LATICAUDA SAINTGIRONSI - (COGGER & HEATWOLE, 2005)
Squamata (Order) > Serpentes (Suborder) > Alethinophidia (Infraorder) > Elapidae (Family) > Laticaudinae (Subfamily) > Laticauda (Genus)
L'île abrite une nombreuse population de serpents marin appelés tricots rayés. Malgré un venin dix fois plus puissant que celui du cobra royal... ce petit bout de terre reçoit des centaines de touristes quotidiennement... Il serait inutile de chasser les serpents qui reviendraient tôt ou tard par la mer !!!
Tricot rayé de Nouvelle-Calédonie, Tricot rayé jaune, plature de Saint Girons, tricot rayé à lèvres jaunes, Sea krait, Saint Girons' sea krait,
Critères de reconnaissance
Serpent fin. Corps rond. Bandes alternes jaunes et noires. Tête jaune. Bandes bien droites
Distribution
Cette espèce est endémique de la Nouvelle-Calédonie. Il s'agit d'un des serpents les plus communs de Nouvelle-Calédonie. C'est une espèce emblématique du pays.
Biotope
L. saintgironsi se rencontre sous l'eau, quand il est en chasse, dans les récifs coralliens, les fonds meubles ou les herbiers. Le reste du temps, ce serpent vit à terre, sous les rochers, dans des anfractuosités et même dans les arbres. Il est présent au bord de mer et dans les îlots.
Description
Laticauda saintgironsi a le corps long, fin et rond. Sa taille adulte est d'environ 90 cm. Le diamètre du corps est homogène. Ce serpent présente une alternance de bandes jaune (plus ou moins pâle) et de bandes noires. La délimitation des bandes est nette et droite, les écailles au niveau des bandes étant de deux couleurs. La tête est plutôt ronde avec un cou non différencié. Elle est de couleur jaune, plus particulièrement les lèvres supérieures. Les narines sont positionnées latéralement, contrairement aux « vrais » serpents marins qui ont les narines sur le dessus de la tête. Les écailles de la tête sont les plus grandes, avec des positions et formes particulières selon les espèces. L. saintgironsi respire en surface. Les écailles de la face ventrale font la largeur du corps. Juste en arrière des yeux commence l'alternance de couleurs, en commençant par une bande noire. Une queue termine le corps, son extrémité est jaune. Elle est aplatie verticalement, caractéristique aidant le déplacement aquatique. Les écailles sont juxtaposées, permettant un déplacement sous-marin en avant ou en arrière (les écailles superposées sont un frein pour un déplacement arrière).
Espèces ressemblantes
L. saintgironsi est visuellement semblable à Laticauda colubrina mais L. colubrina n'est pas présent en Nouvelle-Calédonie.
L. laticaudata présente des bandes bleues et noires.
Hydrophis coggeri est quelquefois confondu avec L. saintgironsi. Tous les deux présentent une alternance de bandes noires et jaunes. Avec un peu plus d'attention, des différences visuelles notables apparaissent.
Disteira major présente aussi une alternance de bandes beiges et noires, mais ces dernières sont incomplètes du côté ventral. Le corps de ce serpent est aplati latéralement (vie entièrement aquatique). Il est présent en Nouvelle-Calédonie.
Origine du nom français
Le nom commun de tricot rayé s'applique aux différentes espèces de Laticauda de Nouvelle-Calédonie (une espèce possédant des rayures noires et bleues et une autre possédant des rayures noires et jaunes).
Origine du nom scientifique
Laticauda : du latin [lati] = large et de [caud] = queue. Saintgironsi : probablement en remerciement au Dr Saint Girons, herpétologiste.
Alimentation
L. saintgironsi se nourrit sous l'eau et part en chasse de poissons benthiques : des téléostéens anguilliformes (des murènes par exemple). En Nouvelle-Calédonie, l'étude des contenus stomacaux des L. saintgironsi et L. laticaudata ont permis de découvrir près de 30 murènes différentes encore inconnues. Les Laticauda, serpents à vie amphibie, ne s'alimentent qu'en mer.
Reproduction - Multiplication
L'accouplement peut avoir lieu en mer ou à terre. Les serpents se regrouperaient avec beaucoup plus de mâles que de femelles. L. saintgironsi présente un dimorphisme sexuel, notamment concernant la taille : les individus femelles sont plus grands. Les serpents à vie amphibie sont ovipares, les femelles pondent à terre plusieurs œufs blanchâtres.
Vie associée
Des épibiontes s'installent sur les serpents le temps d'une mue.
Divers biologie
Les serpents du genre Laticauda sont à vie amphibie : ils vivent à terre et ne vont dans l'eau que pour se nourrir. Ils sont sédentaires. A terre, ils sont nonchalants et non agressifs ; dans le milieu aquatique, ils sont vifs mais toujours non agressifs. Les L. saintgironsi boivent à terre de l'eau douce pour assurer leur osmorégulation. Les prédateurs de L. saintgironsi sont des oiseaux ainsi que de jeunes requins (Galeocerdo cuvier par exemple). Ces serpents muent régulièrement (une fois toutes les 2 à 6 semaines). Ce changement de peau (qui permet également de se débarrasser des épibiontes*) sont motivés plus pour des besoins respiratoires (près de 20% de la respiration s'effectue par la peau) que pour la croissance effective de l'animal (les cycles de mues pourraient être plus espacés dans le temps si c'était pour le seul besoin de la croissance). Les os de la tête se sont modifiés au fur et à mesure de l'évolution biologique, permettant maintenant une amplitude importante des mandibules pour ingérer de grosses proies sans mâcher.
CONDUITE A TENIR FACE A UNE ENVENIMATION PAR SERPENT MARIN
La Nouvelle-Calédonie accueille des serpents de la famille des Elapidae parmi lesquelles on trouve les plus dangereux au monde. Il convient lors de déplacements en bord de mer ou le long de cours d'eau de faire attention. La bonne méthode et d'appliquer le vieil adage "un oeil sur chaque orteil". Les laticauda, serpents amphibies sont habiles sur terre grâce à leurs plaques ventrales très larges et peuvent escalader les herbes et les branchages à proximité du sol. Il faut savoir qu'ils se reposent, dorment, muent, pondent et se reproduisent à terre. Il n'y a pas de serpent purement terrestre en Nouvelle-Calédonie. Les autres serpents marins présents sont purement aquatiques.
Les morsures et symptômes
Le danger potentiel d'un serpent est fonction de très nombreux facteurs : agressivité, taille des crochets, toxicité du venin, quantité de venin injectée. site de la morsure, état de santé de la personne mordue. Leur mâchoire étant extensible et proportionnelle à leur taille, ils peuvent "piquer" ailleurs qu'entre les doigts, ou les orteils (légende urbaine ancienne). En fait, leur ouverture buccale peut atteindre 45° et leur permet de saisir un doigt ou de mordre un membre. Grâce à la mobilité de leur os carré, ils arrivent à ingérer des proies atteignant un diamètre double du leur. La plupart des morsures ne sont pas suivies d'envenimation. La fabrication de venin par le reptile demande beaucoup d'énergie. Les serpents ne vont donc pas l'utiliser s'ils ne sont pas en présence d'un animal comestible (normalement). Il existe des statistiques sur ce type de morsure mais sur l'instant les victimes sont rarement objectives... Une morsure d'Elapidae ne fait pas ou peu mal. La peau présente, 1,2 ou plusieurs petits boutons et/ou une plaie de forme ovale sans inflammation particulière. La personne croit avoir été égratignée par un objet pointu. Il est possible de retrouver dans la plaie des fragments de crochets. Les symptômes vont se manifester progressivement selon le stade d'envenimation (quantité de venin que le serpent aura injecté lors de la morsure. Le stade est déterminé par un médecin à l'hôpital en détaillant les symptômes et lors d'une recherche de venin par analyse de sang et d'urine) :
- les paupières qui tombent,
- difficulté à parler (sensation de grosse langue),
- blocage des mâchoires et du larynx, difficultés à déglutir, intense sensation de soif,
- nausées, vomissements, douleurs abdominales,
- fièvre,
- Raideur du corps,
- Difficultés respiratoires
Il est possible dans certaines conditions de ne pas se rendre compte que l'on a été mordu. Il faut donc surtout reconnaître les signes qui se manifestent progressivement habituellement dans les 30-60mn suivant la morsure. La défaillance respiratoire peut survenir dans un intervalle de quelques heures à une soixantaine d'heures après la morsure. Tout ces symptômes peuvent débuter 5mn après la morsure selon le type de serpent et la quantité de venin injecté. Dans tous les cas d'envenimation, une prise en charge hospitalière est indispensable. L'administration de sérum peut être efficace même au delà du 2e jour après la morsure.
Préparation de la victime
Dès le début des signes ou dès que l'on à une suspicion de morsure il faut :
- retirer tout ce qui pourrait gêner la circulation sanguine : vêtements serrés, bijoux (bague, bracelet, collier)
- Ne pas s'agiter, courir, paniquer, (seulement 2 décès "déclarés" (1888 et 1974) bien que tout les ans des cas d'envenimation plus ou moins sévères sont traités par le Centre Hopistalier de Nouméa),
- surtout pas de bricolage type incision au couteau, aspiration du venin avec la bouche, pas de chaleur ou de glace sur la plaie car le venin de serpent résiste parfaitement à cette méthode,
- Prévenir les secours (tél au 15 ou au 18. En mer la VHF sur canal 16) qui ensuite détermineront la meilleure méthode pour l'évacuation (pompier, SAMU, sauveteurs en mer, hélicoptère). Si la zone est accessible par voiture ou hélicoptère, évitez au mieux de déplacer la victime.
Si aucun moyen de communication n'est disponible (absence de réseau téléphonique), prendre des décisions "de bon père de famille"... Selon que l'on est en groupe ou seul, il faut faire un choix et le respecter.
Le SERUM
Il existe un sérum antivenimeux élaboré à partir des Elapidae terrestres australiens, le «Sea Snake Antivenom». Pour faire du sérum, les venins sont injectés à des chevaux qui fabriquent des anticorps qu'on récupère. En Angleterre, on utilise des moutons pour la fabrication des sérums, ou encore des cochons dans d'autres pays. En cas de traitement, plusieurs injections seront nécessaires car le venin se propage dans tous les tissus du corps. Le sérum agissant d'abord au niveau du sang, des injections doivent être renouvelées tant qu'il y a du venin dans le sang.
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Range Description
L. saintgironsi is known only from New Caledonia and the Loyalty Islands (Cogger and Heatwole 2006). Its distribution extends from the large main island of New Caledonia (Grande Terre), the smaller island (the Isle of Pines) to the south, plus three small islands to the east of Grande Terre (The Loyalty Islands), called Mare, Ouvea and Lifou. One specimen each from New Zealand, India and the Caroline Islands has been recorded (Heatwole et al. 2005), but are considered to be vagrants.
Population
L. saintgironsi is much less common on the Loyalty Islands than on the small islands offshore or the Isle of Pines (A. Lane pers. comm. 2009). The shores of the large main island of New Caledonia (Grande Terre) do not shelter large colonies of this species - the animals are more common on small coral and sand islets within the Noumea lagoon (Saint Girons 1964, A. Lane pers. comm. 2009). Population size estimates from one island in the Noumea lagoon (Signal Island, 2,000-3,000 m²) approximated several thousand resident snakes in 1964 (Saint Girons 1964) and more recent estimates do not suggest any population reduction (Brischoux 2007). The population of the islet of Petit Taenia was 244 individuals in 1964, on an area of less than 50 m².
Habitat and Ecology
This species feeds on eels from shallow reef waters. Individuals have been found up to 100 m inland at elevations reaching 100 m. Aggregations of 30 or more individuals are common (Cogger et al. 2006). Sea snakes of the genus Laticauda are amphibious to some degree, leaving the water regularly. Oviparous females deposit their eggs on land (Guinea 1994). No nest sites have actually been located (A. Lane pers. comm. 2009). This species has been recorded to dive to depths greater than 80 m in the Lagoon of New Caledonia (Brischoux et al. 2006). It is usually found at a depth of 0-10 m (Cogger 2007). Animals are most commonly found under beach rocks or in the roots of trees when on land but they have also been found inhabiting the abandoned nests of Wedge-tailed Shearwaters (Puffinus pacificus) (Lane and Shine in prep.). There is a lack of genetic sub-division in this species, indicating it disperses freely through-out New Caledonia (Lane et al. in prep.). This is in contrast to mark-recapture studies which show high site fidelity (Brischoux et al. 2009). It may be that these animals disperse as juveniles and become site specific later in life.
Major Threat(s)
Major threats may include anthropogenic disturbances such as coastal development and habitat destruction. There are reports of animals being killed to make way for tourist operations on islands within the Noumea lagoon under the assumption that tourists will be scared by the snakes (A. Lane pers comm.). Populations of Laticauda spp. are typically too small to be commercially useful. Amphibious Laticaudine sea kraits predominantly utilize the inter-tidal region whilst on land and require suitable cover (such as beach rocks) 1-4 meters from the waters edge (Saint Girons 1964, Ineich and LaBoute 2002, A. Lane pers. comm). If suitable habitat in the inter-tidal region is lost due to rising sea levels associated with global warming (Meehl et al. 2005, Bindoff et al. 2007), this is expected to constitute a direct threat. Furthermore, Laticauda spp. have specific oviposition requirements which have been recorded only rarely (Bacolod 1983, M. Guinea pers. comm.). In these instances egg laying was observed in rocky inter-tidal caves, accessible to kraits only at certain tides. If sea level changes prevent access to suitable laying sites, or render these sites unusable, this would also directly threaten the persistence of Laticaudine sea kraits. This species is strongly associated with coral reefs and the degradation of this habitat is likely to pose a threat to species persistence. Mass coral bleaching occurs in association with episodes of elevated sea surface temperature and results in significant losses of live coral (Hoegh-Guldberg 1999). This reduces habitat complexity, with a consequent decrease in prey abundance (Pratchett et al. 2008) and the loss of refuge sites. Climate change may thus threaten all sea snakes which are coral reef specialists (Francis 2006).