HYPSELODORIS ORSINII - (VERANY, 1846)
Doris céleste, Celestial doris (GB), Doride celeste (I), Doris celeste (E), Himmelsdoris (D).
Clef d'identification
Petit doris d'un bleu intense. Rhinophores annelés uniformément bleus. Branchies uniformément bleues. Verrues sur le corps.
Distribution
Endémique de la Méditerranée occidentale. A été observé d'est en ouest, de la mer Egée au détroit de Gibraltar.
Biotope
Le doris céleste se rencontre facilement toute l'année sur des éponges noirâtres et massives (Cacospongia sp.) mais également dans les posidonies entre 5 et 40 m de fond.
Description
Petit doridien* de 20 mm maximum de longueur. D'un bleu intense, son corps légèrement bossu est partagé par une fine ligne blanche dans le sens longitudinal entre les rhinophores et la touffe branchiale. Une autre ligne, blanche ou jaune, fine et continue, parcourt le bord du manteau*. Les flancs sont bleus avec une ligne jaune ou blanche de chaque côté du pied. Rhinophores et branchies* sont uniformément bleus. Les rhinophores sont annelés et la touffe branchiale est pennée. Les plongeurs qui ont de bons yeux, ou une loupe, distingueront des verrues sur le corps (visibles en agrandissement sur la photo).
Espèces ressemblantes
Risques de confusion avec une espèce un peu plus grande : Hypselodoris tricolor, bien que la ressemblance ne soit pas frappante.
ATTENTION aux très nombreuses erreurs d'identification sur les livres et sur le Net entre ces deux espèces.
Autres noms scientifiques parfois utilisés, mais non valides
Souvent nommé à tort dans les guides en France Hypselodoris coelestis ou Glossodoris tricolor. Ainsi, jusqu'il y a peu de temps la confusion avec Hypselodoris tricolor a pu être très fréquente. Il faut noter que la description trop succincte des premiers auteurs, ne permettait pas une identification fiable de cet Hypselodoris bleu. Mais la révision précise faite par les auteurs espagnols Ortea J., Valdés A., et García-Gómez J.C en 1996 de la famille des Chromodoridés bleus d'Atlantique, permet une détermination beaucoup plus précise de ce groupe.
Origine du nom français
Céleste : ce doridien a la couleur du ciel.
Origine du nom scientifique
Hypselodoris : du grec [hypso] = élevé, sublime et [Doris] = Océanide, fille d'Océan et de Téthys, épouse de Nérée et mère des 50 néréides.
Orsinii : L'origine de ce nom n'a malheureusement pas été précisée par l‘auteur. Probablement dédié à un certain Orsini.
Alimentation
H. orsinii se nourrit de l'éponge Cacospongia sp. (Cacospongia mollior, C. scalaris, C. spp.) sur laquelle on trouve souvent de nombreux individus. Mais d'autres observations ont été faites sur les éponges Ircinia sp., Dysidea fragilis, Petrosia sp.. L'animal arrache de petites particules d'éponges grâce à sa radula* (sorte de râpe constituée de rangées de dents calcaires).
Reproduction - Multiplication
Les mollusques se reproduisent uniquement par voie sexuée et sont ovipares* (pondent des œufs fécondés). Les nudibranches sont hermaphrodites* (mâle et femelle). Ils possèdent les organes reproducteurs du mâle et de la femelle, tous deux fonctionnels. Mais l'autofécondation n'a jamais été prouvée, ainsi, l'accouplement est nécessaire pour l'échange de gamètes et la fécondation. Un orifice génital est souvent bien visible sous le manteau, à l'avant droit de l'animal. Cette disposition latérale des orifices génitaux, explique la position tête-bêche adoptée par les doris lors de l'accouplement pour s'entre-féconder. Hypselodoris orsinii pond au printemps (observations fréquentes en juin) de petits rubans d'œufs en forme de demi-cercle blanchâtre comportant chacun une trentaine d'œufs. Il y a deux rangées d'œufs blanchâtres à l'intérieur de la ponte. On observera ces petites pontes à la section arrondie (moins de 10 mm) sur son éponge préférée (Cacospongia sp.). Le développement est direct et les juvéniles sont de couleur uniforme bleue.
Vie associée
Hypselodoris orsinii se nourrit de l'éponge Cacospongia sp.
Divers biologie
Cette espèce est assez commune sur les côtes de la Méditerranée occidentale. Elle sécrète un mucus toxique pour se défendre.
Informations complémentaires
La forme des dents de la radula, particulière à chaque espèce, est un critère majeur de leur identification.