QUATRE CAPTIFS OU QUATRE NATIONS VAINCUES
Quatre captifs dits aussi des Quatre Nations vaincues : l'Espagne, l'Empire, le Brandebourg et la Hollande.
Bronze autrefois doré de Martin Van Den Bogaert, dit Desjardins. C'est un sculpteur français d'origine hollandaise né à Breda en 1637 et mort à Paris en 1694. Il est l'auteur de la statue pédestre de Louis XIV des Victoires à Paris qui fut fondue sous la Révolution française.
Provenant du piédestal de la statue de la place des Victoires, ces captifs représentent les nations vaincues à la paix de Nimègue (1679). Chacun exprime un sentiment différent dans l'épreuve de la captivité : la révolte, l'espérance, la résignation ou l'abattement. Après avoir été conservés aux Invalides (1804 - 1939), ils furent attribués au musée du Louvre en 1960 et déposés dans le parc du château de Sceaux de 1961 à 1992.
Provenant du piédestal de la statue de la place des Victoires, ces captifs représentent les nations vaincues à la paix de Nimègue (1679). Chacun exprime un sentiment différent dans l'épreuve de la captivité : la révolte, l'espérance, la résignation ou l'abattement. Après avoir été conservés aux Invalides (1804 - 1939), ils furent attribués au musée du Louvre en 1960 et déposés dans le parc du château de Sceaux de 1961 à 1992.
À la gloire du roi
Ces Captifs cantonnaient le piédestal de la statue pédestre de Louis XIV sur la place des Victoires. Ils sont de Martin Desjardins, nom francisé d'un éminent sculpteur du règne de Louis XIV d'origine hollandaise, déjà célèbre pour le décor de l'hôtel Salé (actuel musée Picasso). La commande du monument en 1679 émane d'un particulier, François d'Aubusson, duc de La Feuillade, maréchal de France, qui s'était illustré dans les campagnes de Franche-Comté et de Sicile. Courtisan habile, il eut l'idée d'élever un monument grandiose à la gloire de son roi. Pour lui servir d'écrin, il détermina la ville à ouvrir une vaste place, dont il fit dessiner le plan par l'architecte Jules Hardouin-Mansart. Son nom, place des Victoires, rendait hommage au succès de la France lors de la guerre de Hollande, qui s'acheva en 1679 par la paix de Nimègue. Le monument fut inauguré en 1686.
Ces Captifs cantonnaient le piédestal de la statue pédestre de Louis XIV sur la place des Victoires. Ils sont de Martin Desjardins, nom francisé d'un éminent sculpteur du règne de Louis XIV d'origine hollandaise, déjà célèbre pour le décor de l'hôtel Salé (actuel musée Picasso). La commande du monument en 1679 émane d'un particulier, François d'Aubusson, duc de La Feuillade, maréchal de France, qui s'était illustré dans les campagnes de Franche-Comté et de Sicile. Courtisan habile, il eut l'idée d'élever un monument grandiose à la gloire de son roi. Pour lui servir d'écrin, il détermina la ville à ouvrir une vaste place, dont il fit dessiner le plan par l'architecte Jules Hardouin-Mansart. Son nom, place des Victoires, rendait hommage au succès de la France lors de la guerre de Hollande, qui s'acheva en 1679 par la paix de Nimègue. Le monument fut inauguré en 1686.
Quatre nations vaincues
Les Captifs, figures en bronze plus grandes que nature, symbolisent les quatre nations vaincues lors des traités de Nimègue. Chacun représente un âge de l'homme et un sentiment distinct face à la captivité. L'Espagne est un jeune homme imberbe aux longs cheveux fougueux. Le corps nu et redressé, le visage et le regard levés vers le ciel indiquent l'espoir. L'Empire est un vieillard barbu, vêtu d'une tunique antique. La tête baissée, son corps ploie sous un abattement résigné. La Hollande est un homme encore jeune, aux traits mâles et à la barbe courte. Le corps nu prêt à bondir, l'épaule ramenée en avant dans une attitude de défi et le visage farouche, il se rebelle. Le Brandebourg est un homme mûr, vêtu comme un barbare antique (à l'instar des Prisonniers Farnèse, marbres antiques très appréciés des artistes). La main étreignant le manteau, l'épaule droite affaissée, le visage contracté expriment la douleur. L'orientation générale des Captifs vers la droite incite à tourner autour du piédestal dans le sens des aiguilles d'une montre. Desjardins a merveilleusement su diversifier les figures, alternant personnages jeunes et vieux, nus et vêtus, redressés ou fléchis, et variant les postures des jambes et bras.
Les Captifs, figures en bronze plus grandes que nature, symbolisent les quatre nations vaincues lors des traités de Nimègue. Chacun représente un âge de l'homme et un sentiment distinct face à la captivité. L'Espagne est un jeune homme imberbe aux longs cheveux fougueux. Le corps nu et redressé, le visage et le regard levés vers le ciel indiquent l'espoir. L'Empire est un vieillard barbu, vêtu d'une tunique antique. La tête baissée, son corps ploie sous un abattement résigné. La Hollande est un homme encore jeune, aux traits mâles et à la barbe courte. Le corps nu prêt à bondir, l'épaule ramenée en avant dans une attitude de défi et le visage farouche, il se rebelle. Le Brandebourg est un homme mûr, vêtu comme un barbare antique (à l'instar des Prisonniers Farnèse, marbres antiques très appréciés des artistes). La main étreignant le manteau, l'épaule droite affaissée, le visage contracté expriment la douleur. L'orientation générale des Captifs vers la droite incite à tourner autour du piédestal dans le sens des aiguilles d'une montre. Desjardins a merveilleusement su diversifier les figures, alternant personnages jeunes et vieux, nus et vêtus, redressés ou fléchis, et variant les postures des jambes et bras.
Un thème de l'art romain
Le thème des Captifs est répandu dans l'art romain. Les trophées que La Feuillade fit ajouter en 1685, casques, boucliers, enseignes, faisceaux, hallebardes, avirons... renforcent l'analogie avec les triomphes antiques. En France, il existe un prestigieux antécédent, les Quatre Captifs (musée du Louvre) exécutés par Pierre Franqueville pour flanquer le piédestal de la statue équestre de Henri IV sur le Pont-Neuf.
Le thème des Captifs est répandu dans l'art romain. Les trophées que La Feuillade fit ajouter en 1685, casques, boucliers, enseignes, faisceaux, hallebardes, avirons... renforcent l'analogie avec les triomphes antiques. En France, il existe un prestigieux antécédent, les Quatre Captifs (musée du Louvre) exécutés par Pierre Franqueville pour flanquer le piédestal de la statue équestre de Henri IV sur le Pont-Neuf.
L'iconographie méprisante du monument devint importune au gré des alliances et heurta l'esprit des Lumières. Sous la Révolution, la statue en bronze doré du roi fut fondue mais les Captifs, perçus comme des victimes du pouvoir absolu, furent épargnés et les chaînes qui les entravaient furent brisées. Portés au Louvre en 1790, ils furent ensuite placés aux Invalides (1804-1962) puis dans le parc de Sceaux, avant de gagner le Louvre en 1992.