Il a, en outre, un intérieur " new-look " caractérisé par :
un environnement re-stylisé ;
ajout d'un rail en hauteur afin d'aider les déplacements des passagers et de l'équipage en cabine ;
un système d'air conditionné, plus silencieux, qui fournit 35% de capacité de refroidissement supplémentaire par rapport à l'ATR42-300.
Un appareil écologique
La famille ATR a été conçue pour réduire au maximum les nuisances sonores et minimiser l'impact sur l'environnement. La série "-500 ", grâce à son système de propulsion de haute technologie, bénéficie d'un nombre important d'améliorations dans le domaine du bruit et des vibrations, ce qui réduit encore les émissions sonores. De plus, de part leur conception, les ATR ont un impact plus faible que la plupart des autres moyens de transport sur l'effet de serre. En effet, les turbo propulseurs de nouvelles génération émettent environ 20% de moins de CO2 par passager-kilomètre que les jets régionaux récents. Quant aux oxydes nitreux, des études montrent que l'ATR pollue 3 fois moins que la voiture. Le respect de l'environnement est, depuis toujours, une préoccupation du constructeur ATR ; la conception et l'évolution des appareils vont dans ce sens. C'est pourquoi, à ce jour, le consortium européen peut se targuer des avantages de ses avions dans ce domaine. Dans cet esprit, un autocollant, conçu par ATR, est apposé sur le fuselage des ATR, à côté de la porte passagers. Cet autocollant de 30 cm de diamètre représente le dessin d'un turbo propulseur avec la mention "Environment Friendly".
Voler en Polynésie
Exploiter une compagnie aérienne comme AIR TAHITI en Polynésie, c'est faire face à des contraintes géographiques particulières d'où découlent un certain nombre d'originalités :
Les 48 pistes du réseau ont des caractéristiques différentes qui influent sur le choix des appareils et sur les charges marchandes. Certaines pistes ont des enrobés de goudron, mais les plus rudimentaires sont en soupe de corail, cas de la plupart des îles du réseau de désenclavement des Tuamotu Est. Seules 11 pistes sont équipées de balisage pour l'accès de nuit, l'heure du coucher du soleil est donc un paramètre important dans la construction du programme de vol.
Le survol de l'eau implique de ne jamais s'éloigner de plus d'une certaine distance des aérodromes dits "de dégagement". Compte tenu de cette contrainte, le trajet de certains vols peut ne pas être linéaire, mais en ligne brisée. AIR TAHITI a obtenu la certification ETOPS (Extended Twin Operations) sur tous les appareils de la flotte, lui permettant de s'affranchir de cette contrainte. Elle est d'ailleurs la première compagnie à avoir obtenu cette certification sur ATR72.
La flotte d'AIR TAHITI est constituée de turbopropulseurs adaptés à l'utilisation inter insulaire. La nature et les longueurs des pistes, ainsi que la dimension du réseau donnent à ce type d'appareil un avantage pour réaliser le meilleur compromis technique et économique.
La charge marchande du vol dépend des caractéristiques de l'avion, du vol (durée, emport de carburant) et des pistes. Lorsqu'une limitation de la charge marchande du vol s'exerce, une gestion précise prenant en compte les passagers, les bagages et le fret doit être réalisée.
La saisonnalité de l'activité d'AIR TAHITI est forte, avec un rapport du simple au double entre la semaine la plus faible et la semaine la plus forte. Certains événements au cours de l'année justifient également le déploiement de moyens exceptionnels pour répondre à la demande.
La sécurité avant tout
C'est le Service d'Etat de l'Aviation Civile qui est chargé du respect de la réglementation applicable en matière d'Aviation Civile en Polynésie. La maintenance des aéronefs d'AIR TAHITI est effectuée au Centre Technique de la compagnie. Le programme d'entretien est basé sur un cycle de base de 400 heures de vol pour les ATR. Le Centre Technique dispose d'un stock de pièces de rechanges de plus de 1,5 Milliard de FCFP. La remise en état des pièces réparables est pour la majorité des cas effectuée en Europe et aux USA.
L'engagement d'Air Tahiti dans le désenclavement des îles
Le désenclavement concerne l'ensemble des îles dont la desserte est structurellement déficitaire, et qui se confond assez justement avec les lignes desservies en Beechcraft. Une quinzaine d'îles entre dans cette catégorie. La desserte est souvent réalisée dans sa première partie par un pré acheminement au départ de Tahiti en ATR, jusqu'à une île de regroupement (Hao, Makemo, Rangiroa, ou Nuku-Hiva) où les passagers sont transférés sur un vol en correspondance en Beechcraft. Cela permet de minimiser les trajets du Beechcraft, et d'augmenter les fréquences du programme de désenclavement.